Dès que le HUD passe au vert, Max écrase du poing la commande du crochet d'arrimage et leur cargo se détache de la barge de transport en produisant un clang! sonore qui se répercute dans toute la carlingue. Le voyage dans la circulaire s'était parfaitement déroulé et ils se trouvent à présent à proximité de Aube. A coups de gaz sous pression, Max oriente le vaisseau et l'éloigne des autres qui, comme eux, doivent s'en remettre à une barge spéciale pour traverser un trou de ver et emprunter une circulaire. Une fois une distance de sécurité atteinte, il enclenche les moteurs principaux et règle la navigation pour Rodina, la nation principale d'Ariadna. Pendant ce temps Takeshi consulte les données qui ont automatiquement commencé à se charger dès leur retour en espace normal : fils d'actualité, météo sur le point d'atterrissage, update de la carte des no-fly zones, résultats du dogbowl ... La base, quoi.
Il y a quelques jours, ils ont reçu un appel d'un contact de Max. Apparemment, quelqu'un ayant des moyens voulait lui poser des questions concernant un boulot qu'il a exécuté il y a quelques années. N'ayant rien de particulier à faire et ne crachant pas sur une bonne somme facilement gagnée, Max contacta la personne. Il s'avère qu'il s'agissait d'une corpo assez huppée souhaitant rester anonyme pour le moment. Pour diverses raisons qui lui sont propre, elle recherche une station panocéanienne qui s'était montée sur Aube il y une 10aine d'année et dont toute trace a été effacée. Il se trouve qu'elle a pu identifier Max comme étant le pilote ayant transporté du matériel vers cette base alors qu'il travaillait pour un transporteur panocéannien. Non seulement elle souhaitait connaître tout ce dont il se rappelait de l'époque mais elle voulait qu'il mène une équipe au sol jusqu'à l'endroit. La demande était assez atypique mais quand elle fit miroiter la possibilité d'un transfert de possession afin que Takeshi et lui puissent être les propriétaires légaux de leur vaisseau, l'offre devint très intéressante ... et inquiétante en même temps car personne pour l'instant n'était sensé savoir qu'ils volent illégalement !
Par le cockpit on pouvait à présent apercevoir pleinement Aube. Par surimpressions, de petites lignes lumineuses délimitant différentes zones politiques s'affichent ainsi que les localisations des villes principales. Un point rouge désigne leur destination : un petit astroport en bordure de la frontière sud de Rodina. Max ne connait pas la position exacte de l'ancienne station mais ce qui est certain c'est qu'elle se trouve à présent en plein territoire antipode ... Heureusement la corpo a pris soin d'embaucher un « local » qui devrait pouvoir les guider en toute sécurité. Il doit les attendre sur l'aire d'atterrissage. Un certain Piotr Feodosiy Karamazov. Une fois là, il devront préparer l'expédition avec deux autres personnes qui les rejoindront peu après.
Ca y est, du boulot ... Ce qui devrait plutôt être positif. Mais là, il y a un truc qui cloche ... Max a été contacté par une personne voulant rester anonyme, bonjour l'embrouille, pour aller enquêter sur une station Panoc disparue il y a 10 ans ... je suis pas voyant mais déjà ça part mal.
La cerise sur le gâteau c'est le paiement proposé pour le job : notre vaisseau ... le vaisseau que l'on vient de récupérer en guise de compensation de l'entube subie lors de la dernière mission. Ca pue. Ca pue grave ... Qui est censé savoir que le vaisseau n'est pas officiellement à nous ? A part notre ancien commanditaire qui a plutôt intérêt à faire profil bas s'il ne veut pas se retrouver découpé en morceaux personne ...
La vigilance s'impose mon petit Takeshi ...
Takeshi se lève et s'approche du poste de pilotage
"Max ... excuse-moi si j'enfonce des portes ouvertes mais ... tu sens pas comme un petit problème dans cette histoire ? On va peut-être éviter de se faire manipuler à chaque fois non ? Pas moyen de trouver plus d'info sur nos généreux commanditaires d'aujourd'hui ?"
Se tournant vers Takeshi :
« Ça ne me plaît pas forcément beaucoup plus qu'à toi T. J'suis quand même plus à mon aise dans un vaisseau que sur la terre ferme. D'autant plus sur Aube, le pays des Soviets et des Amer... j'sais pas quoi. T'as vu mon physique ? J'espère juste qu'ils ont abolit le lancer de crevettes ces arriérés... La dernière fois j'étais resté sur la plate-forme tout du long pour pas croiser un seul local. »
C'est toujours pareil, dès que je stresse, je bafouille des tas de trucs à la noix... Faudrait qu'j'arrête ça un jour !
« Pour en revenir à ton questionnement, Jeremy, mon ancien patron Pano, était un gars assez réglo, les contacts que j'ai pu me faire à l'époque sont plus du genre à vouloir se faire du fric en exploitant les gens, que de véritables tordus. S'il y a un truc sur lequel ils nous entubent à coup sûr, c'est sur le fric ! Ma chère Sally vaut bien moins que ce qu'ils seraient prêt à payer pour ce type de mission. J'te fiche mon billet qu'on va à la pêche au gros. Le complexe ressemblait à un grand labo de recherche et le matos sentait le matériel scientifique à plein nez.
Y'aura certainement moyen de choper quelques « artefacts à haute valeur ajoutée » ni vu, ni connu pour le marché noir. »
Enfin j'espère...
La plate-forme est en vue, bien que tenté de remettre les gaz pour impressionner tout le monde, Max se retient et amorce une descente maîtrisée.
« Au fait Takeshi, garde bien ton arme à proximité. Et si un truc tourne mal, n'oublie jamais que Sally à encore deux trois surprises en réserve... »
J'veux rassurer qui là ?
T'en fais pas pour ce qui est de garder mon arme à portée de main ... ni pour ton physique, j'ai trop besoin de toi pour te laisser tomber.
Pas besoin de lui dire que c'est surtout parce que je commence à l'apprécier, la sensiblerie n'a jamais été bien vue dans mon métier ... et au niveau des armes j'ai largement eu le temps de les démonter, de les nettoyer et de les remonter, elles sont prêtes pas de souci
Je ne m'en ferai pas pour les locaux ... je parle pour les ariadnais, pas les antipodes. Les rares que j'ai pu croiser étaient des mecs droits dans leur bottes. Par contre, les Panocs j'ai pas le même vécu avec eux ... et même si ton Jeremy était réglo, ça ne me suffit pas pour en faire une généralité. Et les gars qui "préfèrent garder l'anonymat" ça m'inspire pas confiance.
Ou alors c'est qu'eux n'ont pas confiance, et ça ne vaut guère mieux ...
Après si tu penses qu'on peut récupérer des trucs sur place pour notre pomme, je te suis ... j'y connais rien en matériel technologique mais question marché noir ça devrait bien se passer, j'ai encore quelques contacts ici et là. Allez, ça va bien se passer ...
Espérons, espérons ...
Max se souvenait vaguement de cette mission de transport, après tout c'était il y a plus de 10 ans ...
Il avait acheminé une cargaison depuis une petite station orbitale servant de relai de communications dans un secteur paumé jusqu'à une base faite de modules pré-fabriqués sur Aube. Il avait ensuite servi pendant quelques semaines de pilote pour cette base de recherche, embarquant et débarquant du matériel et des hommes. L'information était strictement compartimentée et on ne disait à Max que ce qu'il avait besoin de savoir pour faire voler son vaisseau. Il est assez évident que les activités demandaient un niveau de secret assez élevé, pas nécessairement pour des questions d'illégalité d'ailleurs. Vu l'importante activité corporatiste qui existe sur Aube, il pouvait s'agir de secrets industriels. Et la compagnie où travaillait alors Max, Salomonici Delivery ltd, le payait bien pour qu'il reste le plus discret possible. Ce qui était sûr c'est qu'ils étaient tous panocéaniens, de fervents religieux (multiples crucifix, construction d'une chapelle) et, pour un bon nombre d'entre eux, sacrément bâtis. Max, qui a force d'évoluer en micro gravité n'avait pas développé une carrure d'athlète, faisait minuscule à coté. Du jour au lendemain, ils n'ont plus eut besoin de ses services. Salomonici Delivery a mis la clé sous la porte et Max est passé à autre chose, ce n'est pas le boulot qui manquait.
Il se souvient encore de la localisation approximative de la base mais pour ce qui est de la trouver précisément, il n'y a que sur place que ça pourra se faire.
Le contrôle en approche se connecte à leur ordinateur de navigation pour transmettre toutes les données utiles à l'atterrissage. Quand le vaisseau traverse la masse de nuage noirs, c'est pour se retrouver pris dans une averse diluvienne. Les vents ne sont toutefois pas violents et la descente se fait sans encombres. Max manœuvre le vaisseau vers la plateforme indiquée par le contrôle au sol alors qu'un message lui demandant de s'acquitter des droits d'atterrissage et autres frais aéroportuaires s'affiche. La somme sera directement envoyée à la compagnie propriétaire du vaisseau ... tant que celle-ci est active. Mais quand elle aura cessé d'exister c'est Max et Takeshi qui devront payer pour le ravitaillement, l'entretien, l'assurance, les autorisations de vol, ...
Dans un nuage d'eau vaporisée par les tuyères d'échappement, le vaisseau se pose. Pendant que Max effectue la check list d'extinction, Takeshi peut observer le paysage extérieur déformé par l'eau qui ruisselle sur la verrière du cockpit. C'est le début de l'automne sur Rodina et tout semble n'être teinté que de variations de gris, vert et marron. Il peut également apercevoir les baraquements près de la tour de contrôle et de communication. Aucune activité n'est visible à l'exception d'un véhicule tout terrain qui vient de quitter l'un des hangars et se dirige droit vers eux. Leur contact sur place ?
Ca avait l'air plus sympa d'en haut ... quel temps de ***CENSURE***. J'espère que ça ne va pas durer, battre la campagne sous la flotte, on ne va pas rigoler longtemps.
Véhicule en approche !
Takeshi se dirige vers le sas du vaisseau et l'ouvre, avec cette flotte pas sûr du tout que sa silhouette en uniforme para-militaire et fusil combi se voit du véhicule qui approche mais bon, il faut toujours soigner ses entrées ...
Takeshi attend en haut de la berge de débarquement que Max le rejoigne après qu'il aura fini dans le cockpit.
Allez ... c'est parti
Avec minutie, Max finalise les dernières vérifications suite à l'atterrissage. Après quelques secondes d'hésitation il entre une ligne de code supplémentaire sur la console principale. Un voyant rouge se met alors à clignoter paresseusement dans un coin. La console affiche : systèmes d'armement et d'autodestruction à distance activés !
Une précaution comme une autre...
Prêt à te jeter à l'eau T ? J'sens qu'on va encore bien rigoler...
J'espère juste que j'vais la retrouver c'te base...
Me jeter à l'eau ah ah, bien trouvé vu ce qu'il tombe ...
Paré. Voyons voir le comité d'accueil que l'on nous envoie
Takeshi regarde calmement le véhicule tout-terrain s'arrêter mais prête plus attention aux abords de la piste dont pourrait surgir des membres de la faune locale.
Foutue pluie, on ne voit rien
Le véhicule s'arrête à 20 bons mètres du cargo. Tous feux allumés. Piotr fait des signes, s'agite dans le véhicule. Puis attend. Les 2 types là haut sur la rampe d'accès, n'ont pas l'air de comprendre. Il pleut et Piotr est content d'être au chaud dans son 4x4. «Allez, on va se donner du moral», il sort une flasque et boit une lampée, qu'il fait bien traîner dans la bouche, comme un médicament qu'il n'aurait pas envie d'avaler ou un bain de rinçage de bouche. «Tiens, ça pourrait bien servir de désinfectant pour les abcès buccaux. Trève de plaisanterie, allons lier connaissance avec nos deux premiers touristes.» Il se pose sur le crâne son chapeau camouflage imperméabilisé et déperlant puis il ouvre la porte, posant un pied par terre, l'autre toujours à l'intérieur, la main droite tenant la flasque métallique posée sur la portière et faisant signe de venir à sa main gauche, beugle « You... Come... You... Come...» avec un fort accent qui se veut kazakh, puis rentre dans le véhicule en claquant la porte.
Il est sérieux de se garer aussi loin, il n'a pas vu la drache qui tombe ?
Takeshi lâche dans un soupir d'agacement Bon, allons-y et commence à descendre lentement de la rampe, d'un air faussement nonchalant mais toujours aux aguets.
Il laisse la place à l'avant pour Max qui le suit de prêt, s'installe à l'arrière du véhicule sans considération pour la banquette qui se retrouve instantanément trempée et dépose son fusil combi à côté de lui. Un petit signe de tête en guise de salut au conducteur
Sale temps par chez vous ...
Vas-y Max, c'est toi qui cause ...
Youhou j'adore la pluie...
En entrant dans la jeep passablement énervé par la douche forcée :
" Eanqa et Nakamura ! C'est vous le guide local ?"
Max joint à sa phrase un peu sèche (en tout cas plus que lui) une main tendue, qu'il espère assez ferme pour ne pas se faire écraser par la main du colosse assis à côté de lui.
Piotr, barde de 3 jours, dans sa tenue de camouflage automne, la flasque toujours dans la main droite, regarda la main tendue, puis le visage de son interlocuteur, n'appréciant que moyennement le ton employé. Il avait les cheveux coupés ras, et de son visage, on pouvait deviner qu'il était descendant des forces cosaques qui avaient atterri initialement sur Aube. Au bout de quelques secondes, il se força à sourire : "Zdrravstvouiti" hurlant presque, en forçant son accent russe. "Da ! Moi, Piotrr !" parlant très fort comme s'il s'adressait à des sourds, ou comme s'il avait bu. Puis, broyant la main tendue, "Moi guide vous ! Enchanté ! Vous choisirr meilleurr endrroit pour chasse antyipodes, mais pas meilleurre saison ! Vous pas avoirr affairres ?"Le chauffage et la soufflerie étaient à fond, mais la buée montait généreusement sur les vitres...
Bah ouais pas con le ruskoff, on a oublié les sacs dans le zinc, crétins qu'on est ... Et Max ... sérieux ?? Je l'ai connu plus loquasse.
On ira chercher les affaires plus tard non ? Sauf si le départ est prévu dans l'heure.
Vous semblez du coin, vous nous ferez un topo sur les environs dans les prochains jours ?
J'ai quelques opérations à mon actif mais je ne connais pas du tout ce qui nous attend ici ...
Si ce type est notre guide, qu'on est amené à le côtoyer et surtout si notre survie dépend de lui, autant essayer d'être en bons termes.
Nakamura c'est mon nom. Vous pouvez m'appeler Takeshi, et me tutoyer si vous préférez.
Vous pensez que le temps va se maintenir ? conclu Takeshi avec un sourire tout à fait sincère
"Non, kontrroll douanes, maintenant. Eux ferrmés demain et nous attendre 2 autrres tourristes ici deux jourrs, dormirr ici." Piotr se tourna vers Takeshi et lui tendit la main. "Nous pas avoirr pyijamas pour tourryistes" ajouta-t'il en faisant un clin d'oeil à Takeshi qu'il trouva plus avenant que le passager assis à sa droite. "Ici, maintenant, saison pluie. Nous prroverrbe dirre "Quand tu vois soleyil, pluyie fyinie". Maintenant fairre vyite, douane aussi vouloirr aller dans carrgo, eux pas aimer attendrre."
Quelque peu renfrogné sur le coup mais ne voulant pas plus contrarier leur nouveau 'meilleur' ami, Max se fend soudain d'un grand sourire et lâche d'un ton plus décontracté :
"J'suis désolé Piotr ! On se la refait si tu veux bien, moi c'est Max. Je dois avoir un p'tit remontant des colonies minières pas loin de Bourak dans la soute. J'prends les affaires et la gniole et on s'fait une soirée pyjamas tous les trois. On pourra alors causer plus tranquillement de la promenade et des 'autochtones poilus' !"
Bah au moins on a un vrai gars du coin pour nous escorter, par contre je me demande bien s'il sait dans quoi il met les pieds. Je ne doute pas de ses compétences, mais plus de son niveau d'accréditation... On verra bien en temps voulu
"Dès que je reviens tu peux envoyer la douane, tout est clean"
Piotr arbore alors un franc sourire "Contrrebande niett ! Il faut cacher ici le temps que douane inspecter vous et carrgo. Na sdorrow'ye !" Ajouta leur guide en buvant un coup et en tendant sa fiole à qui voulait la prendre. Je vais voir ce qu'ils ont dans le ventre, je n'ai pas chômé pour trouver ce petit artisanal local, du vrai, du brut, du pur. "Douanes pas rrygoler, nous fairre vyite, maintenant, prrésentations après forrmalyités". Piotr était de nouveau sérieux, le visage presque austère. Deux jours qu'il était ici à attendre "ses touristes" et apprendre le plus possible sur la bourgade pour faire comme s'il était véritablement du coin et tâter le terrain auprès du commandant de la base sans dévoiler quoique ce soit de ses véritables intentions ni se qu'il savait de la face cachée de cette chasse. Mais s'il y avait une chose qu'il ne maîtrisait pas c'était bien la capricieuse administration cosaque.
Takeshi saisi la flasque que Piotr lui tend et prend une gorgée généreuse
Ouah putain c'est du brutal son truc "Faut quand même admettre : c'est plutôt une boisson d'homme..." en rendant la petite bouteille à son propriétaire
"Bon je vais chercher ce qu'il reste du paquetage, je te ramène son sac Max. Piotr, le tarmac est sur ? Ou les autochtones peuvent être une menace jusqu'ici ?"
"Ici, base sûrre. À moins que nous déclencher 4e guerrre antipode, ha ha ha ! Tant que tu plais commandant de la base et à lui officiers, tout est sûrr, ha ha ha ! Maintenant, toi pouvoir courryir comme lapin sans te fairre mouiller !" Pour mieux illustrer son propos Piotr fit ronfler, doux euphémisme, le moteur du véhicule qui fit cracher de la noire fumée tel les poumons d'un nicotinoïdien invétéré. Bon, ils se dépêchent les deux touristes ou bien ils sont vraiment en mode "vacances" ? C'est qu'après le douane, je dois encore leur montrer leur baraquement et il ne faut surtout pas que je loupe les anti-pastis avec le Colonel commandant la base puis que je suis aussi invité à sa table ce soir. Je vais être obligé de bourriner pour traverser la base vie, je sens que je vais m'amuser comme un petit fou. Eux deux moins, sûrement, se dit Piotr qui souriait, intérieurement. Semblant se réveiller, Piotr beugla "Go go go, Taki !"
Profitant du réchauffement des relations Max se saisit également de la flasque et se prend une petite lampée du nectar.
Toussant légèrement avant de reprendre la parole, une petite larme à l'oeil :
" Au fait Piotr, c'est un V8 de type "avant Aube", si je ne me trompe pas. Si c'est ton véhicule j'pourrai lui apporter deux trois modifs pour améliorer la transmission : un gain de carburant et de vitesse, surtout en accélération. Enfin c'est toi qui voit hein !"
"Bon j'rejoins "T" en vitesse et on revient vers toi ASAP !"
Max se précipite hors du véhicule, encore tout réchauffé par le tord boyaux local et rejoins T dans le cargo.
Le temps de sceller de façon hermétique (et hors de portée de la douane) les quelques affaires plus ou moins légales en soute et Max rejoins les deux comparses dans le véhicule (après avoir balancé son sac à l'arrière).
" Paré pour la visite !"
Y m'plaît bien ce grand gaillard, au moins il semble être plein de ressources.
À peine Max eut-il posé son postérieur sur le fauteuil passager avant que Piotr fit bondir le 4x4 en avant, puis, sous la pluie battante, après quelques travers sur le tarmac, se dirigea vers les douanes à une vitesse immodirée. Ses passagers eurent le droit à un freinage d'anthologie, s'arrêtant à 1 mètre à peine de la façade du bâtiment. Piotr leur lança "Ça bonne tout terrrain !" bien qu'au fond de lui il pensait qu'à force de jouer le bourrin pour ses touristes, ça finirait forcement de manière beaucoup plus sale.
Bien que les douanes furent tatillonnent avec les armes "importées" par les visiteurs et firent remplir force paperasses, l'administration les libéra avec tous les documents et autorisations nécessaires à leur circulation sur le territoire.
Piotr rembarqua sa troupe et ils partirent de nouveau à tout berzingue vers la base vie, une vitesse hautement improbable à la vue du véhicule et des conditions climatiques, mais Piotr conduisait à la russe avec moults klaxons pour, il n'y a pas d'autres mots, effrayer les rares soldats qui osaient affronter la pluie. L'activité sur la base n'était énorme d'autant plus que le changement de saison était affecté par des pluies précoces et soutenues qui affectaient tous et chacun d'une sorte de langueur monotone et apathique dû aussi à l'absence de luminosité. Les antipodes se tenaient aussi à carreau et bon nombre de cadres et de soldats étaient en permission à cette époque. Piotr connaissait bien le rythme de l'armée, ayant côtoyée pendant toute sa vie professionnelle et intégrée ses 5 dernières années. Piotr désignait les différents bâtiments au fur et à mesure qu'ils défilaient devant eux, il ralentit devant le mess des officiers le temps de lâcher "Ici manger" et ré-accéléra comme s'il avait une meute d'antipodes aux trousses, manqua d'emplafonner un transports de troupes, donnant un majestueux grand coup de volant qui fit gîter le 4x4 pendant quelques mètres sur 2 roues. 2 minutes plus tard, leur périple prit fin devant des bâtiments bas avec petits jardins ressemblant à de coquettes résidences en comparaison avec l'austère architecture militaire cosaque.
C'était de petites maisons avec 2 à 3 chambres avec placards intégrés, tout le confort moderne que l'on était en droit d'attendre de la civilisation, même sur Aube, sobre et efficace, cuisine équipée donnant sur salon-salle à manger, salle de bains, buanderie située derrière la cuisine, débarras, toilettes séparés avec lave-mains. Un confort spartiate, sans fioriture, mais un certain confort quand même.
"Ça datcha vous" éructa le guide en prenant les clefs dans la boite à gants. Puis il sortit en courant vers l'auvent pour s'abriter et ouvrir la porte. Il alluma la lumière et cria à ses hôtes qui rassemblait leurs affaires dans la voiture "Ça, maison offyiciers mais beaucoup trroupes sur Parradiso, alors fairre location tourryistes. Vous questions ?" pour surmonter le bruit de la pluie sur les tuiles des maisons.
L'endroit était assez humide et sentait le renfermé. Le confort avait également l'air des plus rustique.
Pour Max qui avait passé une bonne partie de sa vie dans des vaisseaux exigus et des stations spatiales de secondes zone aux systèmes de survie défaillant, c'était comme de revenir à la maison. Takeshi a en revanche vu plus extravagant comme planque ... Au moins, ce ne sont pas les posters de kazak nues qui manquent. C'est un peu comme s'il était de tradition que chaque occupant laisse la marque de son passage de façon graphique.
Une fois les quelques formalités administratives conclues sans encombre, la troupe peut débarquer les paquetages et s'installer.
Sur un mur, une carte de la région permet à Max de se remémorer les trajets qu'il effectuait à l'époque. Bien sûr les systèmes de guidages modernes dispensent habituellement un pilote de connaitre la topographie détaillée de la zone dans laquelle il opère mais il est toujours bon de se construire quelques repaires visuels pour prévenir les défaillances ou même en cas de crash. Il se souvient notamment des phases d'approches compliquées à cause du relief avoisinant, surtout par vent violent. Après un petit temps d'étude il retrouve l'ensemble de vallées escarpées qui abritait la base faite de baraquements préfabriqués. Mais quelle vallée exactement ? Il serait bien en peine de le dire.
S'assurant que Piotr n'était plus dans la pièce, Max Jette un œil à la fois amusé et désolé à Takeshi avant de lui lancé d'un ton moins léger qu'à son habitude :
"T'habitue pas trop au grand luxe mon ami ! Le trek qui nous attend promet d'être coton, surtout vu la topographie des lieux. J'hésite encore entre toutes ces vallées. Il n'y a que sur place que je pourrais en être certain, enfin si la végétation n'a pas évoluée de manière radicale depuis 10 ans.
Notre guide en cache plus qu'il ne veut bien en montrer mais il me semble être un bon gars. Pas un de ces tordus omnibulés par le pouvoir en tout cas."
Puis, en retournant dans la cuisine au près de Piotr :
"J'ai cru comprendre que tu étais pressé, on mange avec toi et les autres Kazak ou tu nous rejoins plus tard pour faire les véritables présentations et préparer notre "chasse" ? "
"Oui, da ! Moi pas fairre attendrre Colonel. Nous fairre prrésentations demain, promyis. La clef est surr la table." déclama Piotr avec un grand sourire. Il n'en cachait pas moins le véritable but de la manoeuvre du repas avec le Colonel, obtenir un maximum d'infos de toutes sortes, sur les antipodes et autres faunes plus ou moins civilisées traînant dans le secteur et d'être autorisé à discuter avec les patrouilleurs qui reviendrait avant le départ de leur "expédition".
Piotr prit un air navré "Installez vous trranquyillement, moi devoirr parrtyirr vyite, vous pas en vouloirr moi, moi explyiqué aprrès, vous devoir manger seuls au mess, tourryistes pas invités Colonel. Comprryis, da ?" Et se dirigeant sans attendre de réponse vers la porte "Ici, eau chaude geotherrmyie, mais prroblème matin tout le monde vouloirr eau chaude, alorrs eau chaude vous avoirr jusqu'à 5h30, aprrès niet." Et se tenant sur le pas de la porte, il ajouta "Tout va bien. Trranquyille. Servyice mess 20h00, il est 19h15, 15 myinutes marche." puis claqua la porte.
Courant jusqu'au 4x4 sous les trombes d'eau, Piotr sourit en pensant à la saucée qu'aller se prendre ses 2 touristes. Mais c'était le prix à payer pour rendre véridique leur chasse. Piotr s'interrogeait sur le fait de devoir offrir des scalps au gouverneur, pour lui, c'était une très très mauvaise idée que d'aller ainsi s'exposer. Maintenant, à la table du Colonel.
Pas de souci pour le luxe, ça me rappellera mon enfance.
Takeshi dépose son paquetage au pied de son lit et se retourne vers Max.
Je ne sais pas si notre guide est omnubilé par le pouvoir mais il semble tout de même très attaché à prendre le repas avec le colonel dit Takeshi avec un sourire narquois
Il a pas parlé de deux autres "touristes", il est prévu qu'on reçoive du renfort ? Je doute qu'ils accueillent beaucoup de visite touristique dans la région.
Bon, allons voir ce que l'on peut trouver à bouffer par ici, on pourra essayer de récupérer des infos auprès des locaux par la même occasion.
S'il laisse son fusil combi sur place, Takeshi garde son flingue qu'il dissimule sous sa veste.
On est jamais trop prudent
Le colonel était peu volubile, même la boisson, ne le rendait pas plus loquace. De même, ces officiers parlaient peu. Piotr en vint à se demander, si ce n'était pas lui qui était en train de se faire sonder. Piotr n'avait pas caché ses cinq années chez les gardes frontières, mais rien n'y faisait. Tous semblaient se demander ce qu'il venait faire comme guide de chasse. Il avait dû lâcher quelques infos, payer le voyage pour revoir ses enfants... Tout juste lui répondit-on qu'il était trop sentimentaliste.
Ils attaquaient le plat de résistance, une sorte de bortsch ariadnais accompagné d'un petit vin rouge de Mariannebourg quand Max et Takeshi entrèrent dans le mess trempés jusqu'aux os, sans doute avaient-ils voulu sortir de la base mais toute sortie était interdit à partir de 19h00, pour ne pas troubler la paix de la bourgade qui jouxtait le camp - trop de débordement avait concéder le Colonel -.
"C'est ça tes touristes ?" émit le Colonel, visiblement interpellé par les carrures pas vraiment colossales des deux arrivants. Piotr se retourna, fit signe aux deux susnommés touristes et leur montrant une table libre à quelques mètres de celles des officiers, lâcha avec un clin d'oeil appuyé "C'est bien pour ça qu'ils ont besoin d'un guide, sinon ce sont les antipodes qui ramèneront leurs scalps au gouveneur".
Un éclat de rire fusa de la table des officiers. Piotr vit à la tête de Max et Takeshi qu'ils avaient compris que les officiers riaient à leurs dépens. Comme par magie, l'ambiance changea et tous se mirent à prodiguer à Piotr des conseils. Il obtint aussi du Colonel le droit d'interroger les patrouilleurs qui rentrerait sur base le temps qu'il prépare l'expédition. Les officiers lui vantèrent les mérites du Sarjent Evgueny qui devait achever sa patrouille demain à l'aube. Il pourrait l'interroger une fois que la patrouille aura été débriefée. Le vin mérovingien coula abondamment ce soir là et, vers 23h, Piotr qui, entre temps, s'était déplacé sous prétexte d'interroger les deux étrangers s'ils trouvaient la pitance à leur goût, leur avait discrètement demandé de prendre leur temps pour dîner et de l'attendre, visiblement pas moins guilleret que les gallonés serra moult poignets et fit même l'accolade au Colonel dans une joyeuse ambiance style banquet de fin de cycle d'étude...
Il espérait retrouver ses deux comparses en dehors du mess pour leur expliquer le déroulement de la journée du lendemain pendant qu'il les racompagnerait à leur datcha.
Putain mais c'est de nous qu'ils rigolent ? Il faut que j'en éclate un pour leur montrer que ça se fait pas ?
Ils pensent être des gros durs parce qu'ils vivent sur une planète pourrie et n'en sont jamais sortis ?
Je pourrais leur montrer que s'ils me prennent pour un touriste ils se gourent lourdement. En tout cas c'est pas gagné pour récupérer des infos du coup.
Takeshi balaye d'un regard noir l'ensemble des soudards attablés et se dirige vers les gamelles du "self".
Il se fait servir par un gaillard taciturne, lui fait un signe de tête en guise de remerciement et va s'installer à la table désignée par Piotr. Puis il s'adresse à Max d'un ton pince sans rire et tout juste assez haut pour que les mecs des tables voisines puisse entendre s'ils tendent l'oreille :
Je suis sur que les antipodes seront plus accueillants que nos hôtes, on est tout juste arrivés que j'ai hâte de quitter ce camp dégueulasse ... j'irai chercher des rations militaires demain matin ...
Et une machette, du genre XXL ... j'aime bien mon couteau mais j'ai pas l'impression qu'il sera suffisant pour notre petite balade en forêt des prochains jours
Max s'installe en silence et, acquiesant de façon distraite aux propos de son camarade, fouille des yeux la salle du mess.
[Test d'observation pour tenter de repérer si un de ces charmants Kozaks n'a pas l'air d'apprécier de trop les blagues potaches des autres ]
Le repas se poursuit sans plus d'encombres. Max peut constater que la plupart des personnes entrent et sortent sans vraiment se soucier d'eux. Vos comlogs traduisent à la volée les quelques discussions qui vous arrivent assez clairement comme la composition de l'équipe de dogbowl locale mais le reste est noyé dans un brouhaha intraduisible. La plupart des personnes ne portant de comlog, il est d'ailleurs probable que personne autour d'eux n'ait compris la pique lancée par Takeshi.
La nourriture est ... fonctionnelle. Elle a en tout cas le mérite de changer des sachets deshydratés qui constituent l'ordinaire des repas à bords du vaisseau. En fin de repas, comme convenus, vous vous retrouvez à l'extérieur près du 4x4 pour repartir vers le baraquement et tester enfin les lits de camp.
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(si vous n'avez rien de particulier à faire, je vous propose de passer au lendemain matin)
Takeshi se lève bien avant le lever du jour et jette un oeil à l'extérieur en espérant que le temps est plus clément que la veille.
[Je ne sais pas si je suis en droit de dicter la meteo]
Il se douche et s'habille en silence, ramasse son pistolet et de quoi faire ses emplettes comme prévu.
[Je voulais insérer ça avant que nous commençions la journée du lendemain...]
Une fois le 4x4 en route avec ces 3 occupants, cette fois à une allure plus «sereine», Piotr s'adressa à Max et Takeshi : «Vous devoirr excuser moi pour rryirre aux dépens de vous. Mais grrâce à petite plaisanterryie, moi avoirr inforrmations. Mais nous dyiscuter demain. Nous pouvoirr parrler avec patrrouilleurr, ça utile chasse antyipodes, mais pas savoirr encorre quand rrendez-vous patrrouilleur, mais demain sûrr. Alors nous lever tôt, petit déjeuner mess 6h, je viendrrai vous prrendre pour aller mess puis petyites courrses en vyille, déjeuner aussyi en vyille. Ensuite, nous essayer 4x4 location pour expédyition. Max toi pouvoirr dyiscuter avec patrron 4x4 pourr modyifyier moteurr mais attention dans steppe pas statyion essence tous les 50km. Puis soirr, nous rester en vyille, dyiner. Voilà prrogrramme. Si vous rrien à ajouter moi dyire bonne nuit vous. Pas oublyier eau chaude tôt le matin, da ?». Piotr avez les yeux brillants dû à l'effet du vin, sans se sentir euphorique, il était relativement satisfait d'avoir eu accès à pas mal d'informations concernant les antipodes, les corpos et les contrebandiers. Demain, sera véritablement le premier jour de l'expédition, il voulait être frais et dispo pour pouvoir préparer au maximum le ou les véhicules et recueillir le maximum d'infos sur ceux qu'ils, d'une façon ou d'une autre, seraient susceptibles de rencontrer dans les territoires qu'ils traverseraient. Ça sent mauvais cette histoire, du début jusqu'à la fin. Une expédition pour trouver une base panoc abandonnée depuis 10 ans maquillée en chasse aux antipodes, quatre touristes dont je ne connais absolument rien, jusqu'aux scalps offerts au gouverneur comme summum pour se foutre dans la m*... Mon pauvre Piotr, tu as accepté une "mission" pour les beaux yeux d'une femme qui ne pense plus à toi depuis des années et des enfants qui peinent à communiquer avec toi une fois l'an alors qu'ils sont branchés réseau h24. C'est même pas certain que tu puisses quitter Aube, même si "tout" se passe bien. Chope un maximum d'infos pour préparer le road trip et prépare-toi une issue de secours ou fais-toi oublier. À moins que ta vie ne soit déjà sur la sellette... 5 clampins contre le monde entier. Ou 4 clampins et 1 nettoyeur... Whaou Piotr, du calme, tu lis trop de romans d'espionnage ! Ramène tes 2 nouveaux potes au bercail et va te coucher !
Hormis la désagréable sensation d'avoir été poursuivi par des louloups jusque dans son lit (peut être l'odeur ?), la nuit ne fut ni plus ni moins qu'une autre nuit dans des conditions de confort minimal. La douche du petit matin avait un goût d'adieu à la civilisation, du moins pour un moment : la balade au milieu de la forêt pendant des jours sera sûrement une partie de plaisir olfactif...
" Prêt pour de nouvelles aventures !"
En attendant le guide, Max entreprend de photographier la carte avec son petit capteur d'images (histoire de multiplier les chances de se repérer en cas de force majeure). Puis il cherche à affiner la zone de recherche en se lançant dans quelques triangulations en fonction de ses souvenirs et des paramètres d'approche (quelques mois du même trajet, ça marque tout de même).
Ouais, je suis prêt ... Il faudrait qu'on fasse un petit briefing de ce qu'il nous faut pour l'opération non ?
On attends les autres ? J'ai cru comprendre que deux autres membres se joignaient à l'équipe.
C'est l'employeur qui paye ce dont on a besoin ? Il me faut une machette, des vivres et des munitions pour la durée de l'opération ... il nous faut des jumelles, des cordes, des tenues de pluie ...
J'ai pas envie de partir et que quelqu'un se rende compte en chemin qu'il a oublié son briquet ...
J'ai potassé ce que j'ai pu trouver sur les "antipodes" et ça va pas être de la rigolade cette petite virée. J'espère que je ne suis pas censé être le seul bras armé de l'expédition ...
Tu sais quel est notre point de départ ? On part d'ici ou on se fait déposer quelque part plus prêt de notre objectif ?
Putain j'ai vraiment l'impression que c'est l'arrache complète cette mission ... j'ai l'impression de devoir tout planifier et en arriver à ce que ça soit moi qui le fasse c'est pas bon signe ...
Tiens, voilà Piotr qui arrive. C'est moi ou il croit vraiment qu'on part à la chasse ? Il n'a pas lâché un mot au sujet de notre vraie mission ? Il est au parfum ?
"Ce que les "autres" viennent faire dans cette petite balade en forêt ne nous regarde pas vraiment T. Ils ont besoin de moi pour aller à un point précis qui a "disparu" des écrans radars et toi tu m'accompagnes pour assurer nos arrières. Si au passage on se fait un petit à côté, tant mieux, sinon on choppe au moins le titre de propriété pour Sally et on se casse de cette planète. Ce job sent pas bon, comme les Antipodes, mais tant qu'on veille l'un sur l'autre ça devrait le faire. Pour l'instant j'te propose d'en apprendre plus sur notre guide, il sera grand temps de s'occuper des 2 autres plus tard. Et pour la question de la distance à parcourir j'ai bien peur que nos amis les bêtes n'apprécient guère le vrombissement des moteurs. J'crois qu'on va devoir marcher un bout, mais ça c'est le rayon des copains de Piotr.
Sinon j'suis partant pour la check list, j'ai déjà mon k-way !
"Bon, j'espère que mes acolytes sont réveillés parce que le petit déj est dans la voiture", se dit Piotr en arrêtant le 4x4 devant le logement de Max et Takeshi". Puis prenant le panier, il sort du véhicule et se dirige vers la porte d'entrée. Frappant sur la porte : "C'est Piotr ! Debout, là-d'dans ! Si tu ne viens pas au petyit déjeuner c'est le petyit déjeuner qyi venyir à toi !" Je les réveille ? Bon sang, il est 6h15, je les ai pourtant averti que nous allions avoir une journée bien chargée à ces 2 touristes ! se dit Piotr mi-figue, mi-raisin, continuant à tambouriner sur la porte, protéger par l'auvent de la fraîche bruine matinale, insidieuse et collante.
Entre mec !
Takeshi attends nonchalament que Piotr ouvre la porte adossé à l'un des murs de la pièce dans son treilli paramilitaire
Si tu m'as pris pour un touriste tu vas vite déchanter garçon ...
Durant la nuits vous avez chacun reçu un message vous informant de l'arrivée en fin de matinée des deux derniers membres de l'expédition. L'adresse de votre baraquement leur a été notifié et c'est normalement là qu'ils se rendront directement pour vous retrouver.
"Zdrravstvouityi" déclama joyeusement Piotr en montra un beau et grand panier en osier tressé. "Moi arrivé avec petyit déjeuner. Vous reçu message arryivé 2 autres chasseurs fin de matyinée ? Ça bouleverser plan moi, mais pas grave. Vous faire chauffer eau pour thé." Et vidant le contenu de son panier, il énonça "Borodyinsky, darnyisky et blyinyis, fromage blanc, trois myiel de varyiétés dyifférentes, doux lyiquyide blond, roux granuleux et myiel noir solyide sarrasin - mon préféré le plus fort -, varenekyi, syirnyikyi, kacha, koulyich et medovyitch, confiture framboise et confiture ceryise noire. Maintenant moi préparé "manka" et maintenant manger ! en plaçant au milleu de la table un samovar de plus de 2 litres de contenance. Et sortant les derniers ingrédients pour préparer la semoule "Moi, très faim et vous ?". Rien de mieux qu'un bon petit déjeuner pour débuter la journée, il a fallu un peu négocier et arroser le cuisiner pour récupérer les pains, brioches et ravioles sucrées mais ça vaut le coup !
Ah bah au moins, on pourra pas dire qu'il ne sait pas recevoir !
Takeshi ne peut empêcher l'expression d'étonnement s'afficher sur son visage et de laisser s'échapper un sifflement d'admiration
Franchement Piotr, merci. Je crois que je n'ai jamais eu de petit déjeuner aussi appétissant !
Bah c'est un type sympa finalement
Tu veux qu'on participe aux frais ? Me dit pas que tout le monde peut s'offrir un truc comme ça dans le coin !
Takeshi s'installe à table, hésite un peu devant le choix et se fait toute une batterie de tartines tout en reprenant :
On aura le temps de faire quelques achats de matériel avant que les autres "chasseurs" ... n'arrivent n'est ce pas ?
Le mot chasseur a été volontairement très appuyé et dit d'un ton qui ne peut laisser de doute, du genre "oui oui des chasseurs bien sur"
Nous n'avons pas ramené tout le nécessaire avec nous
S'installant à table avec son plat de "manka", le guide russe répondit à Takeshi "Da, nous s'occuper armes et matéryiel quand nous tous réunyis. J'attends aussyi rendez-vous avec patrouilleurs. Ce matin, nous choisyir véhyicule. Si possyible budget nous prendre deux véhyicules, nous avoir Max pour choisyir, ça être atout dans notre manche. Nous pas besoin des 2 autres pour ça. Syi un 4x4 avoir problème nous toujours avancer avec l'autre. Voilà pourquoi choisyir deux." tout en emplissant de manière généreuse son assiette. Coupant les pains et brioches, distribuant les tartines et blinis généreusement, piotr les avertit "Vous bien profyiter maintenant, dans deux jours repas frugal, nous plus manger comme ça avant deux semaines.". Puis affichant un grand sourire et un clin d'oeil, il reprit "Et moi, présenter amis chasseurs gastronomyie cosaques et espérer eux aimer et manger avec appétyit." Puis se levant, il se pencha vers le samovar "Alors, thé ou thé ?" demanda-t-il visiblement satisfait de sa petite blague. "Oui, profitons. Demain sera un autre jour et le jour suivant sera pire..."
Le petit déjeuner se termine et Takeshi relance la troupe sur les priorité de la matinée
Alors on y va ? On récupérera le reste de l'équipe dans la foulée. A moins que ce soit eux qui dispose du moyen de paiement, je compte pas avancer les frais de ma poche
"En voiture Syimone ! Nous aller essayer 4x4 chez loueur. Nous prendre 4x4 véryitable, pas luxe. Nous besoin baroudeur. 2 4x4 c'est mieux pour transporter hommes et matériel. Armes et bagages plus 5 chasseurs dans même 4x4 ça très lourd et sur terrain détrempé ça grosse galère embourrbement garantyie ! Max toi regarder moteur s'yil de plait. Syi vous pas pouvoir payer nous quand même réserver." leur proposa Piotr, visiblement rassasié et satisfait de l'être si agréablement, tout en sortant de la base et se faufilant dans le trafic. Il se dirigeait vers le nord de la bourgade là où se situait le négoce du loueur de véhicules et son terrain d'essai.
Rassasié par le petit déjeuner gargantuesque mais également inquiet quant aux préparations Max se montra assez taciturne jusqu'au moment d'apercevoir les véhicules dans la cour du loueur. C'était comme une visite au musée : d'antiques moteurs à cylindres, des pneus avec du caoutchouc et de l'air dedans...
A peine descendu du véhicule Max se mis en quête de deux véhicules identiques (pour limiter les soucis en cas de panne en utilisant des pièces détachées communes), proposant un châssis haut (pour les franchissements inévitables) et surtout ayant le moins d'électronique possible (pas le temps de démonter et réparer des systèmes complexes au beau milieu d'une forêt avec des Antipodes pouvant surgir à n'importe quel moment).
S'adressant à Piotr : "Il parle anglais le loueur ? J'aurais des précisions à demander"
Takeshi déambule entre les véhicules d'un air dubitatif
C'est pas mon rayon, ça ... attend
Il s'arrête un moment et lance
MAAX ! Il y a moyen de monter un arceau à mitrailleuse sur ces bolides ?
"Da Max. Lui avoir aussyi comlog." répondit en souriant Piotr qui appréciait la réactivité de Max, puis se tournant vers Takeshi "Ça interdyit. Myitrailleuses réservées armée. Syinon eux consyidérer nous contrebandiers. Mais yidée me plaire. Sauf que nous pas partyir en guerre antyipodes. Juste chasser...". Piotr regarda bizarrement Takeshi. D'où lui venait ces velléités guerrières ? Piotr ne voulait pas de châssis long, trop lourd et trop peu maniable et si les châssis courts pouvait être intéressants en matière de franchissement et de maniabilité, l'habitabilité avec le matos et le ravitaillement pour 10 jours et la tenue de route dès qu'il fallait appuyer sur le champignon aller poser des problèmes. Les châssis "standard" étaient, pour Piotr, le bon compromis. Il ne manquerait pas d'exprimer son point de vue à ses compagnons.
Il se trouve que les véhicules que Max regardait sont effectivement des pièces de musée. En effet, après avoir discuté avec le loueur, celui-ci leur apprend que les engins qu'ils pouvaient voir sont d'antiques machines qu'il retape quand il a du temps libre. Amusé de voir la surprise de Max, ils vous amène dans son hangar où se trouvent les véhicules qu'il loue.
"Ah vous autres de la Sphère ! Vous nous prenez toujours pour des arriérés. On n'utilises plus les moteur à carburant fossile depuis bien longtemps. Trop de bruit, trop d'odeurs, trop de casse. Nous aussi nous sommes au XXIIème siècle !"
Vous pouvez alors voir une petite sélection d'engins plus ou moins lourds. Tous sont tout-terrain car c'est indispensable pour arpenter les pistes de la région. Après avoir discuté de vos besoins il vous oriente vers une série de quads.
(http://www.aht.li/2966149/location-10.jpg)
(http://www.aht.li/2966150/location-7.jpg)
"Ceux-là ont beaucoup de succès pour les parties de chasse. Les moteurs sont électriques, donc moins de bruits. Les pièces sont résistantes, en particulier les roues qui ne peuvent crever comme c'était le cas dans le temps. C'est assez petit et léger pour s'aventurer hors piste et ils ont une bonne capacité d'emport. Vous allez dans quelle région au juste ?"
En s'adressant au loueur avec un grand sourire béat :
"ho ! Vous savez nous ne sommes que de simples touristes en mal de sensations fortes. Nous venons ce matin pour préparer l'expédition, selon ce que l'on trouve nous adapterons notre parcours.
Puis, s'éloignant pour rejoindre Piotr et Takeshi :
" Bon, il me semble que le matériel local pourra suffire pour la première partie de l'expédition, j'ai repéré deux trois options intéressantes. Piotr, tu connais également des revendeurs pour le matériel de rando j'imagine ? Je vous propose de récupérer les autres "touriste"(petit clin d'oeil appuyé)puis je t'indiquerait la zone précise où nous devons nous rendre, on pourra mieux envisager l'ensemble du parcours. J'imagine également qu'un petit point sur l'aspect "chasse" ne sera pas du luxe, car je n'ai pas envie que nous devenions le gibier. Quand dites-vous, on retourne au camp et on se prépare un bon briefing avant de revenir pour les courses ?
N'ayant eu jusque là qu'à s'occuper de lui et de son vaisseau, Max se sent un peu perdu dans le rôle de "leader" (ou du moins de seule personne sachant à peu près où chercher ce qui semble être un objectif commun, en terme d'emplacement s'entend).
"Oui, da ! Et nous devoirr aussyi avoirr réunion avec Evgueny, le Sarrjent de la patrrouille rrentrrée ce matin." répondit Piotr. Puis, se penchant vers Max, à voix basse "Vous cerrtain pas myicrro-espion dans votrre datcha ?".
Bon les gars on verra quand tout le monde sera là, mais si le mec nous dit de prendre un certain type de véhicule, on va certainement faire ce qu'il dit ... déjà parce qu'il s'y connait et surtout pour passer inaperçu vis à vis des autres chasseurs
Bon, allons chercher les derniers gars ... on verra à qui on a affaire ...
Tout en regagnant le 4x4 Max glisse discrètement à l'adresse de ses 2 comparses
"J'sais pas pour les micros mais tu as raison d'être méfiant. Si personne n'a l'opportunité de brouiller la conversation pendant le briefing, je vous propose une méthode plus archaïque à base de fibres cellulosiques végétales et de charbon. Nous n'aurons qu'à ecrire les mots cachés pour avoir l'air de tenir un discours cohérent pour celui qui nous écouterait: si par exemple je dis antipodes, j'écrirai ... pan-o !"
Max conclu sa phrase par un grand clin d'oeil et boucle sa ceinture tout sourire.
Ou alors on briefe en extérieur ... de toute manière c'est pas comme si on aller pas prendre la sauce ces prochains jours. Allez, direction le spatioport ...
Takeshi boucle lui aussi sa ceinture car il garde ne mémoire la façon particulièrement acrobatique de conduire de Piotr
Finalement c'est peut être une bonne idée un véhicule par personne
[Elipse jusqu'à l'accueil de nos camarades de rando ?]
"On imprrovyiserra. En voiture Syimone !" rugit Piotr tout en martyrisant moteur, pneumatiques et embrayage. Le trajet retour fut rapidement exécuté, bien que Piotr pondéra sa vitesse dans la base. Il stoppa le véhicule avec douceur devant le home temporaire de Max et Takeshi. Descendant de la voiture, il pensa tout haut "Il n'y a plus qu'à attendre nos deux rendez-vous.".
On ne va pas les chercher ? On gagnerai probablement du temps non ?
"Moi pas savoirr quand et comment eux venyirr. Yicyi êtrre point de rrendez-vous équyipe chasseurrs" répliqua Piotr en haussant les épaules. "Et pas encore nouvelles patrrouille" rajouta le guide nonchalamment.
Soit, utilisons le temps disponible pour voir si notre intérieur est espionné répond Takeshi en descendant du véhicule