Hello la Sphère,
Je vous partage mon pdf de 260 pages autour de l'histoire du manga Blame!, fruit des notes de mes recherches et dont le but est d'expliquer l'histoire et d'apporter un « making-off » faisant un complément à l'artbook.
CitationLien
https://www.dropbox.com/scl/fi/62q69uew3upn0iyonvznz/Wiki-Blame.pdf?rlkey=a0ndzl55pbdsdsuvl43rnanj0&st=6ff6z3nd&dl=0
ou : https://www.reddit.com/r/Netsphere/comments/1gh6m5u/fr_blame_wiki_pdf_book_with_interviews/
C'est un récap de toutes les interviews importantes sur Blame et Nihei qui ne sont pas dans l'artbook, il y'a également une traduction regroupant le blog japonais
karuna_k et
Cyberdungeon formant un
wiki. Il y'a également divers
articles comme la mise en format écrit de la vidéo d'
ALT236 ou l'
architecture et le
World-building de Blame.
Et enfin il y'a mon
étude de Blame en 50 pages (
LOG 4), j'ai transformé mes notes en un chapitre pouvant être lu comme un livre, j'y explique
ma théorie sur la troisième fin de Blame et en quoi elle est compatible avec les deux épilogues. Ainsi que
divers articles expliquant Blame ou pouvant aider à comprendre l'histoire comme le concept de
narration environnementale, de la
symbologie ou la
compréhension des couleurs.
(https://i.ibb.co/N6RtnNT/1couverture.jpg) (https://ibb.co/qM67FgJ)
Ci-dessous vous trouverez un résumé :
APPROCHER LA CHRONOLOGIE REELLERésumé.
Ma nouvelle théorie de fin qui utilise l'analyse de la narration environnementale et des théories de l'art, explique la structure narrative complexe du manga "Blame!" de Tsutomu Nihei. Le tome 1 de l'édition originale est un avant-goût de l'histoire, avec des sauts dans l'espace-temps, et se termine par la fin de l'histoire. La sérialisation a commencé après ce tome. Nihei a expliqué que son approche initiale était plus artistique que commerciale, ce qui a rendu le manga difficile à suivre.
Le tome 1 contient des épisodes (LOGs) qui introduisent les principaux éléments de l'histoire, comme les gènes d'accès réseau, les Siliciés, et l'Agence Gouvernementale. Ces LOGs sont en réalité la fin de l'histoire, ce qui crée une confusion pour les lecteurs. Le tome 2 commence par un EX LOG Ruines Abandonnées qui montre Killee errant dans une ville morte, dont la dernière page symbolise un changement important, l'Instant Fatidique de Killee qui va par la suite au début du LOG 8 se remémorer son parcourt. Ainsi le LOG 8 est le début de Blame et l'EX LOG est le présent avant le choix crucial du héros.
L'histoire de "Blame!" est encapsulée avec plusieurs sens de lecture : le voyage de Killee à travers les LOGs, Killee se souvenant de son voyage comme dans un rêve, et l'hypothèse que Blame! est une archive abandonnée dans une Netsphere qui s'efface dans une mégastructure désactivée. Cette structure narrative complexe est délibérée, laissant l'interprétation aux lecteurs.
La chronologie réelle de "Blame!" commence par "Noise", suivi d'un intervalle de plusieurs milliers d'années, puis "Blame!" qui est une archive perdue contenant les LOGs de Killee. L'histoire se termine par l'Instant Fatidique de Killee, qui aboutit à la destruction de l'Agence Gouvernementale. Les suites "Ingénieur de la Résosphère" et "Blame2" montrent les conséquences de cette destruction et l'établissement de nouveaux systèmes pour préserver les civilisations humaines.SYMBOLISME DES COULEURSRésumé.
En regroupant les illustrations et en analysant ce qu'on y voyait j'ai découvert que Tsutomu Nihei utilisait systématiquement un duel de contraste Bleu/Rouge pour signifier des idées, on peut y identifier un pattern dans son utilisation :
- Rouge : Il représente toujours soit le sang lié à la mort, le pouvoir en général, la Netsphere, l'anormalité, l'enfer.
- Bleu : Il représente toujours soit la ville dans son aspect actuel soumise au chaos mais permettant la vie, les humains non liés au système, la vie en général. D'une manière secondaire le Vert est interprété de manière identique et cela pourrait s'expliquer d'une manière culturelle.SYMBOLISME DANS LA SYMBOLOGIERésumé.
Il semble qu'à travers les marques des organisations qui parsèment Blame, qu'il y'ait une logique qui peut être détectée dans les symboles qu'elles arborent, et qui semblent être une stylisation de la symbologie des circuits électroniques et électriques, ainsi on peut y percevoir un raccord à l'univers internet de la Netsphere, Netsphere qui sert d'enjeu à l'histoire et sur laquelle règne la Contre-Mesure et l'Agence Gouvernementale.
Et dans tout Blame on peut y lire cette logique, sauf dans le dernier épilogue, Blame2, qui semble jouer sur une évolution pour la faction humaine qui brise cette logique, peut-être pour souligner l'évolution de l'histoire où la technologie de la mégastructure est globalement désactivée.LE MYSTERIEUX SYMBOLE GOUVERNEMENTALRésumé.
Dans le tome 1 il y'a un mystérieux symbole qui apparait avec insistance III, ce symbole est également dans Noise et représente l'ancien système de gouvernement qui était unique et corrompu. Noise se termine par la fracturation de ce pouvoir mais dans le tome Blame! l'Agence de Gouvernementale est à nouveau le seul pouvoir régnant sur la ville, étant donné qu'elle a pris le contrôle de la Contre-Mesure. Il s'agirait d'une marque de la résurrection de ce pouvoir totalitaire et fou.QUI EST LA FILLE AVEC LE CHIEN DU LOG 2Résumé.
J'y explique pourquoi la fille est Shibo et que le chien est en fait l'IA récréative du LOG 64. Ainsi que le fait qu'il y'a deux Shibo avec le chien qui représente deux choses.KILLEE EST TSUTOMU NIHEIRésumé.
Si on analyse les interviews de Tsutomu Nihei et qu'on compare ce qui l'a mené à devenir mangaka avec la vie de Killee qui le mènera à sa rébellion contre le système, on peut remarquer qu'il y'a dans Killee une partie de la vie de l'auteur.LE DERNIER ENNEMI DE KILLEE ET LE NOBLE CHEMIN OCTUPLERésumé.
Si on compare le dernier ennemi de Killee dans le LOG 65 et les statues du LOG 1, on peut remarquer qu'il y'a une similarité, il s'agit d'une métaphore de la fossilisation qui s'est produite, et la roue que porte les statues est la roue du Dharma.FUSIL DE TCHEKHOV : KILLEE CROISE LE CHAR INSECTERésumé.
On va recroiser le char du LOG 1 dans le LOG 42.LA VRAIE CATEGORISATION : LE CYBER GOTHISMERésumé.
Pourquoi Blame! est moins du cyberpunk que du cybergoht, et vous y trouverez une bibliographie similaire au style de Blame!.LA NARRATION ENVIRONNEMENTALERésumé.
Il s'agit d'un article expliquant le concept de narration environnementale qu'utilise Nihei dans son manga, un concept important pour comprendre ce type d'histoire, et j'y ai utilisé des exemples du manga pour illustrer le fonctionnement.LES UNIVERS DE NIHEI SONT-ILS INTERCONNECTES ?Résumé.
A partir de ses interviews et des paroles de son éditeur français, j'explique ce qu'il en ait et qu'il s'agit surtout d'un univers méta à visée artistique et non concernant une histoire globale, cependant rien n'empêcherait Nihei de faire des raccords.Extraits
(https://i.ibb.co/Njcq8J2/3sommaire.jpg) (https://ibb.co/cF49GZh)
(https://i.ibb.co/fNbJHYC/4-Instant-Fatidique.jpg) (https://ibb.co/DMNdQD7)
(https://i.ibb.co/rMRm6sG/5le-d-but-de-blame.jpg) (https://ibb.co/xGtDjHS)
(https://i.ibb.co/YNPTYWX/6histoire-encapsul-e.jpg) (https://ibb.co/D1zgsbY)
(https://i.ibb.co/pQfnQyk/7chronologie.jpg) (https://ibb.co/FX5nXVd)
(https://i.ibb.co/4gZHB6Y/8symbolisme-des-couleurs.jpg) (https://ibb.co/mFC3QLX)
(https://i.ibb.co/RcH0WkK/9symbolisme-dans-la-symbologie.jpg) (https://ibb.co/m4zq7VK)
(https://i.ibb.co/bg9bjjS/10-Killee-est-Nihei.jpg) (https://ibb.co/zhv6WWy)
(https://i.ibb.co/S34vHjV/11le-dernier-ennemi-de-kille-et-le-noble-chemin-octupble.jpg) (https://ibb.co/71dyBfr)
(https://i.ibb.co/B3RgrX2/12le-cybergoth.jpg) (https://ibb.co/qjwRWtY)
(https://i.ibb.co/rtCJGH8/13la-narration-environnementale.jpg) (https://ibb.co/dcdy0DC)
(https://i.ibb.co/fQ7FmrD/14verso-de-blame-wiki.jpg) (https://ibb.co/DLnW3wr)
J'ai écrit cet article de 4 pages sur les univers de Blame et de Biomega de
Tsutomu Nihei à propos des
WC, les gens se sont posés des questions sur le net à propos de la santé mentale de l'auteur car il l'a mis au moins deux fois dans ses mangas, mais je trouve qu'il y'a des explications qui peuvent alimenter de manière intéressante la narration environnementale de ses premiers mangas cyberpunk. Et l'article pourrait aussi compléter le pdf wiki plus haut.
Lien : https://www.dropbox.com/scl/fi/8wcqkddcke3vcfplp8yox/Blame-Quand-les-toilettes-transitent-par-le-Cyberpunk.pdf?rlkey=5k66mdvtikrjq2nxhr2va71ju&st=eykupu4v&dl=0
(https://i.ibb.co/zWgR75Wk/presentation.jpg)
QUAND LES TOILETTES TRANSITENT PAR LE CYBERPUNK
Les toilettes dans les œuvres de Tsutomu Nihei font parfois des apparitions surprenantes dans ses œuvres, qui agit comme une surprise par rapport aux mœurs habituelles des pays riches, mais est-ce qu'on peut y trouver une signification dans cette promiscuité en liaison avec le sujet cyberpunk de ses œuvres ?Cela apparait à au moins deux reprises dans les mangas de Tsutomu Nihei, la première fois dans Blame Noise et la seconde dans Biomega, les deux sont des histoires dans des univers cyberpunk différents (donc de la SF avec une critique sociale).
-
NOISE : Dans l'univers de Noise, il s'agit d'une apparition où la protagoniste de l'histoire qui est une ancienne policière traverse un quartier pauvre de la ville, cette ville qui est à la préhistoire de ce que va devenir la ville sans fin de Blame, est connue pour être soumise à une surveillance de masse et généralisée qui peut être très insidieuse car les porteurs de gêne de la Netsphere peuvent se voir enregistrés jusqu'à leur intimité puisque cela enregistre même les rêves afin d'assurer la numérisation de la personnalité. On sait aussi par l'histoire qu'il existe un fort contraste entre les citoyens porteurs de gènes d'accès réseau et les autres qui sont à peine considérés par le pouvoir en place, on a donc affaire à un gouvernement tendanciellement despotique et à une société de castes sociales.
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BIOMEGA : Dans l'univers de Biomega on a affaire à une société comparable mais qui serait soumise à une invasion de zombies, ce qui entraine depuis sa déliquescence rapide dans une ère de fin du monde. Cette société a perdue de fait en capacité de surveillance généralisée mais en a gagné en clivage. La scène montre un cadre dirigeant assis aux toilettes en compagnie d'une servante et recevant des personnes extérieures qui viennent lui demander audience pour un transfert de son établissement.
Ces images de toilettes reflètent dans un premier temps une situation de
promiscuité évidente. La promiscuité par définition est une situation où des personnes sont obligées de vivre côte à côte et à se mêler malgré elles, ce qui peut être choquant ou désagréable. Cela peut également se référer à une proximité qui empêche l'intimité, ou à une cohabitation difficile. La promiscuité peut également se référer à une situation où plusieurs personnes se retrouvent à vivre dans un espace petit, restreint, non adapté à leur nombre pour diverses raisons légales, sociales ou culturelles.
L'idée de la promiscuité peut donc avoir plusieurs définitions et contribue à définir visuellement les paramètres de l'histoire, à donner une révélation supplémentaire sur le contexte sans l'expliciter par la narration en laissant le lecteur aboutir à sa signification par ses propres réflexions, apportant des précisions sur les mœurs qu'ont les personnages, la société, ...
Cette promiscuité peut être analysée sous plusieurs angles qui peuvent être les suivants :
1. LA PROMISCUITE SOUS LE PRISME DE LA SOCIOLOGIE URBAINE & DE L'ANTHROPOLOGIE :
(https://i.ibb.co/5hJkgjgJ/bidonville.jpg)
Dans les entrailles de l'antique mégalopole de
Noise, le décor du chapitre en question, révèle une réalité crue et impitoyable. Les bidonvilles, empilés dans une promiscuité oppressante, deviennent des laboratoires vivants de la déviance sociale. Ici, la densité humaine atteint des sommets insoutenables, où chaque recoin est un témoignage de la lutte pour la survie et témoigne du cloisonnement social.
Les latrines collectives, exposées sans pudeur dans des couloirs étroits, symbolisent l'effondrement de la dignité humaine. Ces lieux dépourvus d'intimité sont le reflet d'une société où les plus démunis sont réduits à l'état de simples rouages dans une machine infernale. Les dirigeants, dans leur cruauté calculée, offrent un accès sanitaire minimal mais le font de manière à accentuer l'humiliation, transformant ces espaces en passages obligés où la misère est exhibée sans filtre.
En sociologie urbaine, cette promiscuité forcée serait vue comme un terreau fertile pour des comportements jugés anormaux ailleurs, mais ici, ils deviennent la norme, une adaptation désespérée et acceptée à un environnement hostile. D'un point de l'anthropologie on observe ces dynamiques comme du mépris institutionalisé de la part des élites qui gouvernent, où les adaptations culturelles sont façonnées par la souffrance et la résilience de ceux qui les endurent.
Dans les bidonvilles de notre monde, plus de 2,6 milliards d'âmes sont privées d'installations sanitaires de base, une réalité qui plonge des millions dans l'abîme de la maladie et de la mort. L'absence de structures sanitaires dans les bidonvilles creuse les inégalités, érode la dignité humaine, et entrave l'accès à l'éducation, particulièrement pour les jeunes filles à la puberté. Le sujet des excréments reste un tabou, un silence assourdissant qui complique les efforts pour améliorer les infrastructures. En Inde, par exemple, parler des excréments est perçu comme une atteinte à la virilité masculine, un obstacle qui complique les efforts pour sensibiliser et pousser les gens à demander des infrastructures.
Dans Noise, cette réalité est reprise pour devenir une métaphore poignante de la déshumanisation orchestrée par les puissants. La protagoniste traverse ce niveau bidonville, un chemin semé de désespoir pour ceux qui ne peuvent avoir accès au gène d'accès réseau, où chaque pas est un rappel brutal de l'injustice et de l'oppression. Les dirigeants, dans leur tyrannie, retirent toute dignité aux pauvres, les soumettant à une promiscuité dégradante, rendant ces lieux sans intimité et augmentant encore cette promiscuité en les transformant en passages obligés.
(https://i.ibb.co/KjzffMNP/versailles.jpg)
L'image de
Biomega offre une vision inversée de cette dynamique, une scène de promiscuité où un dirigeant, accompagné d'une servante, discute depuis son lieu d'aisance avec un subalterne. Cette scène, loin d'être fortuite, est une démonstration de pouvoir absolu. Le dirigeant, dans sa tour et sa bulle de privilèges, se permet des comportements que d'autres n'oseraient imaginer. Pour les classes inférieures, ces audiences sont à la fois convoitées et redoutées, un moyen d'atteindre le sommet tout en étant constamment rappelées de leur infériorité.
Dans la monarchie absolue française, la cour de Louis XIV était un théâtre complexe de lutte de pouvoir et de privilèges hiérarchisés, où les nobles se battaient pour des faveurs royales. Une coutume permettait à ceux qui possédaient un « brevet d'affaires » d'approcher le roi sur sa « chaise percée », un trône d'un genre particulier. Pour l'honneur de voir le roi dans ses moments les plus intimes, les courtisans payaient des fortunes, jusqu'à 100 000 écus, une somme inimaginable pour le commun des mortels. Si la personne avait au moins le rang de Duchesse alors elle avait le droit de s'assoir en sa compagnie. Cette promiscuité rituelle n'était pas une mode en vigueur dans le Tier Etat, mais par contre c'était l'un des moyens pour Louis XIV qui se mettait en cette situation plus par cérémonie que par nécessité, de se permettre d'assoir sa suprématie et de surveiller une noblesse turbulente, maintenue dans un état de dépendance perpétuelle dans son palais de Versailles.
Que ce soit sous le règne de Louis XIV ou dans l'univers dystopique de Biomega, le pouvoir s'exerce par la création de rituels d'accès exclusifs dans un lieu teint de politique à l'écart du reste de la population. En créant un système où l'accès à leur personne était un privilège rare et convoité, ils ont pu renforcer leur autorité et maintenir un contrôle étroit sur les classes subalternes. Créant un désir et exploitant le désir des classes inférieures de se rapprocher du pouvoir, les dirigeants renforcent leur autorité et maintiennent un contrôle implacable. Ces coutumes, bien que radicalement différentes dans leur forme, partagent une même essence : la domination par la promiscuité rituelle, où l'intimité devient un outil de pouvoir et de soumission.
En conclusion, si la scène de Noise montre une promiscuité dégradante pour les habitants relégués dans les niveaux lointains des bidonvilles, qui n'ont pas de gène d'accès au réseau, faisant d'eux des citoyens de second ordre voire plus tard des non citoyens qui seront purgés par la Contre-Mesure, la scène de Biomega montre une situation inverse de promiscuité rituelle par le pouvoir en place et qui est éloignée du peuple dans son bâtiment inaccessible.
Sources :
https://www.lejdd.fr/Societe/Les-toilettes-un-defi-planetaire-84170-3080819
https://www.chateauversailles.fr/sites/default/files/presse/documents/ressource-pedagogique_dossier-hygiene_a_versailles.pdf
2. LA PROMISCUITE SOUS LE PRISME DE LA PSYCHOLOGIE ENVIRONNEMENTALE :
(https://i.ibb.co/DD2T80M3/voisins.jpg)
Cette discipline examine comment l'environnement physique influence le comportement humain. Des recherches ont montré que la surpopulation et le manque d'espace privé peuvent entraîner du stress, de l'anxiété, et des comportements agressifs notamment dû au bruit dans la rue la nuit qui peut devenir insupportable dans les appartements l'été, provoquant par la suite des conflits entre voisins et les passants concernés.
D'une manière générale la promiscuité peut entraîner une érosion des normes sociales et une augmentation des comportements déviants comme les voisins qui s'exhibent dans les villes très denses. Lorsque l'espace personnel est limité, les individus peuvent adopter des stratégies de survie pour supporter la chaleur dans les îlots de chaleur citadin par exemple ou encore perdre des habitudes d'intimité classique par lassitude d'être en permanence confronté à la vue de leurs voisins, et qui vont donc à l'encontre des normes établies.
Dans le contexte du manga cyberpunk de Blame, l'artbook révèle que la surveillance de masse par les systèmes de la ville et le contrôle social par la police puis la Contre-Mesure qui est reliée à la Mégastructure de la ville, sont des thèmes qui ont été inséré dans le fonctionnement de la ville. De même les individus porteurs de gène d'accès réseau peuvent être numérisés, ce qui implique que tout leur être puisse être conservés sur le réseau sans intimité vis-à-vis de l'Agence qui le contrôle.
Citation« Le monde de Blame est entièrement englobé dans un réseau informatique déployé en permanence... c'est un monde entièrement ubiquitaire. De plus, les ordinateurs de ce réseau possèdent probablement des capacités de stockage mémoire et de vitesse de traitement quasi illimitées mais c'est ce quasi qui fait toute la différence. Même s'ils sont omniscients et omnipotents en théorie, ils ne le sont pas dans les faits. En outre, la majorité des données stockées dans leur mémoire ne sont que des rebuts ce qui limite sans doute leurs capacités. Ces « données rebuts » sont constituées d'une quantité massive de souvenirs et d'enregistrements provenant de dizaines, voire de centaines de milliards d'individus et emmagasinées en vrac... »
Dans le monde de Noise, la surveillance omniprésente et le contrôle social exercé par la Mégastructure de la ville ont des répercussions profondes sur la psyché des citoyens. Soumis à une observation constante, les habitants voient leur dignité niée par l'organisation même de leur environnement. L'absence d'intimité, notamment lors de l'utilisation des latrines publiques, peut éroder leur perception personnelle et les pousser à une forme de résignation. À force d'être confrontés à ces conditions, les citadins peuvent perdre le besoin d'intimité, acceptant ces situations comme une norme inévitable et ne sont ainsi plus surpris de croiser des gens dans des toilettes collectives dans l'espace public.
La société de Noise est stratifiée en plusieurs castes sociales quasiment imperméables : les dirigeants vivant dans des quartiers privilégiés inaccessibles, les citoyens porteurs de gènes d'accès réseau dans leurs niveaux spécifiques, et les citoyens de second ordre relégués aux bidonvilles. Cette division sociale accentue les disparités de dignité et les mœurs.
Les porteurs de gènes, dont les souvenirs peuvent être numérisés et les données traitées par les ordinateurs du gouvernement, sont particulièrement vulnérables à cette perte d'intimité. Pour eux, même les moments les plus privés peuvent être enregistrés et surveillés, ce qui peut conduire à une banalisation de l'intimité. Aller aux toilettes en public pourrait ainsi cesser d'être un tabou dans cette partie de la population, car ces moments sont intégrés dans les dossiers d'enregistrement et surveillés par la police.
De plus, les citoyens numérisés pourraient ne plus ressentir le besoin d'aller aux toilettes de manière traditionnelle du fait de changements introduits lors de leur impression, perdant ainsi certaines habitudes liées à l'intimité. Cela pourrait expliquer pourquoi les latrines construites pour les habitants des bidonvilles ne reflètent pas les conditions d'usage normales de la population. Les dirigeants, déconnectés de la réalité des mœurs des classes inférieures, imposent des infrastructures basées sur leur propre vision déformée des besoins humains, sans bienveillance ni compréhension. Cette vision de la déviation des mœurs pourrait aussi expliquer pourquoi les normes de sécurité dans la construction de la ville comme le manque de sécurisation des rampes d'accès par exemple, soit si accidentogène en apparence, car un citadin numérisé n'aurait aucun risque à courir en cas de chute car pouvant être réimprimé à loisir, ce qui n'est pas le cas d'un humain non porteur de gène réseau mais celui-ci est à peine considéré par le système gouvernemental en vigueur.
Cette déviation peut être comparée à des situations réelles où des technologies sont conçues sans prendre en compte la diversité des utilisateurs, comme le cas du distributeur de savon rapporté par Chukwuemeka Afigbo, fonctionnant avec un capteur infrarouge, testé uniquement sur des peaux claires. Les ingénieurs et les testeurs, issus d'un milieu homogène, n'avaient pas anticipé les limitations de leur design pour des utilisateurs à la peau plus foncée.
Sources :
https://www.rtl.be/art/info/monde/international/un-distributeur-de-savon-raciste-voici-l-explication-945832.aspx