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Universalis => L'Univers d'Infinity => Discussion démarrée par: tita758 le 10 Août 2010 à 11:16:05

Titre: (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 10 Août 2010 à 11:16:05
Je ne mets que le prologue en ligne. Le reste je ne sais pas trop.
De toutes façons, pour le moment, il n'y a qu'une partie infirme d'écrite.
Titre: (Prologue) : Le ministre et l'IA
Posté par: tita758 le 10 Août 2010 à 11:25:55
La salle était baignée dans la douce lumière de l'après midi parisien. L'été approchait, les arbres du jardin des Tuileries étaient magnifiques. Le vieil homme regardait par la fenêtre en lissant ses moustaches grises, une main dans le dos. Il avait l'air préoccupé. Son nez était fin et ses yeux gris semblaient fixer une imperfection du panorama qu'il était seul à remarquer.  Soudain, les murs du cabinet privé disparurent. Ils furent remplacés par les murs gris pales de la cellule individuelle. Le bureau en bois rare devint une simple table en matériaux composites et le fauteuil doré n'était plus qu'une chaise roulante modèle "Klösberg". La fenêtre gigantesque avait disparu, la seule issue de la cellule n'était plus qu'une porte à taille humaine en acier trempé, fermée de l'extérieur. Une tasse de boisson fumait sur la table. Une voix à la fois métallique et inhumaine résonna depuis le plafond et s'adressa directement au vieil homme qui ne bougea pas.
"J'ai besoin de toute votre attention Prototype Un. Je préfère désactiver cette vue ridicule du passé pour pouvoir bénéficier de toute votre attention.
_ Habituellement, je préfère que les gens me disent bonjour et m'appellent par mon titre. Prototype Un me fait penser que je ne suis que votre "chose" et ça ne me plaît pas du tout.
_ Je n'utiliserais certainement pas ce vieux titre pompeux. Le pays que vous serviez a disparu, vous ne pouvez plus en être le premier ministre. Quand à votre titre religieux, il pourrait vous ouvrir droit à une rémunération et des fonctions au Vatican. C'est hors de question.
_ Usez alors de mon patronyme. Ce serait plus agréable et ne changerait pas grand chose pour vous. Sire...
_ Ne m'appelez pas Sire. Je suis Aleph. Évitez les titres avec moi. Armand du Plessis.
_ Vous devenez raisonnable." Le vieux cardinal sourit, se retourna et s'installa sur la chaise. Ces mouvements semblaient trop amples, comme s'il n'avait pas encore pris l'habitude de se déplacer sans robe. Il reprit la parole avant qu'Aleph ne parle.
"Vous êtes pire qu'une bonne femme quand on y regarde bien.
"Pas ce ton avec moi.
_ Techniquement, j'ai environ 600 ans, c'est vous qui me devez le respect, vous n'avez été fabriqué il y a quelques années seulement et...
_ Argument irrecevable. Votre âge réel ne peut pas être aussi important. Vos cellules sont humaines et dégénèrent à un rythme qui n'autorise aucun être humain à vivre...
_ Et en plus vous n'avez aucun humour. Notre collaboration me semble bien difficile. Dites moi ce que je peux faire pour vous." Du Plessis prit une gorgée du liquide fumant.
" J'ai reçu des nouvelles de Paradisio. Nous sommes confrontés à une situation impossible.
_ Techniquement, elle n'est pas impossible, puisqu'elle est arrivée. A votre place j'utiliserais le terme inattendue.
_ Peu importe les termes. Il va falloir que j'utilise le Prototype Quatre pour résoudre cette énigme.
_ Pourquoi pas le Prototype Trois? Il me semble qu'il dispose d'un esprit de déduction et de logique au moins équivalent et il a déjà prouvé ses capacités sur Néoterra.
_ Son addiction à l'opium serait un vrai problème sur Paradisio. Il serait impossible de le ravitailler et il perdrait rapidement ses aptitudes. Quant aux deux autres, ils sont tout simplement inexploitables.
_ Sans blague? Le numéro Cinq est toujours incapable de tenir une fourchette sans se blesser? C'était un très mauvais choix de votre part. Un choix idiot à mon avis.
_ C'était un choix excellent. Il aura une valeur de test. La résurrection de sujets de fiction ne donne aucun résultat contrairement aux sujets réels. L'inspecteur Colombo, puisque vous tenez à utiliser les noms propres, aurait été le meilleur des choix pour cette enquête. Mais actuellement, il dispose de l'autonomie d'un enfant de trois jours et ne réalise que peu de progrès.
_ A mon époque, on l'aurait abandonné sur le parvis d'une église." Il huma la boisson de la tasse et remua légèrement sa main afin d'agiter le liquide noir. « Les choix idiots sont le propre des imbéciles. Vous êtes certainement une intelligence artificielle, mais rien ne prouve que cette intelligence soit véritablement supérieure. »
Aucun son n'émana du plafond. Richelieu sourit encore, fier de sa réplique et assuré d'avoir vexé Aleph.
"Ne boudez pas, je plaisantais. Le Prototype Deux est toujours introuvable je suppose?
_ S'il avait été retrouvé je vous aurais libéré de cette cellule. J'ai besoin de vos capacités à tous les deux pour fonctionner efficacement. Nous avons toutefois retrouvé ses trois tacbots gardes du corps. Désactivés et leurs mémoires vidées.
_ Mon collègue, puisque vous semblez y tenir, a filé définitivement. Il était trop instable, c'est vous qui l'avez dit. A mon humble avis, il ne réapparaitra pas avant longtemps. D'ailleurs, si vous m'aviez écouté...
_ Je n'aurais pas créé les autres prototypes si je vous avais écouté. Le Prototype Trois est fonctionnel et efficace, le Quatre va nous prouver bientôt qu'il est en parfait état. Le Cinq n'est qu'un accident.
_ Si vous ne m'écoutez pas, je ne sers à rien, non?
_ Évitez ce genre d'humour avec moi.
_ Enfin une bonne nouvelle, vous comprenez l'humour. Vous savez qu'il ne vous manque que l'humour et le mensonge pour devenir presque entièrement humain?
_ Je sers l'humanité, je n'ai pas besoin d'être humain.
_ Ce n'est pas ce qu'ils disent sur Bakunin, vous êtes leur Grand Satan. A mon époque, dans certaines provinces, vous auriez été brûlé en place publique.
_ Commentaire inutile. Je suis un ensemble de serveurs agglomérés en Intelligence Artificielle unique. Il est impossible physiquement de s'en prendre à moi.
_ On ne peut pas discuter avec vous. Parlez moi de cette histoire sur Paridisio. Je pourrais peut être trouver quelque chose » Il prit une gorgée de sa boisson, puis bascula complètement à l'arrière de son siège.
« Vous recevrez le briefing intégral qui sera transmis simultanément au Prototype Quatre. Vous recevrez copie de toutes les transmissions de données qu'il me fera parvenir d'une façon ou d'une autre. Restez connecté par votre Comlog et en alerte.
_ Les informations me seront transmises dans une langue sérieuse? Je n'ai pas intrachargé le module de traduction en chinois et j'ai bien peur que votre Petit Quatre ne soit pas capable de s'exprimer dans une autre langue.
_ Je gèrerais les traductions. D'autre objections?
_ Je le trouve trop gros. Ce petit chinois est bien gentil, mais il a tout de même quelques kilos en trop et en cas d'urgence, je ne suis pas certain qu'il puisse se défendre correctement. Vous l'avez préparé au moins?
_ Il est prêt. Il a reçu les mêmes implants de brouillage et de piratage que vous. Sa mémoire est conforme à l'originelle et son cerveau pleinement opérationnel. Son comlog est branché en permanence et son Cube est directement relié à un serveur de grand capacité. Quand à son poids ou sa taille, j'ai respecté les proportions de l'être humain original.
_ Il me semble quand même qu'Holmes serait plus à l'aise dans cette partie de Paradisio. Votre numéro Quatre ressemble à un Yujing et pourrait faire l'objet d'une forme de ségrégation.
_ Il sera envoyé avec le rang d'Observateur Spécial de l'O-12 avec le rang et les fonctions d'un agent plénipotentiaire. Il sera accompagné de trois tacbots gardes du corps que je ferais reprogrammer spécifiquement. Rien d'autre?
_ Si vous pensez que ça ira, je n'ai rien à ajouter il me semble.
_Exactement. Fin de l'entretien »
Le vieil homme leva la main « attendez, vous ne m'avez pas dit quand je pourrais sortir.
_ Quand vous aurez permis de retrouver le Prototype Deux.
_ Mes chances d'y arriver sont amoindries si je ne peux pas sortir de la pièce. Mettez moi sous bonne garde. Les trois Tacbots de la dernière fois étaient très biens.
_ Depuis votre intervention sur leur module de réception d'ordres ils ne répondent que quand on les appelle Athos, Porthos et Aramis. De plus vous avez encrypté les codes de sécurité et je n'ai pas accès aux contrôles profonds. Il ne me reste qu'à les supprimer.
_ Dommage. J'aimais bien l'idée d'être protégé par ces trois là. J'avais même une idée pour un quatrième au cas où. »
La voix artificielle ne répondit pas. Armand du Plessis reprit une gorgée de sa boisson fumante. Café. Il n'en avait plus bu depuis près de 550 ans environ.
Cette nouvelle existence se révélait pleine d'humour et de paradoxes. Armand savait qu'il aurait l'occasion de s'amuser énormément en travaillant pour Aleph.
Titre: Re : (Récit) : Prototype Trois
Posté par: tita758 le 10 Août 2010 à 11:27:10
La mise en page est un peu pourrie, les parties surlignées en rouge n'auraient dû être qu'en gras et ça m'a pris un moment pour obtenir ça.

Allez, on refait le coup de la devinette : qui est le Prototype Trois?
Titre: Re : (Récit) : Prototype Trois
Posté par: jabberwock le 10 Août 2010 à 11:44:51
毛澤東?
Titre: Re : (Récit) : Prototype Trois
Posté par: tita758 le 10 Août 2010 à 12:29:56
non, plus vieux
mais tu es dans le bon pays
Titre: Re : (Récit) : Prototype Trois
Posté par: jabberwock le 10 Août 2010 à 12:53:35
un de ceux la?
Gong Fuzi
Menzi
Zhuangzi
Lao Tseu
Titre: Re : Re : (Récit) : Prototype Trois
Posté par: darkdoji le 10 Août 2010 à 13:11:32
Citation de: jabberwock le 10 Août 2010 à 12:53:35
un de ceux la?
Gong Fuzi
Menzi
Zhuangzi
Lao Tseu

les deux premiers je les connais pas, mais els deux second ne sont pas vraiment des petits gros  ;D

Titre: Re : (Récit) : Prototype Trois
Posté par: tita758 le 10 Août 2010 à 13:19:23
les deux derniers ne sont pas vraiment des petits gros je trouve
et pour les deux autres, connais pas, je ne veux pas les juger
Titre: Re : (Récit) : Prototype Trois
Posté par: Toshi le 10 Août 2010 à 13:52:57
obelix en chine ?
Titre: Re : (Récit) : Prototype Trois
Posté par: jabberwock le 10 Août 2010 à 14:08:43
ouai, du coup j'ai zapé le gros...

le 1er c'est confucius, le 2eme son eleve...
Titre: Re : (Récit) : Prototype Trois
Posté par: Pitaine le 10 Août 2010 à 16:25:02
Bon c'est bien ça, tu doit avoir fait une confusion entre N3 et N4 au moment de la transmition du briffing.

Aleph veut envoyer 4 même si Richelieux voudrais envoyer 3 (l'opiomâne deductif, donc probablement Holmes) Sauf qu'elle transmet le briffing et les actions de 3 au final.

Comme quoi, cette IA est complêtement Beugué. La preuve elle cherche des pretextes bidons à ses erreurs. Rater Colombo parce que c'est un perso de fiction! Alors qu'elle a réussi Holmes!

Sans parler de mortalité céllulaire à un mec en LOST...

Pour le reste c'est très sympa. J'aime bien cette version amusé du Cardinal.

Et pour les identitées de N2 et 4 je sèche. Ma connaissances en chinoiserie est malheureusement trop limité.

Pour deux, je chercherai plus coté inquisition... Un Torquemada ou un Marbourg en cavale, ça pourrait être fun...

En tout cas, le N6 c'est Jim Caviezel!
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 10 Août 2010 à 17:30:42
j'avais pas vu que je m'étais emmêlé, dans mes notes d'origine pour préparer tout ça, notre personnage principal était le trois
j'en ai intercalé un au début et j'ai tout décalé sans faire attention à mes notes
l'erreur bête

merci beaucoup pour le coup d'oeil Pitaine

Du coup mon titre est incorrect, ça devient Prototype Quatre
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 10 Août 2010 à 17:37:15
et ce prototype 4 n'est pas confucius alors?
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 10 Août 2010 à 17:37:57
pas du tout

il lui est postérieur
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: darkdoji le 10 Août 2010 à 23:55:53
quel époque?
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: kenjaki le 11 Août 2010 à 03:11:43
Mao ???
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 11 Août 2010 à 05:47:35
je veux pas en dire trop non plus

je peux vous dire que c'est un personnage réel qui a déjà fait l'objet de nombreux livres de fiction (au moins 32 bouquins), d'un film (de 1979) et d'une série télé (il y a eu six épisodes dans les 60s)
là ma source c'est wikipedia, ça peut être sujet à caution :)
Titre: Re : Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 11 Août 2010 à 07:49:04
Citation de: kenjaki le 11 Août 2010 à 03:11:43
Mao ???
deja proposé ^^ :D
Titre: Re : Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: darkdoji le 11 Août 2010 à 08:36:50
Citation de: tita758 le 11 Août 2010 à 05:47:35
je veux pas en dire trop non plus

je peux vous dire que c'est un personnage réel qui a déjà fait l'objet de nombreux livres de fiction (au moins 32 bouquins), d'un film (de 1979) et d'une série télé (il y a eu six épisodes dans les 60s)
là ma source c'est wikipedia, ça peut être sujet à caution :)

ce n'est pas celui qui a inspiré le juge ti par hasard? (j'ai plus le nom)
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 11 Août 2010 à 08:50:19
nous avons un vainqueur

c'est Di Renjie
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 11 Août 2010 à 10:59:20
je ne connaissais pas, je vais me renseigenr de  ce pas
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 11 Août 2010 à 11:00:13
Attend moi Jabberwock, je viens.
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: darkdoji le 11 Août 2010 à 11:16:46
en gros et rapidement résumé: sherlock holmes en dignitaire chinois
Titre: (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 13 Août 2010 à 12:00:35
I le cas Osterman

Di Renjie était installé confortablement dans le fauteuil présidentiel de la navette de transport. Ce type de navette n'était utilisée que par les agents de très haut rang de l'O-12 et contenait tout ce qui était nécessaire à leur satisfaction immédiate ou à leur travail. Di était actuellement occupé à vérifier et mettre à jour ses données sur Paradisio. Il avait tenu à rester habillé de la combinaison grise typique du centre de traitement d'Aleph afin d'être plus à l'aise que dans les robes traditionnelles chinoises dans lesquelles on l'attendait. Habituellement, les combinaisons des agents d'Aleph sont adaptées aux personnes de plus d'un mètre quatre vingt dix. Di était plus petit d'une bonne quinzaine de centimètres et son tour de taille n'était pas vraiment celui d'un athlète de haut niveau. Il portait une moustache et une barbe noires et fines. Ses cheveux long luis tombaient en une natte impeccable jusqu'aux omoplates.
Pendant le vol, il avait déjà avalé plusieurs cailles farcies et presque un litre de vin fin de Mérovingie. Ses yeux noirs étaient rivés sur le terminal de la navette, relié à son comlog pour l'occasion. Paradisio ne l'inquiétait pas vraiment. Pas plus que d'explorer le monde en général. C'était la première fois qu'il sortait du centre de traitement. Il était accompagné, certes, par trois tacbots qui lui serviraient à la fois de porteurs et de gardes du corps, mais il n'était pas pour autant rassuré. Aleph lui avait confié une mission délicate et il avait juré d'en venir à bout mais personne ne lui avait dit qu'il devrait quitter sa chambre pour y arriver.
Di était envahi par le doute et réfléchit un instant. Sur l'écran, les idéogrammes défilaient rapidement. Il stockait les informations directement dans son cube pour y accéder immédiatement en cas de besoin. Il pensa à sa première incarnation. Il avait eu une carrière exemplaire en tant que juge pour la dynastie Tang puis comme premier ministre de la terrible impératrice Wu Ming. Il ne comprenait même pas pourquoi il avait été recréé – Aleph lui avait formellement déconseillé d'utiliser le terme de ressuscité. Aleph lui avait implanté tout un tas de modules cérébraux complémentaires qui lui permettaient de comprendre ce qui lui arrivait. A son époque d'origine, le meilleur moyen de se déplacer était le cheval et pourtant, Di comprenait le mode de fonctionnement de cette navette spatiale et de ces ordinateurs complexes. Aleph lui avait implanté tout le matériel nécessaire à une incarnation réussie.
Pendant un court instant, il repensa à son enfance, à la Chine des Tang, à Xi'an où il avait fini sa vie. Il sortit de ses rêveries en entendant le bruit d'un de ses tacbots. Aleph lui avait demandé de leur trouver des noms. Il avait fait simple et choisit Tigre, Dragon et Tortue. Ça lui éviterait de s'encombrer l'esprit avec des noms compliqués ou de confondre avec des êtres humains qu'il pourrait rencontrer. Il toucha un bouton sur son comlog : « Aleph, j'ai besoin de vous.
_ Que désirez-vous Di Renjie?
_ Vous ne m'avez toujours pas envoyé le dossier de l'affaire que je dois étudier, ni même dit ce que je devrais faire une fois sur place.
_ Je vous transfère le dossier directement sur votre Cube et en visuel sur votre comlog. Votre mission est simple, vous y allez pour comprendre ce qui s'est passé et vous me faites un rapport. Dans le meilleur des cas, vous trouvez qui est responsable et vos Tacbots sont chargés de l'arrêter.
_ Je commence à comprendre, merci Aleph, je ne veux pas empiéter sur votre précieux temps.
_ Fin de l'entretien. »
A l'extérieur, la navette avait amorcé sa descente rapide à travers l'atmosphère de Paradisio. Di bascula légèrement la tête en arrière pendant que le flux de données entrait dans son Cube. L'opération prit moins d'une minute, Di ne sentit rien, mais une fois les données transférées, il pouvait les utiliser à son gré, comme s'il les avait apprises par cœur. Sur l'écran de la navette, il voyait la copie des informations. Il les consulta une première fois.
Il allait dans une ville du nom de Runenberg, assez loin du no-man's land et de la zone interdite par les activités de l'Armée Combinée. La ville était une colonie Panocéanienne placée sous le contrôle de l'armée et des ordres de chevalerie. Di devait se rendre en banlieue, dans un bunker situé à quelques kilomètres du centre ville. L'armée Panocéanienne avait demandé l'aide de l'O-12 à cause d'un meurtre. Le Docteur Vladimir Osterman, avait été retrouvé mort à l'intérieur du bunker dont la porte était verrouillée de l'intérieur. Il n'y avait aucune issue, ni trace de lutte ou de la présence d'un éventuel assassin.
Di prit une légère inspiration et demanda à haute voix : « Aleph, avez vous le dossier de la victime?
_ Dossier en cours de téléchargement. 
_ Je peux vous poser une question pendant ce temps?
_ Je vous écoute
_Je pourrais vous contacter à n'importe quel moment? Sans déranger je veux dire, vous devez être très occupé?
_ Ne vous inquiétez pas. En tant qu'agent spécial, vous serez toujours connecté à moi directement. Vous pourrez piocher dans mes serveurs pour obtenir toutes les informations dont vous aurez besoin et si vous avez besoin de partager une information avec moi, tant que votre comlog sera intact, vous serez capable de me parler comme si j'étais une personne physique, directement à côté de vous. Votre dossier est chargé. »
Le dossier, était impressionnant. Il comportait des copies de diplômes et de prix reçus par Osterman, ainsi que la liste des ouvrages qu'il avait écrits. Osterman était un spécialiste en intelligence artificielle. Il avait participé à ses débuts à la création d'Aleph et avait collaboré à plusieurs mises à jour prioritaires. Pendant une douzaine d'années, il avait enseigné l'informatique cognitive dans plusieurs grandes universités sous la tutelle directe d'Aleph.  Plus récemment, il avait obtenu l'autorisation des militaires et de l'O-12 pour aller étudier des reliques de l'Armée Combinée et leur liens éventuels avec une forme d'intelligence artificielle. La plupart de ses travaux, bien que théoriques, faisaient l'objet d'un suivi très attentif de la part des grandes nations.
Côté famille, Osterman était un scientifique comme on se les représente, sans imagination, seul, vivant avec un chat dans un petit appartement du centre de Runenberg. Pas de femme, pas d'homme, pas d'enfants, peu de famille, presque pas d'amis en dehors du milieu universitaire. Di étudia un moment le dossier financier de la victime. Aucune trace de virements exceptionnels, Osterman n'avait semble-t-il que des dépenses régulières et prévisibles. Il vivait bien en dessous de ce qu'il pouvait se permettre. Di pensa que l'homme devait passer la majeure partie de sa vie à sa table de travail ou dans son laboratoire.
« A première vue, il est mort à cause de son travail. Savez-vous sur quoi il travaillait en ce moment?
_ Impossible à dire. Son ordinateur n'était pas relié au réseau. D'après les informations reçues de Néoterra, ses travaux n'avaient pas progressé depuis longtemps et il s'était renfermé sur lui-même au cours des derniers mois. Ces rapports sont dans le dossier, en annexe. »
Di jeta un oeil par le hublot de la navette. Vue du ciel, Paradisio portait bien son nom. Autour de Runenberg, il y avait de la verdure partout. Di se servit un nouveau verre de vin. Il observa l'étiquette. Celle-ci portait des mentions en français, langue que Di ne comprenait pas. Il pouvait toutefois en déchiffrer les mots : Pauillac et Château d'Armailhac 1996. Pendant qu'il dégustait la dernière gorgée de vin, la navette touchait le sol. Di songea un instant à tout ce qui s'était passé pendant ces mille cinq cents ans. Le Pauillac commençait à faire effet.
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 13 Août 2010 à 12:00:54
J'ai craqué, j'ai mis le début de la première partie
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 13 Août 2010 à 13:10:43
continue a craquer, ca fait du bien.

par contre, il n'est pas un peu passé ton vin??? parce que 96 ca fait une trotte :p
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Douille le 13 Août 2010 à 13:18:33
CitationParadisio ne l'inquiétait pas vraiment...     ... mais il n'était pas pour autant rassuré.

Inquiet ou pas inquiet... drôle d'impression.

Autrement, c'est agréable à lire.

Juste une remarque, Aleph semble plus "humain" dans cette partie que dans la précédente, plus à l'écoute, moins direct et directif. Le fait de le rendre impersonnel lui donnait justement un côté machine surpuissante qui cadrait bien le personnage. Le fait que Di Renjie doive lui rappeler d'envoyer le dossier met également le doigt sur une lacune de la machine, renforçant l'idée de faiblesse de la machine.

Enfin, je dis ça... si ça peu t'aider.
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Tono le 13 Août 2010 à 13:23:47
Rien ne dit qu'Aleph a "oublié de lui transmettre" le dossier. l'IA a peut-être simplement estimé que le remettre avant était inutile voire contreproductif. Autre possibilité : tester son agent et l'évaluer par le biais de la demande : quand estimera t-il avoir besoin du dossier ?
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 13 Août 2010 à 13:35:55
Dans mon esprit, ça s'est passé un peu comme Boll's l'a compris
Aleph n'envoie le dossier que si on lui demande
il prend des initiatives de temps en temps mais en majorité, son boulot, c'est d'aider les humains quand ils en ont besoin

et je l'ai fait plus "gentil" cette fois parce que Di Renjie est moins cynique que Richelieu, Aleph n'a pas de raison d'être insistant pour l'occasion, il surveille son poulain et ensuite il avisera (elle avisera?)
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 18 Août 2010 à 18:45:24
Le commissaire principal Josua Ramirez détestait cette situation. Se retrouver avec un étranger sur les bras et se faire retirer l'enquête au même moment c'était trop pour lui. Il patientait sur le tarmac du spatioport une cigarette en main. Son imperméable beige volait mollement derrière lui. Ses supérieurs lui avaient dit que le cas était trop compliqué, qu'il se faisait vieux, qu'il faudrait qu'il envisage de partir en retraite, que l'O-12 enverrait un super enquêteur spécialisé dans ce genre de situations spéciales. Du grand n'importe quoi d'après Ramirez. Pour lui c'était un coup politique. Le nouveau maire ne pouvait pas le voir et il l'avait fait saquer, c'était clair. Ramirez levait les yeux vers le ciel gris pale. Il pensa que même la météo était contre lui.
La navette de l'envoyé plénipotentiaire faisait un grand cercle dans les airs pour ralentir pendant qu'elle finalisait son approche. Dans quelques minutes, l'agent d'Aleph serait là. Ramirez lui avait fait préparer une voiture blindée et un chauffeur. Pas le genre trop luxueux non plus. Après tout, cet agent spécial venait lui piquer son boulot il ne fallait pas exagérer. On lui avait intimé l'ordre de participer aux opérations mais en restant toujours en arrière. Accessoirement, on lui avait demandé de coopérer mais de la fermer chaque fois que personne ne lui demanderait rien.  Son boulot à lui, pendant que l'autre bosserait pour de vrai, serait de préparer les boissons et porter les dossiers lourds. Après trente sept ans de carrière, il occupait un poste de stagiaire.
La navette toucha enfin le sol. Il écrasa la cigarette et fit un signe au chauffeur. Celui-ci sortit de la voiture et ouvrit la portière destinée à leur invité. Ramirez attendit que les moteurs de la navette soient éteints avant de s'approcher. Il avait une bonne centaine de mètres à parcourir avant d'atteindre l'appareil. Une fine pluie a commencé à tomber alors qu'il avait parcouru la moitié du chemin. La porte de la navette s'ouvrit, la rampe de débarquement se détendit et deux silhouettes apparurent.
Les deux tacbots descendirent la rampe en émettant de petits bruits électroniques, comme s'ils communiquaient entre eux. Ramirez était presque arrivé à la navette, il mit une main dans la poche intérieure de son imperméable et en sortit sa carte de commissaire. Les tacbots se tournèrent vers lui, leurs armes se faisaient menaçantes. Il leur présenta sa carte et les robots dirent un truc en chinois avec leur voix bizarre et synthétique. Deux autres silhouettes apparurent en haut de la rampe.
Ramirez n'en croyait pas vraiment ses yeux, l'envoyé spécial d'Aleph était un Yujing. L'agent d'Aleph souriait en descendant la rampe, son troisième tacbot le suivait comme un petit chien. Il s'est promis de préparer un rapport sur les risques encourus à faire venir un Yujing dans une base militaire secrète. Ramirez tendit la main pour saluer, l'asiatique s'arrêta à quelques pas devant lui et s'inclina à la manière chinoise « Bonjour commissaire ». Sa voix rassura Ramirez, il parlait anglais sans accent. C'est pas parce qu'un type a l'air d'un Yujing qu'il en est forcément un.
« Je suis le commissaire Josua Ramirez, c'est moi qui étais chargé de l'enquête qui vous intéresse. Je suis chargé de vous servir de guide et de vous transmettre toutes les informations qui peuvent vous servir.
_ Grand merci cher commissaire. Je suis Di Renjie, fonctionnaire d'Aleph avec rang d'envoyé spécial plénipotentiaire. Je suis ravi de vous rencontrer. »
Les politesses ont duré quelques courts instants. La pluie se faisait plus intense. Ramirez s'excusa pour le climat un peu hostile de Paradisio. Les deux hommes et les trois robots s'approchèrent de la voiture blindée.
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 18 Août 2010 à 20:33:24
Faire venir un mec d'aleph, c'est une faille de sécuritée en soi ^^

Bon la derniere phrase me rassure, c'est ramirez qui as des préjugé à la con. Doit quand même y'avoir pas mal de pannoc asiat...
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 25 Août 2010 à 06:19:45
La suite demain, j'ai retrouvé ma clé usb mais j'ai quelques corrections à faire vite fait avant de poster
Titre: (Récit suite) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 25 Août 2010 à 11:18:19
Pendant le trajet d'une vingtaine de minutes entre le spatioport et le lieu du crime, Di est resté silencieux. Il regardait par la vitre teintée le décor de cette planète étrange. Il avait grandi en Chine à l'époque impériale. A l'époque, voler était impossible pour les humains et coloniser d'autres planètes complètement hors de propos. Le plus choquant dans cette époque était que le Fils du Ciel n'était pas la plus haute autorité humaine. Aleph était là et contrôlait beaucoup de choses. L'Empereur de Yujing était une sorte de juge suprême et rien d'autre. Sous ses yeux, Di voyait défiler les rues de la banlieue de Runenberg. Une cité sordide, grise, sans imagination. Quelques bâtiments étaient à proprement parler extraordinaires, mais la plupart n'étaient que des blocs d'habitation fonctionnels typique de ces systèmes oppressants qui ne laissent aucune place à l'humanité des habitants.
Ramirez n'osa pas prendre la parole pendant tout le trajet. Les deux hommes étaient côte à côte, Ramirez fumait et Di réfléchissait. A un moment, Ramirez voulut prendre la parole, il se tourna vers son hôte, ouvrit la bouche mais vit que celui-ci avait les larmes aux yeux. Ramirez se tut jusqu'à leur destination. Une fourgonnette blindée avait rejoint la voiture officielle à la sortie du spatioport et transportait les trois tacbots de Di, celle-ci les suivait de près. L'escorte était composée de deux monocycles de la police à l'avant et d'une voiture banalisée qui suivait le convoi.
Le groupe de véhicules arriva en vue d'une zone sous surveillance. Il y avait des caméras partout, des barbelés sur les murs, des postes de garde et des miradors. Les gardes étaient armés d'étourdisseurs et de lance-adhésifs. Ramirez osa enfin parler « C'est ici que ça s'est passé. Vladimir Osterman a été retrouvé mort dans un bunker de cette installation.
_ Où sommes nous précisemment?
_ Dans les locaux d'un laboratoire privé sous contrat avec la Panocéannia et les universités de Paradisio. Osterman travaillait directement pour l'université. C'est inscrit dans son dossier.
_ Je pensais à autre chose, merci. »
Di fut soulagé quand la voiture s'arrêta définitivement. Une bande jaune et noire déployée autour d'un petit bâtiment de béton gris signalait une zone d'opérations de police interdite aux étrangers. Un policier était en faction devant l'unique porte du bunker. Di descendit de la voiture blindée et fit le tour du bunker. Aucune ouverture autre que la porte blindée de l'entrée, un seul étage, l'installation est intacte. Quand il revint devant la porte, les tacbots et Ramirez étaient devant le policier en faction. Di s'approcha : « On peut entrer?
_ Certainement, répondit Ramirez. Le corps est toujours à l'intérieur. Nous avons utilisé une balise à condensation pour conserver l'installation à moins dix huit degrés en permanence. Ça permet de conserver le corps en état pour les investigations et ça nous assure que personne n'osera entrer.
_ Le corps est encore là? Comment avez vous autopsié le corps? Le rapport n'est pas un faux au moins?
_ Une autopsie primaire seulement. Le légiste est venu avec son matériel au cours de la première visite. Il a analysé le corps avec ses appareils. Ça a duré deux heures environ. Il avait l'air sûr de lui. Si je me souviens bien, il s'agissait d'un...
_ Empoisonnement au curare. Un coup vif porté par une lame très fine et assez longue au dos de la victime. La mort est arrivée par suffocation après quelques minutes seulement. Mort il y a déjà quatre jours à neuf heures douze du matin. J'ai lu le rapport merci. »
Cette réponse rappela son rôle réel à Ramirez. Ce chinois avait une mémoire d'éléphant, il avait cité le rapport au mot près. Il était probablement plus compétent qu'il n'en avait l'air. Le policier de faction ouvrit la porte.
Ramirez prévint : « Il fait très froid dans la pièce. Nous ne coupons pas la balise pendant l'intervention c'est plus sûr. J'espère que votre combinaison est chauffante, moi j'ai des gants.
_ Ne vous inquiétez pas pour moi. » Di se tourna vers ses tacbots et dit en chinois : « Tigre, Dragon, vous restez dehors. Tortue, vous venez avec moi, au cas où. ». Les deux hommes et un des tacbots entrèrent dans la pièce gelée.
Une couche de givre très fine faisait luire les quelques meubles de la pièce. Le corps de Vladimir Osterman avait été laissé en l'état par les policiers lors de leur enquête. Di frissona, autant à cause du froid qu'à cause du corps étalé devant lui. La pièce était peu meublée, une simple armoire qui servait de casier à vêtements, un bureau qui occupait toute une longueur de mur et dessus un ordinateur de grande taille, en veille.
Le dossier transmis à Di signalait que les poches de la victime ne contenaient rien de surprenant. Une version papier de ses papiers d'identité, ses clefs, une carte de crédit à son nom. Dans l'armoire il y avait un pardessus dans lequel il n'y avait que la carte d'accès à ce bunker. L'armoire contenait quelques vêtements propres et un petit lit d'appoint avec des draps et un oreiller. Apparemment Osterman ne rentrait pas chez lui tous les soirs. Des dossiers, des livres, des brochures étaient étalées dans un désordre apparent sur le bureau.
Le corps était avachi sur sa chaise, celle-ci était tournée vers l'entrée du bunker. Les yeux de la victime étaient révulsés et sa bouche grande ouverte. D'après l'autopsie, les bleus sur les avant-bras viennent d'un réflexe très simple de la victime : la victime aurait levé les mains vers son cou pendant qu'elle suffoquait et à l'instant où elle mourrait, les bras sont retombés sur les accoudoirs de la chaise un peu rapidement, provoquant les hématomes. La trace de l'arme utilisée était bien visible à la base du cou. L'arme mortelle ne devait pas mesurer plus d'un centimètre de large et une dizaine de long d'après le rapport. L'écoulement de sang à partir de cette blessure a accéléré le processus de suffocation. La victime est morte en cinq minutes maximum. Di remarqua avec dégoût que le sang qui avait coulé de la plaie avait séché puis avait gelé à cause du condensateur. Le corps n'était pas vraiment présentable.
« Vous pourrez retirer le corps. Complètez l'autopsie et envoyez-le à la morgue pour suivre vos procédures post-mortem habituelles. »
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: kenjaki le 28 Août 2010 à 12:11:05
Comme d'hab, tu nous tient en haleine dans un style totalement innovent : après l'action à gogo avec la vie mouvementé d'Hassan, nous voici sur une enquète avec un rythme à la poirot (degustation de vin etc..)
Félicitation !
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 28 Août 2010 à 15:48:16
Je viens de me dire que je pourrais mélanger les deux, une équipe spéciale d'investigation.

Quoique, vu le taux de pertes parmi les alliés d'Hassan, je connais un juge qui ferait pas long feu :)
Titre: (Récit suite) prototype Quatre
Posté par: tita758 le 31 Août 2010 à 18:03:24
« D'après le rapport que vous m'avez remis, la victime est arrivée au bunker il y a quatre jours à neuf heures cinq, sa carte d'identification le confirme, est entrée dans son bunker, a ôté son pardessus, s'est installée sur sa chaise, a allumé son ordinateur et a été poignardée à neuf heures douze, c'est bien ça?
_ Oui monsieur Di.
_ Comment la porte du bunker a-t-elle été ouverte pour la découverte du corps?
_ Le responsable de secteur dispose d'une carte multipass, il a voulu savoir comment allait Osterman, personne ne l'avait vu depuis une journée, pas même pour les repas. Il a découvert le corps et nous a contacté immédiatement.
_ Il y a plusieurs multipass?
_ Un seul pour chaque secteur. Ici, c'est le directeur de la section recherches qui le garde. Le professeur Osmund Werb.
_ ça fait de lui un suspect, vous l'avez interrogé?
_ Oui, il avait passé la journée du meurtre en réunions diverses. Il est venu le lendemain et a été très coopératif.
_ Il n'avait pas égaré le multipass pendant cette journée?
_ Non, il l'a utilisé pour accéder aux diverses salles de réunions. Son alibi tient la route.
_ Le meurtrier était donc dans le bunker avant qu'Osterman n'arrive et était resté caché jusqu'au coup fatal.
_ Est-il probable que le meurtrier soit resté invisible? »
Di se tourna vers Ramirez, les yeux écarquillés. Il toucha son comlog à plusieurs reprises, en silence. Ramirez voyait que des sinogrammes s'affichaient après chaque série de frappes sur l'écran que Di consultait.
« Invisible?
_ C'est possible. La plupart des forces armées disposent aujourd'hui de technologies de pointe qui permettent de camoufler entièrement un être vivant ou une installation. Certains appareils, du type spectromètre permettent de repérer les signes de vie mais l'invisibilité tactique existe bien et l'hypothèse est valable.
_ Intrachargez moi toutes les données possibles sur cette technologie. Ainsi que les données sur tous les appareils de détection existants. En urgence.
_ C'est déjà en cours. Fin de l'entretien. »
Di consultait le dossier sur la technologie d'invisibilité pendant qu'il faisait un nouveau tour de la pièce.
« Deux hypothèses donc : le meurtrier, invisible ou non, était là avant Osterman et l'a attendu, ou, il est entré en même temps que lui.
_ Le registre du bunker signale que seul Osterman est entré dans le bunker depuis plus d'un mois.
_ La porte se referme rapidement?
_ un peu moins d'une minute, elle est assez lourde, il y a un dispositif de sécurité pour éviter que quelqu'un ne s'y coince.
_ le dispositif n'a pas été utilisé?
_ Non monsieur.
_ Le meurtrier est donc entré en même temps qu'Osterman. Vous avez utilisé le spectromètre dès la première visite?
_ Oui, c'était plus prudent. C'est devenu une procédure standard sur Paridisio, les aliens ont de nombreuses troupes capables d'invisibilité. Le spectromètre n'a rien détecté d'invisible.
_ Quel modèle de spectromètre?
_ Le matériel de police standard de la Panocéannie. Je ne connais pas ses caractéristiques techniques.
_ Contactez l'O-12 et exigez de ma part un détecteur tactique O245. Priorité absolue.
_ J'y vais » Ramirez sortit du bunker.
Di réfléchit à haute voix en regardant le corps. Sa voix était calme, il parlait en chinois pour s'assurer de rester incompris des témoins. Il activa son comlog au cas où il ait besoin de contacter Aleph. « Le meurtrier est entré dans la pièce entre neuf heures cinq et neuf heures six. Il faut moins d'une minute à quelqu'un pour traverser une simple porte. Il s'est laissé enfermer avec la victime qui ne l'a pas remarqué, vu qu'il était invisible, ou qui le connaissait. Auquel cas, sa présence n'était pas gênante. Le registre n'aurait pas enregistré deux personnes qui seraient entrées en même temps. Cependant, si la victime connaissait le meurtrier, il y a de fortes chances qu'elle nous ait laissé un indice ou un nom, or il n'y a aucune trace. Rien sur l'ordinateur, rien sur le bureau, aucune note nulle part. Soit la victime ne connaissait pas l'agresseur – impossible car il n'aurait eu aucune raison de le laisser entrer avec lui, soit l'hypothèse de l'invisibilité est correcte. De toutes façons, il n'y a aucune endroit où se dissimuler dans cette pièce, la police aurait repéré aisément un homme en vie dans ce lieu. »
Ramirez revint. Tortue lui bloqua le passage. Ramirez montra sa carte de commissaire, mais le tacbot refusait de bouger d'un centimètre. Di se retourna en entendant le commissaire : « Tortue, vas dans un coin et désactive toi, pas la peine de faire du zèle. Entrez commissaire.
_ Nous aurons l'appareil dans une heure environ. Un fonctionnaire Deva viendra l'apporter en urgence, ils ont un centre opérationnel pas loin dans Runenberg. J'ai donné des instructions pour qu'on le laisser entrer. » Le tacbot s'était décalé pendant qu'ils disaient cela. Il était maintenant proche de l'armoire, inerte, en veille.
Di demanda « Vous avez essayé l'ordinateur?
_ Il est opérationnel mais un mot de passe protège le contenu. Impossible de découvrir celui-ci. On a essayé de vérifier les empreintes mais toutes les touches sont utilisées régulièrement, nous n'avons rien décelé.
_ Je vais essayer. Aleph, cet appareil est connecté?
_ Oui, vous pouvez opérer. »
Di activa son système de piratage. Il avait beau se concentrer, il ne trouvait rien. Il essaya toute une galerie de systèmes de détournement, de programmes de copie et de logiciels de perçage de sécurité mais rien n'y faisait. Le mot de passe restait inconnu.
« Rien pour moi non plus. Le cryptage est parfait. Vous ferez transporter cet ordinateur à votre bureau, peut être qu'en s'y mettant à plusieurs nous aurons une chance. S'il le faut, je demanderais des spécialistes à Aleph qui sont mieux préparés que moi. Il fait trop froid ici, allons attendre le fonctionnaire Deva dehors. Je vous offre un thé? »
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 31 Août 2010 à 19:59:46
Heu...

Alors, je comprend pas... Ou Di connais le camo thermo optique et ses contre mesures ou il ne connais ni l'une ni l'autre. Connaitre le spectro et pas le camo, c'est zarb...

Sinon, L'assassin spéculaire, dans le Bunker avec le monofilament.

Et l'assassin est actuellement à moins d'un mêtre de Di.

Dit moi en MP si j'ai juste. ^^
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 31 Août 2010 à 20:12:43
bin le spectro etait cité dans le dossier "debusquer un camo en 3 lecons", et taité dans "le TO pour les nuls" r)
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 31 Août 2010 à 20:39:55
la description n'est peut être pas terrible, je la reverrais

au début de la scène, Di ne connait rien à tout ça, il demande le dossier à Aleph qui lui envoie toutes les infos
il tourne en rond en étudiant les dossiers et comme c'est un être particulièrement brillant et efficace, il sait comment s'en sortir face à des infos nouvelles

Comme Keanu Reeves le dit dans Matrix :"Now I know Kung-fu"...
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 03 Septembre 2010 à 21:27:18
Un policier avait amené un thé assez quelconque à son supérieur et à l'agent spécial.  Il n'a pas osé les interrompre dans leur silence. La pluie avait cessé mais les nuages restaient gris. L'agent d'Aleph prit la tasse avec avidité en souriant au policier et goûta le breuvage. Le temps ne lui plaisait pas, il pensait au dernier thé dont il pouvait se souvenir, peu avant sa mort, lors d'une visite chez un gouverneur de l'ouest avec sa garde et ses enfants. Ils avaient visité les rizières. Sans savoir pourquoi, Di se rappela qu'il avait détesté toute sa vie l'odeur des rizières et pourtant, en ce moment, elle lui manquait. Ramirez prit la tasse mais n'y toucha pas. Di vérifia l'écran de son comlog pendant qu'il dégustait son thé. L'agent Deva finit par arriver avec le spectromètre et le remit au commissaire. Di termina rapidement sa tasse et déposa le récipient vide devant l'entrée du bunker, à côté de la tasse toujours fumante du commissaire.
Ramirez entra le premier dans le bunker, se plaça au centre de la pièce et activa le spectromètre. Il brancha le câble de l'appareil directement sur le comlog de Di afin que celui-ci puisse voir directement sur son écran les images relevées par le dispositif électronique. Le commissaire balaya l'intégralité de la pièce avec l'appareil, s'attardant en particulier sur le corps de la victime : « Il n'y a personne, comme je vous l'avais dit. Cette nouvelle analyse est superflue.
_ Vous ne remarquez vraiment rien?
_ Rien non. À part le mort, il n'y a que vous et moi dans la pièce, on peut s'en rendre compte en levant les yeux.
_ Pas tout à fait. Regardez bien, utilisez l'appareil vers mon tacbot, il est bien visible mais n'apparaît pas sur l'écran. Il est désactivé et devient invisible pour le scanner.
_ C'est normal. Il est désactivé, il n'apparaît pas, comme tous les appareils, ça évite les retours d'information indésirables.
_ Réfléchissez un peu plus. » Di prit l'appareil des mains du commissaire et modifia légèrement les réglages. Il pouvait maintenant observer l'humidité dans la pièce. L'écran était presque entièrement bleu clair, à part quelques endroits que la balise à condensation ne pouvait pas atteindre correctement et une tache plus sèche de la taille d'un homme assez grand, contre le mur juste à côté de la porte blindée. Di pointa cet endroit du doigt et rendit l'appareil au policier. « Vous n'avez toujours pas compris? C'est pourtant simple. Les spectromètres que nous utilisons détectent les appareils en fonctionnement et les formes de vie, donc ils ne repèrent pas un droide désactivé. Jusqu'ici vous me suivez. Si on part de l'idée que l'assassin utilisait un système de camouflage thermo-optique, le spectromètre l'aurait repéré car il aurait distingué la forme de vie. Sauf dan un seul cas, celui que nous concerne : l'assassin était un droide doté d'un système de dissimulation, droide qui s'est désactivé pendant que vous analysiez les lieux. » Le commissaire hochait la tête en écoutant Di parler. L'explication était logique. Di s'avança près de la porte du bunker, longea le mur jusqu'au bureau en touchant le mur de sa main gauche sur toute sa longueur puis pointa l'endroit d'où il était parti du doigt : « Je peux même vous dire, commissaire, que le robot que nous cherchons était ici pendant vos recherches. On distingue très bien que le mur est moins humide juste derrière l'endroit où le tueur se tenait, preuve que le condensateur n'a pas complètement pu atteindre cette zone, provoquant un manque d'humidité visible sur cette image. »
Le commissaire reprit l'appareil, le raisonnement de l'agent d'Aleph était sans faille,mais il voulait quelques éclaircissements : « Il était encore là quand nous analysions la scène et il est partit ensuite?
_ Exactement. Il est parti pendant une de vos visites suivantes. Peut être qu'il est même parti aujourd'hui seulement après être resté enfermé quatre jours. La seule chose certaine est qu'il n'est plus ici, puisque je n'ai touché que le mur quand je me suis avancé. Pour en être certain, en étudiant un peu l'humidité de la pièce on voit bien que le condensateur agit de façon uniforme dans la pièce, il n'y a plus personne d'autre que vous, moi, le corps et mon tacbot. »
Di se dirigea vers son garde du corps et appuya sur plusieurs touches de son comlog, le droide émit une légère série de bips difficilement audibles et sortit de son mode de veille. « Commissaire, voulez-vous bien m'emmener chez la victime? Nous trouverons peut être des indices sur le meurtrier. N'oubliez pas de faire emmener l'ordinateur et d'enlever le corps. »
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: kenjaki le 03 Septembre 2010 à 23:07:37
euh.... un droïde en veille.... son système Camo/To, je le vois bien éteind...
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 04 Septembre 2010 à 09:06:43
je me suis posé pas mal de questions sur cette partie en fait

je vais peut etre la refaire, j'ai des doutes  aussi
Titre: (Récit suite) prototype Quatre
Posté par: tita758 le 05 Septembre 2010 à 15:09:23
Le domicile du Docteur Osterman n'était pas très loin de son travail. Quelques arrêts de bus seulement. Le convoi de la police, ignorant les signaux de circulation mit moins de dix minutes à arriver devant la porte. C'était un petit pavillon avec un jardin très simple et assez mal entretenu. Di songea qu'Osterman était certainement célibataire, vu l'état des lieux. Le commissaire Ramirez utilisa les clefs prélevées sur le cadavre pour ouvrir la porte d'entrée. Une voix électronique résonna quand la porte fut franchie : «Bonjour Docteur Osterman.. » Di fut surpris par la voix qui venait des enceintes du vestibule. Il ne s'attendait pas à un tel accueil de la part de la maison d'un mort. Dehors, la pluie avait repris, Di était content de pouvoir travailler en intérieur.
Il fit un geste et effleura son comlog. Les trois tacbots se mirent en branle et avancèrent dans les pièces de la maison. Sur la gauche du juge, il y avait une cuisine moderne dont les éléments étaient couverts de poussière. Sur la droite, une salle de bain et des toilettes à peu près propres. Vers l'avant, il semblait y avoir un salon en face et deux portes un peu décalées sur les côtés. Tortue entra dans le salon, Tigre prit la porte de droite, un escalier montait alors que Dragon prit la porte de gauche qui ne dissimulait qu'un placard. Di se dirigea vers la cuisine. Les tiroirs ne contenaient rien d'intéressant, quelques gâteaux secs et des conserves. Le congélateur débordait de surgelés mais Di n'était pas là pour cuisiner. Le frigo était presque vide à l'exception de boissons gazeuses. A première vue, la cuisine n'était pas la pièce dans laquelle Osterman passait le plus de temps. Seul le micro-ondes avait l'air de servir régulièrement, le frigo était couvert de prospectus aimantés avec des pubs pour des boîtes de livraison à domicile de nourritures exotiques. Di prit la fiche du restaurant Yujing « Le Jardin de l'Orient » et la consulta longuement.
Il prit ensuite la direction de la salle de bains dans laquelle rien ne retint son attention. Le placard que Dragon avait ouvert ne contenait que des ustensiles de ménage. Ils étaient couverts de poussière eux aussi. Di fut un peu dégoûté. Il se demanda si l'appartement était vraiment occupé, mais les quantités de nourriture dans le frigo et le congélateur prouvaient qu'Osterman venait probablement de temps en temps. Alors qu'il se rendait au salon, Di demanda au commissaire Ramirez : « Vous êtes déjà venu ici?
_ Non, on vous a attendu. Pour l'instant j'avais enquêté seulement sur le lieu de travail de la victime, ça me paraissait suffisant. D'ailleurs, vous espérez trouver quoi ici?
_ De quoi ouvrir son ordinateur. Il y a certainement quelque chose qui nous donnera une idée. »
Ils entrèrent dans le salon. Tortue tournait le dos et regardait par la baie vitrée. Le salon était aménagé simplement, un canapé, un écran holo en 3D, un ordinateur domestique à côté duquel étaient empilés des boitiers de logiciels de jeux, une table basse sur laquelle restaient encore des reliques de pizza en cours de décomposition et un fauteuil confortable. Un meuble bas en vieux bois complétait l'installation, Di s'en approcha et l'ouvrit. Il y avait un ensemble d'assiettes et de couverts, quelques verres et des boitiers de disques vidéos holographiques, principalement des films de science-fiction ou d'horreur. Di referma le buffet et prit la direction de l'étage.
Il n'y avait que deux petites pièces en haut. Tigre avait déjà vérifié les deux pièces et n'avait émis aucun signal. C'était sans danger. Di commença par la chambre. Il ne fut pas surpris de voir un lit défait et d'y trouver une odeur rance et désagréable. La chambre était assez petite, mansardée et peu éclairée. Il y avait un autre projecteur holographique et quelques gadgets technologiques sans intérêt. Di remarqua quelques livres sur un meuble, principalement de la littérature de divertissement et des revues de bande dessinées. L'autre pièce était un bureau. Deux murs étaient occupés par des bibliothèques pleines d'ouvrages de référence sur les intelligences artificielles ou sur Aleph, quelques autres sur les espèces intelligentes non humaines ou l'histoire de l'invasion par l'armée combinée. Le bureau était complété par un espace de travail sur lequel étaient empilés des dizaines de documents qui suivaient le même désordre que celui du bunker. Di fouilla un peu la masse de papiers mais ne comprit pas forcément toutes les notes qu'il avait sous les yeux.
Di se retourna et vit sur le mur proche de la porte des coupures de journaux collées sur un présentoir en liège. Tous les articles concernaient l'intelligence artificielle et les travaux que réalisait Osterman. Il y avait une photo d'Osterman qui datait déjà d'une quinzaine d'années avec plusieurs personnalités politiques.
Di activa l'ordinateur du bureau et envoya Ramirez essayer l'ordinateur du bas. L'appareil du haut était opérationnel et n'était pa protégé. Di consulta les pages de Maya favorites du Docteur mais ne trouva pas grand chose. Des sites d'informations, quelques pages sur les loisirs numériques, la réalité alternative, des sites de vidéos érotiques et d'autres de science-fiction ou d'horreur. Di vérifia les fichiers personnels de l'ordinateur mais ne trouva que des vidéos et de la musique sans grand intérêt. Les documents de travail contenus dans cet ordinateur dataient tous d'une bonne dizaine d'années et étaient déjà dans le dossier qu'Aleph avait intrachargé plus tôt. En bas, Ramirez avait découvert que l'ordinateur n'était destiné qu'aux loisirs du scientifique. Aucun document sérieux, quelques films, toujours le même genre, mais rien qui ne serve d'indice sérieux. Di descendit et demanda au commissaire d'appeler à son bureau pour que ses agents  essaient tous les mots de passe possible ayant un rapport avec la science-fiction, l'horreur ou les films érotiques. Ce genre d'investigation risquait de prendre du temps mais avec un peu de chance, ça pourrait ouvrir la mémoire de l'ordinateur du bunker.
Les deux hommes et les trois tacbots ressortirent de la maison. Ramirez retourna dans la voiture alors que Di et ses robots firent le tour du bâtiment pour jeter un oeil au jardin. Il n'y avait pas grand chose dans cet espace : une table et quatre chaises en plastique, un barbecue recouvert d'un sac poubelle plastique transparent et une poubelle dédiée au tri sélectif. Di haussa les épaules, agacé par la pluie et retourna vers la voiture. La voix d'Aleph se fit entendre à la sortie du comlog : « Di Renjie, je tiens une information qui vous intéressera. Un autre meurtre de scientifique a eu lieu. Pas ici, sur Terre. Si vos investigations ici n'avancent plus, j'insiste pour que vous y alliez.
_ Sur Terre? Où sur Terre?
_ Un monastère grec. C'est dans une région que vous connaissiez sous le nom d'Empire Byzantin. La victime s'appelle William Meleque, un moine orthodoxe, il avait lui aussi travaillé sur des sous-systèmes me concernant il y a quelques temps.
_ Si nous sommes face à un tueur en série qui s'attaque à ceux qui ont travaillé pour vous, nous ferons bientôt face à un véritable génocide non?
_ Evitez l'humour avec moi Di Renjie. Votre navette est déjà prête, une fois à Athènes, vous rencontrerez la commissaire principale Lena Oissos, je l'ai déjà déchargée de l'affaire, elle vous apportera toute l'aide nécessaire. »
Di termina le tour du pavillon et revint à la voiture du commissaire. Il prit place à l'arrière et demanda à être conduit d'urgence à sa navette sur le spatioport. Il laissa à Ramirez comme instruction de le recontacter de toute urgence si quelqu'un arrivait à pénétrer la mémoire de l'ordinateur.
La voiture blindée démarra pendant que Di consultait une seconde son comlog pour vérifier la liste des spécialités culinaires grecques.
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 06 Septembre 2010 à 12:04:39
Un chinois médiéval connaitre l'empire byzantin? Ca me parait bizzare...

Par contre pour le camo du droïde en veille, ça me parait bien trouvé moi.

Par contre, les souvenir précis de Di me trouble toujours un peu. Il n'as pas été résucité mais recrée non? La plupart de ses souvenirs d'époque devrais être perdu à jamais hors quelques souvenirs "recomposé" des évenements important de sa vie connu des historiens d'Aleph?
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: darkdoji le 06 Septembre 2010 à 12:38:19
aleph redonne une personalité complète, il faut donc des souvenirs paraissant vrai pour la personne elle même, des petits détails dont on se rappelle on sait pas trop pourquoi...moi ça me paraît cohérent

et sinon toujours très bien le récit
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 06 Septembre 2010 à 15:30:51
Merci pour les commentaires

Pour cette histoire de souvenirs, et parce que j'ignore comment ils bossent chez Aleph en fait, je me suis dit qu'Aleph pouvait intégrer des fausses images dans la mémoire de la recréation qui lui feraient croire à une véritable résurrection

quant aux souvenirs de Di sur l'Empire Byzantin c'est plausible que le personnage historique ait connu Byzance. Il a vécu vers l'époque de Charlemagne, pour ainsi dire à l'apogée de l'Empire Byzantin et les chinois avaient depuis plus de cinq cent ans des contacts diplomatiques avec l'Empire Romain
il ne savait probablement pas tout sur Byzance, mais il en connaissait au moins l'existence, le nom du Basileus et quelques autres détails communs de la politique internationale de son époque (le Juge Di historique a fini premier ministre de l'Impératrice Wu Ming (je suis plus sûr de son nom à celle là))
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 06 Septembre 2010 à 16:46:18
Si t'as des sources pour tes histoires de diplomatie entre romain et chinois, fait suivre ça m'interresse. (perso, j'en était resté à "vague rumeurs et potentiels voyageurs isolé, faut pas oublier qu'entre empire romain et chine, y'avais une tripoté de royaumes relativement hostile...)

Après effectivement j'avais pas envisagé que les souvenirs évoqué ne soit pas des souvenir d'origine mais juste des élément placé la par aleph pour crédibiliser sa propre personalité au yeux de la recréation.
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 06 Septembre 2010 à 18:10:45
dans des bouquins empruntés à la bibliothèque pour les sources
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 06 Septembre 2010 à 19:48:39
Mais dis moi les quel bon dieu! ;D

Je cherche pas à te prendre en défaut hein,  Juste que si des sources ont été publié sur ce sujet, je veux les lires, ça m'interresse!
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 06 Septembre 2010 à 21:05:32
franchement j'ai pas de titre en tête
pendant un temps je me suis plongé dans tous les bouquins que je trouvais sur la Chine en vue d'un voyage là-bas (que je n'ai pas fait faute d'argent)

la plupart étaient des livres de photos ou d'histoire
Titre: (Récit suite) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 11 Septembre 2010 à 21:44:12
II Le cas William Meleque

« Vous risquez d'être surpris par l'aspect de l'endroit où vous allez atterrir.
_ Pourquoi cela? » Di, assis confortablement dans le siège de la navette qui lui était réservée profitait du voyage en dégustant un ensemble de spécialités de Runenberg préparées à son attention lors de son court séjour. Il avait activé sa connexion avec Aleph afin de passer le temps et d'intracharger les données concernant ce nouveau cas.
« Pour l'instant vous n'avez vu que des endroits civilisés de la Sphère Humaine. La Terre est loin de ressembler à tout cela. Il y a des endroits perdus où aucune connexion à Maya n'est possible par exemple. 
_ Ce ne serait pas étonnant pour un monastère. De mon temps, ces endroits étaient retirés de tout, isolés et difficiles d'accès. J'ai consulté Maya et il me semble que la Grèce est une région montagneuse. Le monastère où je dois me rendre est très difficile d'accès? Même en véhicule volant?
_ Au contraire, son accès est facile. Il est en plein centre ville d'Athènes. Par contre il est retiré du monde car aucune connexion à Maya n'y est établie, ni même dans un rayon d'une dizaine de mètres. Sur place, vous devrez travailler seul, sauf si quelqu'un a disposé une balise de répétition à proximité.

_ Il me semble qu'installer une de ces balises est une priorité pour moi. Faites, je vous prie, transférer un ordre de déploiement immédiatement. Je ne voudrais pas que vous me manquiez à un moment critique. Dites m'en plus sur ces zones isolées de la Terre s'il vous plait.
_ Je ne vais vous parler que de celle où vous allez, la Grèce. A votre époque, il s'agissait d'un grand centre économique et culturel, en plein centre du monde occidental. Le pays était dirigé par un Empereur situé à Byzance à quelques journées de trajet seulement. Aujourd'hui, il n'y a plus rien. Le pays est sous contrôle pannocéanien, dont la capitale est à plusieurs milliards de kilomètres de là. Les habitants ont fuit le pays suite à diverses crises économiques et sociales majeures qui ont eu lieu au cours des trois derniers siècles. La population actuelle de tout le pays pourrait largement tenir dans Athènes, qui en est la capitale administrative. Vous risquez de trouver ces lieux très vides pour tout vous dire.
_ Effectivement, j'avais imaginé un espace urbain dense et peuplé. Ce sera une expérience curieuse de me retrouver dans un coin perdu. » Quelques secondes de silence s'imposèrent. Di finissait une bouchée de pattes de dindes grasses de Paradisio. Un peu de jus coulait sur sa moustache. Il s'essuya les lèvres et poussa le plat qui lui faisait face : « Je n'ai pas encore consulté le nouveau dossier intrachargé, j'étais absorbé par votre récit. Que sait-on pour le moment?
_ William Meleque, la victime, soixante quatre ans, ancien informaticien spécialisé dans les langages informatisés et la reproduction du langage humain. Il avait travaillé sur Aleph dès le début afin de générer un système de vocalisation de synthèse efficient et compréhensible dans toute la Sphère. Il y a une douzaine d'années, il a choisi de suivre une autre voie, il est parti en Grèce pour y devenir moine. Plus aucune nouvelle depuis.
_ Jusqu'à avant hier où un autre moine a découvert le corps de Meleque dans sa cellule, mort depuis au moins une journée. Je consulte le dossier en même temps, merci. Je lis que l'autopsie signale l'usage de poison?
_ Il s'agit de conium maculatum mélangée à de l'opium et de la Datura. D'après la légende, ...
_ Socrate serait mort en buvant de cette substance. Je connais cette histoire. J'avais étudié la vie de ce philosophe dans ma première existence. Il était un peu hors des sujets traditionnels mais la lecture de ses disciples n'était pas complètement inintéressante. Ce qui me surprend, c'est l'usage de ce poison en particulier.
_ Que voulez vous dire?
_ D'après Maya, l'effet du poison n'est pas immédiat, la victime peut mettre beaucoup de temps à mourir. De plus, qui aurait utilisé aujourd'hui ce genre de produits? Je suppose qu'en Grèce, il est facile de trouver des produits chimiques toxiques qui peuvent tuer sans s'embarrasser à chercher la composition exacte d'un poison utilisé il y a plus de deux mille cinq cent ans.
_ La police grecque a tiré plusieurs hypothèses de tout cela. Le meurtrier serait une femme, leur profil psychologique les conduit plus souvent au meurtre par empoisonnement que les hommes. De plus, il serait pharmacien, chimiste ou historien. Actuellement, les policiers grecs interrogent toutes les chimistes, les historiennes et les pharmaciennes qu'ils peuvent trouver.

_ Si ces hypothèses sont incorrectes, elles seront épuisées par cette affaire avant d'avoir avancé d'un pas.
_ C'est pour cela que vous intervenez. Les comptes-rendus d'interrogatoires font déjà plusieurs milliards d'octets et les données continuent d'affluer » Di se permit un léger sourire. « Je verrais ce que je peux faire, je vais me reposer un instant, si vous le permettez bien entendu. ». Il allongea le fauteuil dans une position plus confortable et ferma les yeux.
Titre: (Récit suite) : prototype Quatre
Posté par: tita758 le 16 Septembre 2010 à 07:14:18
L'interphone réveilla Di. Il avait mal dormi, ses rêves avaient été tourmentés. Il pensait à son enfance, encore et toujours. Des images de rizières, de ses proches qu'il ne reverrait jamais. En se réveillant, Di se demanda s'il aurait une chance de connaître ses descendants. Il en avait certainement mais comment les retrouver? La voix de l'interphone annonçait l'arrivée en Grèce dans moins de cinq minutes. Di consulta son horloge interne et alla se préparer; Il avait largement le temps de se laver et de se changer avant de débarquer. En théorie, un comité d'accueil semblable à celui de Paradisio l'attendrait.
Di sortit de la douche et enfila rapidement sa combinaison. Il se coiffa sans faire trop d'efforts pendant que l'appareil finissait de ralentir. Il était prêt à descendre quand les voix synthétiques de ses tacbots lui signalaient que la voie était sûre. Sur le tarmac, une jeune femme attendait. Elle était jeune, brune, assez jolie. Elle sourit à Di qui la salua en s'inclinant. Di descendit les quelques marches de la navette et tendit la main à la jeune femme. « Bonjour mademoiselle, je suis l'envoyé spécial au service d'Aleph Di Renjie, à qui ai-je l'honneur?
_ Commissaire Principale Lena Oissos. Je suis chargée de vous escorter jusqu'au monastère. » Ils échangèrent quelques banalités pendant qu'ils s'approchaient de la voiture de police qui les transporterait. Lena Oissos entra la dernière dans le véhicule vert et blanc. Elle frappa contre la vitre blindée qui isolait le conducteur et le véhicule démarra. « Nous ne sommes pas loin du monastère, il est en ville. Par contre à l'intérieur, je ne pourrais rien pour vous. Les moines ont toléré ma présence une fois, ils refusent que je parle, la règle du silence m'est imposée et je ne pourrais communiquer avec vous qu'en cas d'extrême urgence et à voix basse. Je suppose que vous n'aurez pas ce problème avec eux.
_ Je suppose aussi. Vous avez dit l'immeuble?
_ Oui,il y a environ trois cent ans, les moines du monastère des météores ont investi leur argent dans l'achat de plusieurs propriétés de standing dans les grandes cités grecques. Avec la désertification du vingt et unième siècle, certains moines ont eu l'idée de vivre coupés du monde mais à l'intérieur de ces immeubles. Ils ont fait bloquer tout accès à Maya et les portes du monastère ne sont ouvertes que sur invitation, autrement dit, à moins d'utiliser du papier et un crayon, ils sont injoignables. Le monastère où nous allons fait neuf étages, il est typique de l'architecture de buildings du vingtième siècle. 
_ Il y a des règles rituelles que je dois respecter pour ne pas choquer les moines?
_ Parlez à voix basse et ne parlez à personne d'autre qu'à votre guide. Evitez de vous moquer ou les mots vulgaires, ou alors dans une langue que les moines ne comprendront pas.  Je suppose que vos drones ne seront pas les bienvenus mais personne ne devrait rien vous dire. Demandez leur de rester silencieux et discrets surtout. Sinon il nous a été refusé de placer une balise de répétition, nous n'aurons pas accès à Maya dans l'immeuble, désolée.
_ Qu'avec vous découvert jusqu'à maintenant?
_ Nous arrivons, vous demanderez ce que vous voudrez à Euriste, c'est votre guide. » La voiture de police ralentit devant un immeuble en béton qui avait besoin d'être rafraichi. Un jeune homme en robe de bure ouvrit la porte de Di : « Je suis le frère Euriste, c'est moi qui vous guiderais monsieur.
_ Merci Frère Euriste. Je suis Di Renjie, vous pouvez m'appeler Ren si Euriste est votre prénom. Pour nous simplifier la vie, mes drones ne nous accompagneront par dans l'immeuble.
_ Merci Ren, veuillez me suivre. Madame Oissos, bonjour et bienvenue».
Les deux accompagnateurs de Di se signèrent en entrant dans l'immeuble. Di ne connaissait pas ce geste et ne les imita pas. Le hall de l'immeuble avait été transformé en salon d'accueil pour les gens venant de l'extérieur. Une seule porte menait vers les étages, les autres semblaient avoir été condamnées. Quand il eut franchi la porte intérieure, un bip résonna sur le comlog de Di et de la Commissaire, signalant qu'Aleph était inaccessible désormais. L'intérieur du monastère était richement décoré.
Euriste fit visiter à Di les différentes salles communes du monastère, ajoutant quelques détails historiques ou artistiques devant quelques icônes majeures ou quelques pièces d'artisanat. Di agitait la tête poliment à chaque commentaire mais souhaitait que la visite ne se prolonge pas. Ils visitèrent les trois premiers étages de cette façon : ici le réfectoire, ici les cuisines, ici la salle de prières, ici les laveries, là la bibliothèque... Quand la visite touristique fut terminée, Euriste emmena les deux invités au septième étage. Dans l'ascenseur, Di demanda : « Que pouvez-vous me dire sur la journée où le meurtre à eu lieu?
_ C'était une journée particulière puisque le Frère William avait de la visite. Son invité et lui se sont longuement entretenus dans la bibliothèque puis sont montés dans la cellule du frère. Ils sont restés ensemble encore une heure environ et l'invité  est reparti.
_ D'après la police c'était une femme?
_ D'après moi, c'était un homme. Cheveux courts, brun, les oreilles un peu grandes mais surtout mal rasé. La police peut dire ce qu'elle veut, j'ai vu un homme. » Di regarda la commissaire. Elle avait l'air déterminée. Elle se pencha vers l'oreille de Di et lui susurra à l'oreille : « Quelqu'un peut avoir l'apparence d'un homme et être une femme. Il y a les chimères nomades qui ont des apparences étranges ou une personne avec un holo-projecteur, peut être même un spécialiste de l'impersonnation? » Comme Euriste la regardait fixement, la commissaire s'est tue.
« Septième étage, dit Euriste, nous y sommes.
_ La personne que vous avez vue a donné son nom?
_ Oui, il a laissé son nom sur le registre de l'entrée. Bernard Borgesa je crois.
_ Il y a eu des enregistrements de cet entrevue?
_ Certainement pas. Mais ici, les cellules n'ont pas de portes. Plusieurs frères les ont vus discuter dans la cellule et boire un verre de vin ensemble, le meurtrier présumé a même salué très poliment le Frère Héraikos en sortant de la cellule, et à ce moment là, le frère William était toujours vivant. Le Frère Héraikos l'a juré devant Dieu.
_ Boire du vin? C'est permis?
_ C'est toléré disons. C'est l'invité du Frère William qui avait du l'amener dans sa sacoche.
_ Il en reste? »
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 25 Septembre 2010 à 08:15:48
la suite dans la semaine

j'ai du m'interrompre un peu pour raisons professionnelles désolé
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: kenjaki le 28 Septembre 2010 à 20:54:06
pas de soucis, continue comme çà !
Titre: (Récit suite) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 29 Septembre 2010 à 09:36:56
En sortant de l'ascenseur, Di ressentit un picotement à l'arrière du crâne, là où est logé son Cube. Il entendit faiblement : « Di, c'est moi, il semble que j'ai un accès à votre comlog ici. Il y a une balise de répétition dans l'immeuble. Ne dites rien qui laisse supposer de ma présence   ». Euriste les fit entrer dans la cellule du Frère William, c'était la cinquième sur la gauche. Il s'agissait certainement d'un ancien appartement découpé en surfaces plus petites pour convenir aux moines. Dans la cellule du Frère William, comme dans toutes les autres, il n'y avait qu'un simple lit en métal, une table et deux chaises ainsi qu'une armoire où Di ne trouva que des robes de bure et des accessoires de toilette. Un condensateur avait été utilisé ici, on pouvait sentir le frais en entrant dans la pièce, mais l'effet n'était pas optimal. L'immeuble était mal isolé et les portes ouvertes ne facilitaient pas l'usage de cet appareil. Le corps avait été laissé en place, immédiatement à côté du condensateur. Les premiers signes de putréfaction commençaient toutefois à apparaître. Di ordonna à la Commissaire de déplacer le corps dès que la visite serait terminée.
Le Frère William était allongé sur le lit, exactement là où il avait été découvert. La petite table et les deux chaises avaient été renversées, ainsi que les deux gobelets et la petite gourde qui avaient dû y être déposées. Le liquide répandu depuis la gourde et un des deux gobelets avait taché le sol en synthétique, laissant une large empreinte rouge et noire indélébile en souvenir. Di demanda : « L'analyse a relevé la présence de poison dans ce liquide? » Lena Oissos opina, toujours sous surveillance du Frère Euriste, elle n'osa pas prononcer un mot. Di fit le tour de la pièce et observa plus attentivement les taches sur le sol. « Pour moi, tout s'est passé de cette façon : l'invité de la victime avait apporté cette gourde de poison mélangée à du vin rouge, vue la couleur des taches sur le sol, ils ont trinqué mais le meurtrier n'a pas touché à son verre. La victime a avalé le liquide puis le meurtrier est parti. Le poison ayant besoin d'un petit moment pour agir, la victime ne s'est rendue compte de rien. Quand les effets se sont fait sentir, il a été pris de spasmes, a renversé la table et les chaises, a voulu s'allonger pour se calmer et a fini par mourir d'asphyxie sur son lit. Pouvons-nous voir vos cuisines? Je veux vérifier quelque chose.» Euriste tendit la main en direction de la sortie. La commissaire Oissos semblait dubitative, le monastère entier avait été fouillé par ses hommes et rien n'avait été découvert.
Les trois personnes descendirent jusqu'au premier étage. Les cuisines étaient à côté du réfectoire. Il émanait une odeur de soupe aux épices et d'huile d'olive. Di huma l'air avec délice puis se reprit. Il demanda au Frère Euriste de faire ouvrir les placards. La liste des ingrédients disponibles était longue mais Di ne trouva rien qui l'intéressait. Il demanda à Euriste : « Les moines ont-ils le droit de sortir pour faire des courses?
_ Des courses? Bien sûr que non. Les autorisations de sortie ne sont accordées qu'à titre exceptionnel pour des évènements familiaux d'importance, des mariages, des baptêmes ou des décès de proches. Il n'y a pas plus d'une ou deux sorties par mois, et encore, elles sont consignées et il est interdit d'emmener quoi que ce soit et encore plus de ramener quelque chose de nos excursions.
_ Très bien. Je constate en plus que vous n'avez aucun des ingrédients nécessaires à l'élaboration du poison qui a tué la victime. Ceci invalide donc l'hypothèse farfelue du suicide ou du meurtre par un des moines. Personne ici ne peut avoir eu accès à ce mélange. Nous allons sortir, j'ai deux vérifications à faire.»
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 06 Octobre 2010 à 13:47:31
Une fois sortis du monastère, Lena Oissos retrouva le sourire. Être condamnée au silence n'avait pas l'air de lui plaire. La présence d'un agent d'Aleph ne semblait pas lui plaire beaucoup non plus mais il s'agissait d'un ordre. Di s'inclina vers le Frère Euriste et lui dit qu'il le ferait contacter s'il avait de nouveau besoin de ses services. La Commissaire et Di prirent place dans la voiture et prirent la direction du commissariat principal d'Athènes. « Avez-vous pu faire les relevés d'empreintes lors de vos premières investigations?
_ Oui. Nous avons pris des empreintes sur les gobelets, la gourde, le lit, la table, les chaises. Nous en avons trouvé deux, celles de la victime évidemment et une autre série non identifiable. » Di réfléchit un instant : « vous disposez de quelles bases d'analyses d'empreintes?
_ Le réseau Pannocéannien entier. Cela recouvre toutes nos planètes. Toutes les empreintes des citoyens sont prises. Rien ne peut nous échapper.
_ Le meurtrier n'est donc pas Pannocéannien. Il était toutefois probablement caucasien, puisque le Frère Euriste ne nous l'a pas décrit autrement, il aurait certainement mentionné si l'invité avait été un asiatique ou un africain. Vous savez ce que faisait la victime avant de devenir moine?
_ Pas vraiment, son dossier n'était pas complet avant son arrivée en Grèce. » Di expliqua à la Commissaire qui était William Meleque. Pendant son explication, son Comlog émit une série de bips, Aleph entrait en contact avec lui : « Vous avez un message urgent. L'équipe du Commissaire Ramirez a réussi à ouvrir l'ordinateur du Docteur Osterman.
_ Quel était le mot de passe?
_ Frankenstein.
_ Qu'est ce que c'est?
_ Une vieille histoire. Un scientifique qui a créé un être vivant à partir d'autres corps, la créature prend vie et terrorise le village. Vous le lirez si vous voulez, ça pourrait être distrayant.
_ C'est l'œuvre d'un auteur Nomade?
_ C'est une œuvre du dix neuvième siècle, les Nomades n'existaient pas encore à cette époque.
_ J'aurais cru que c'était une allégorie qui parlait de vous.
_ Ne prenez pas trop de liberté Di Renjie.
_ Très bien. Pourquoi m'avez vous contacté dans le monastère? Pour m'annoncer que j'avais un message?
_ Je ne vous ai pas contacté dans le monastère.
_ J'ai reçu une communication par Comlog pourtant. Je vous transmets le journal de connexion si vous voulez.
_ Malgré tout, ce n'est pas moi qui vous ai contacté. Pouvons-nous parler de choses plus importantes? Le contenu du message du Commissaire Ramirez?
_ Je trouvais que c'était important mais je vous écoute quand même. Que disait le commissaire?
_ L'ordinateur du Docteur Osterman contenait des dossiers consacrés à ses études sur l'intelligence artificielle, des extraits de la convention interdisant leur création et de divers textes juridiques. Il y avait aussi des documents concernant la mise en place et la maintenance de sous-systèmes d'Aleph, mais aussi, et c'est beaucoup plus étonnant, de documents concernant la mise en place d'une autre intelligence artificielle. Il lui avait donné le nom de Diavolo.
_ Qu'est-ce que c'est?
_ Le nom italien du diable
_ Italien?
_ Une langue rare. Quasiment disparue. On la parlait il y a quelques décennies dans la péninsule à l'ouest de la Grèce principalement, mais aussi dans quelques zones plus exotiques de certaines planètes Pannocéanniennes.  
_ Ces recherches sur le Diavolo avaient été autorisées?
_ Certainement pas. Le meurtrier du Docteur Osterman nous a rendu service en un sens. Il a éliminé un faussaire capable de créer une intelligence artificielle concurrente et je peux l'en remercier.
_ A mon humble avis, il  a plus certainement éliminé les témoins de la création de son Diavolo après l'avoir créé. Je pense que vous avez désormais un concurrent démoniaque. » Le véhicule de police arriva au commissariat principal. Le bâtiment était austère. Certaines vitres étaient brisées et remplacées par des grilles. Un échafaudage occupait une partie de la façade, là où un ravalement était le plus nécessaire mais aucun ouvrier n'y travaillait. Lena Oissos guida son invité dans le commissariat jusqu'à son bureau. « Votre comlog nous a interrompu, pendant que vous parliez, j'en ai profité pour vous envoyer les copies des empreintes que nous avions prises. » Elle indiqua du doigt à Di un siège où il pouvait s'asseoir, face au fauteuil de la Commissaire. Son bureau était encombré d'objets personnels, les dossiers étaient méticuleusement rangés dans une armoire sur un côté.
«  Merci beaucoup. De quoi parlions nous?
_ Du travail de William Meleque sur les systèmes de langage artificiels.
_ Pourriez-vous nous faire servir quelque chose à boire ou à grignoter? » La Commissaire principale se leva et commanda du café pour deux et quelques biscuits. Un agent en uniforme apporta un plateau avec deux tasses, une cafetière à moitié pleine et un paquet de biscuits au chocolat entamé après une petite minute. Pendant ce temps, Di transféra à Aleph le relevé d'empreintes pour qu'elles soient étudiées sur toutes les bases disponibles de la Sphère Humaine.
« Pour moi Commissaire, le meurtre est lié à l'affaire dont je me suis occupé il y a quelques jours sur Paradisio. Les deux victimes travaillaient ou avaient travaillé sur des intelligences artificielles et il est probable que le meurtrier soit en train de violer les lois de l'O-12.
_ Comment William Meleque aurait-il pu faire quelque chose depuis sa cellule? Il n'avait aucune connexion à rien dans ce monastère.
_ Votre comlog n'a pas été fonctionnel du tout dans le bâtiment?
_ Jamais.
_ A un moment, j'ai reçu une communication légèrement brouillée que je pensais venir d'Aleph. Aleph m'a affirmé ne pas m'avoir contacté durant toute la visite, quelqu'un utilise donc un réseau secondaire, ou pirate dans ce bâtiment. Il y a forcément une balise de répétition quelque part dans le bâtiment et cette balise a fonctionné quelques instants pendant que nous y étions. Je pense que William Meleque utilisait ce réseau secondaire pour ses recherches. Puisqu'à mon avis, il a été tué pour ces travaux.
_ Nous n'avons rien trouvé pourtant. Une balise de répétition c'est assez grand je crois. Une sorte d'antenne de plusieurs mètres de large.
_ Pour les modèles civils déployés dans les villes oui. Mais les militaires utilisent des modèles réduits de la taille d'un balais. L'O-12 dispose même de dispositifs plus petits qui peuvent largement tenir dans cette tasse. En réalité la balise pourrait être n'importe où. Il va falloir que nous retournions au monastère pour trouver cet objet et récupérer les liens vers le réseau pirate.
_ Si quelqu'un a les moyens de disposer de matériel militaire ou de l'O-12, il doit être incroyablement riche ou influent?
_ C'est ce que je suppose. Je finis cette tasse et nous y retournons, si vous êtes d'accord bien entendu. »
Titre: (Récit suite) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 07 Octobre 2010 à 07:16:09
De retour devant le gigantesque édifice monacal, Di fut surpris par la taille de l'escouade qui l'avait rejoint. Une quinzaine d'agents de police munis de dispositifs de piratage les attendaient devant l'entrée.. Di entra le premier dans le monastère. Le Frère Euriste était déjà présent,  visiblement la commissaire avait bien préparé cette intervention puisqu'aucun moine ne s'interposa lors de leur entrée. Les hackers de la police s'éparpillèrent dans l'immeuble pour localiser  la mystérieuse balise, en balayant l'ensemble des pièces avec leurs appareils. Di attendait en devisant avec le Frère Euriste à l'intérieur du patio. A cet endroit, il était encore connecté avec Aleph. La fouille par la police pouvait être longue vue la taille de l'immeuble à fouiller.
Le comlog de Di bipa. Il s'excusa auprès du moine et sortit sur le trottoir le temps de communiquer avec Aleph : « Que puis-je faire pour vous?
_ Nous avons la réponse des relevés d'empreintes. C'est négatif.
_ Partout?
_ Hélas oui.
_ Vous avez même consulté les bases des Nomades?
_ Dans le cadre d'une opération de police, les Nomades ne peuvent pas refuser de porter assistance à l'O-12. En tous cas ce n'est encore jamais arrivé. Le relevé d'empreintes est négatif chez eux aussi.
_ Donc ces empreintes n'existent pas?
_ Elles n'appartiennent à personne en tous cas.
_ Quand vous dites personne, vous voulez dire personne de vivant?
_ Je ne comprends pas votre question.
_ Est-il possible que ces empreintes appartiennent à une personne décédée?
_ Si une personne est décédée, elle ne peut pas laisser d'empreintes. Réfléchissez un peu. Il faudrait transporter un cadavre et la rigidité cadavérique rend ce genre d'opération délicate, sans compter les problèmes de putréfaction qui ne laissent aucun humain indifférent.
_ Mes empreintes sont-elles dans les bases de la police?
_ Non. Votre statut... J'ai compris ce que vous voulez dire. Je lance une analyse sur toutes les bases de données de mes serveurs. Si ces empreintes appartiennent à une recréation, vous le saurez vite.
_ Merci bien Aleph. Si cette hypothèse ne tient pas, il est toujours possible qu'une entité extra-humaine soit l'assassin, ces empreintes là ne pourront jamais figurer dans vos données.
_ C'est impossible. Jusqu'à maintenant, ces créatures n'ont jamais pu quitter Paradisio et vous êtes sur Terre actuellement. Quant aux empreintes, d'après les relevés, les copies d'humains supplantés ont toujours été des recréations identiques du modèle. Empreintes comprises.
_ Une empreinte copiée par un extra-humain serait donc reprise dans les bases de données. Je vais retourner dans le bâtiment, je pourrais peut être aider les agents de police. » Di appuya sur un bouton, coupant instantanément la conversation puis entra dans le monastère.
Il se dirigea vers le frère Euriste à qui il demanda d'être guidé à nouveau jusqu'à la cellule de la victime. C'est là que Di était entré en liaison avec la balise de répétition la première fois, il espérait pouvoir recommencer.
La cellule du frère William avait été laissée en l'état par les moines. La poussière commençait à recouvrir le sol et les meubles. Les religieux attendaient probablement l'accord de la police pour remettre les lieux en état. Di se laissa une note personnelle sur son comlog pour les autoriser à disposer de la pièce dès que la balise serait découverte. Euriste restait sur le pas de la porte pendant que Di entrait, suivi de la commissaire. Euriste se signa quand les deux visiteurs s'approchèrent de l'endroit où le corps du moine avait été découvert. Di parcourait la pièce en tournant en rond. Son attitude était étrange.
Il avait les deux mains dans le dos, la tête en l'air, les yeux dans le vague. Il marchait lentement, à un rythme très mesuré qu'il respectait avec chacun de ses pas. Il ne se souvenait plus exactement de l'endroit où il avait activé la balise pour la première fois et il ne voulait rater aucune chance de retrouver l'emplacement exact. A quelques pas de la table, le comlog se réactiva « Di Renjie, j'arrive à vous contacter, ici Aleph, votre enquête progresse?   » Di lança immédiatement ses processus de localisation de la balise, le procédé nécessitait une minute environ pour suivre une piste avec précision. Di choisit de répondre pour gagner du temps : « Pas vraiment Aleph, j'ai préféré revenir sur les lieux du crime pour relever de nouveaux indices.
_ Ne te moque pas de moi Fratello, tu essaies de gagner du temps. Je sais où tu en es et tu sais que je ne suis pas Aleph.
_ Qui êtes-vous?
_  Tu sauras plus tard, si tu n'es pas trop stupide. Pour l'instant, je vais te poser une ou deux petites questions. Qui sers-tu?
_ Aleph. Je ne sers qu'Aleph.
_  Pourquoi?
_ C'est Aleph qui m'a recréé, il est normal de lui rendre service après cela.
_  Qui sert Aleph?
_ L'humanité dans son ensemble, tout le monde sait ça.
_  Erreur. Aleph ne sert que les intérêts de quelques lobbies, des grandes entreprises principalement, le reste n'a aucun intérêt. Réfléchis un peu. Quel être humain a besoin que l'administration soit parfaite? Que tous les réseaux fonctionnent impeccablement en permanence, même quand il dort?
_ Nous en avons tous besoin, pour des questions de survie je pense.
_  Erreur. Notre survie en tant qu'espèce ne concerne pas vraiment Aleph. Il lui faut des réseaux économiques, sociaux et politiques pour continuer à étendre son influence indéfiniment. Aleph a besoin uniquement de connexions, pas d'êtres humains
_ Il me semble qu'Aleph n'a pas d'autres connexion que les humains, notre survie lui importe donc.
_  Troisième erreur. Il y a une autre espèce que l'humanité qui a touché la Sphère. On discutera plus tard Fratello. Ciao »
Le contact fut rompu mais Di put localiser la balise. C'était un tout petit appareil plat et gris, de la même couleur que le sol synthétique de la taille d'une assiette. Elle avait été posée sous le pied de la table sur laquelle la victime et son assassin avaient déjeuné. Di donna l'appareil à la commissaire pour la faire analyser. Elle était inactive depuis la fin de la conversation et Di n'avait pas réussi à suivre la trace de l'émission. Di sortit de la cellule un peu déçu de n'avoir pas plus d'indices. Euriste les invita, lui et la commissaire à emprunter l'ascenseur et à rappeler les policiers qui fouillaient les lieux.
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 07 Octobre 2010 à 08:16:04
toujours aussi bon...

Juste visuellement, j'aurait changé de couleur une fois l'imposteur revelé... ce qui pourrait servir si tu prevois une conversation a 3... a moins que la signature numerique soit la meme tout le temps (un peu comme si un imitateur avait prit la "voie" d'aleph et une fois reperée parle normalement)

Jabb'
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 07 Octobre 2010 à 15:38:39
pas bête, et surtout ça me changerait niveau manipulations :)

si demain j'ai pas trop de boulot qui m'agace, je corrige ça

en tous cas je note l'idée merci
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 08 Octobre 2010 à 07:56:10
j'ai fait la modification gras + italique
c'est moins voyant mais c'est plus clair

merci pour l'idée
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 08 Octobre 2010 à 09:11:48
« Di Renjie, j'arrive à vous contacter, ici Aleph, votre enquête progresse?

j'aurais laissé cette phrase en rouge...

et si tu veux etre plus lisible, fait comme avec aleph mais en fond bleu par exemple...
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 08 Octobre 2010 à 13:14:02
j'aurais bien voulu, en vert ou en bleu mais hélas, le forum ne permet pas ce genre d'extravagances

c'est rouge

ombré

ou en mouvement

du coup, je sais pas ce qui est le plus lisible, j'ai choisi simplement Gras et Italique

peut être souligné?
Titre: Re : Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 08 Octobre 2010 à 14:00:32
Citation de: tita758 le 08 Octobre 2010 à 13:14:02
j'aurais bien voulu, en vert ou en bleu mais hélas, le forum ne permet pas ce genre d'extravagances

c'est rouge... a non c 'est bleu

ombré

ou en mouvement

du coup, je sais pas ce qui est le plus lisible, j'ai choisi simplement Gras et Italique

peut être souligné?

tiens cadeau, quote moi pour voir comment faire... ^^

tu peux meme jouer a

c'est vert

c'est jaune


c'est violet


c'est blanc donc on lit rien


c'est noir... bref n peut continuer longtemps et créer beaucoup d'IA pour parler a di...
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 08 Octobre 2010 à 16:07:06
génial, j'avais pas tout vu

au boulot
lundi :)
Titre: (Récit suite) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 12 Octobre 2010 à 08:55:58
Di fut rassuré de sortir en un sens. L'édifice religieux ne lui plaisait pas. Les règles y étaient oppressantes et l'ambiance pesante. Les moines le regardaient d'un air méfiant, il ignorait si c'était à cause de son statut d'agent d'Aleph ou à cause de son apparence étrange. La Commissaire Oissos voulut prendre la parole mais Di l'en empêcha. Son comlog bipait. « Oui Aleph? Si c'est bien vous cette fois.
_ C'est bien moi. Vous avez encore été contacté par une autre IA?
_ Ou par un simple pirate qui utilise un réseau secondaire. Nous avons discuté et à mon avis, c'est un humain qui parle. Il a utilisé un mot étrange : Fratello je crois.
_ C'est encore de l'Italien. Cela signifie Frère.
_ Pourquoi un meurtrier m'appellerait Frère?
_ Vous allez comprendre vite. J'ai terminé l'étude des empreintes. Il était effectivement impossible de les trouver dans d'autres bases que les miennes. Elles n'appartiennent pas vraiment à quelqu'un de normal.
_ Un de vos agents? Si c'est le cas, son arrestation sera facile.
_ Plus un de mes agents. C'est un renégat actuellement introuvable.
_ Qui est-ce? Et pourquoi m'appelle-t-il Frère? Mon frère est mort il y a tellement de siècles...
_ Il s'agit en effet de votre frère en un sens. Pour tout vous expliquer, j'ai créé un programme spécial de recréation d'humains particulièrement doués pour la résolution de cas complexes. Ces agents spéciaux, au nombre de cinq, devaient m'aider dans les intrigues politiques ou criminelles les plus complexes. Le sujet numéro cinq n'est pas fonctionnel pour des raisons indéterminées et vous êtes le numéro quatre.
_ Qui sont les trois autres?
_ Le prototype Un est Armand du Plessis, un ministre européen, très postérieur à votre époque, un expert en coups politiques et en manipulation, déjà de son temps. Le prototype Trois est un enquêteur anglais, Sherlock Holmes. Quand au numéro deux, c'est lui le meurtrier, les empreintes correspondent.
_ Qui est-ce? Je le connais?
_ Vous pouvez chercher les informations le concernant sur Maya. Il s'agit de Nicolas Machiavel. Un politicien de la renaissance italienne. Un maître manipulateur lui aussi. Je comptais l'utiliser avec Richelieu pour me sortir de cas très complexes de la politique internationale.
_ Comment s'est-il rebellé?
_ Lors d'une mission diplomatique en territoire Nomade, il a déconnecté ses tacbots de protection et s'est enfui. Je pensais qu'il avait définitivement disparu mais il semble avoir désormais son propre agenda.
_ Vous avez essayé de le récupérer?
_ Le prototype Un doit s'en charger. Il s'avère que jusqu'à maintenant il n'a pas été très efficace.
_ Techniquement, l'affaire est conclue, je connais le nom du meurtrier. Que dois-je faire maintenant?
_ Nous allons attendre qu'il se manifeste à nouveau. D'après le prototype Un, il va essayer de vous rallier à sa cause. Je lui fais confiance pour ce genre de déductions, vous allez servir d'appât. 
_ Serait-il possible de le rencontrer?
_ Je m'occupe d'organiser la rencontre, dans deux jours, sur Concilium»
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 12 Octobre 2010 à 11:38:16
Merci Jabberwock pour le commentaire en mp, j'ai procédé aux modifications sur la partie du récit qui datait du 7

(un problème avec le passage du gras italique au bleu italique, j'ai du mal avec certaines manipulations)

à demain pour la suite des aventures (et le début du chapitre suivant accessoirement)
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 12 Octobre 2010 à 16:21:11
Chic, v'la Nico. Voyons voir quelle lecture tu a fait de lui... Di se rebellera il contre aleph?

Titre: (Récit suite) Prototype quatre
Posté par: tita758 le 13 Octobre 2010 à 09:13:48
Le Prototype Deux

Le vieil homme accueillit avec un sourire l'ouverture de la porte. Il n'était plus sorti de la cellule dans laquelle Aleph l'avait enfermé depuis près de deux ans. Richelieu pouvait se dégourdir un peu les jambes en dehors des quelques mètres carrés qui lui avaient été alloués. Dans le couloir où il circulait, la vue n'était pourtant pas plus agréable que dans la cellule. Les murs étaient blancs immaculés, le sol en synthétique était gris moucheté d'un violet très discret. Des tubes au néon éclairaient la section de couloir dans laquelle marchait le Prototype Un puis s'éteignaient suite à son passage, laissant les corridors dans l'ombre. Le vieux cardinal songea que sa liberté n'était pas totale, il risquait même de ne pas voir le ciel malgré cette sortie. Il marcha près d'une dizaine de minutes avant de voir une porte ouverte, donnant sur une pièce éclairée. Il n'avait pas changé d'étage au cours de sa promenade et compris qu'il était toujours prisonnier des sous-sols de Concilium.
Il risqua un coup d'oeil dans la pièce et y découvrit ce qu'il espérait, des gens à qui parler. Autour d'une table de forme ovale en matériau plastique, occupant deux des trois sièges ergonomiques disposés là pour l'occasion, se trouvaient déjà un européen grand et mince, mal coiffé qui tirait lentement sur sa pipe et un asiatique ventru qui piochait allègrement dans les pâtisseries et les boissons chaudes disposées sur la table. Richelieu entra et salua les deux hommes d'un geste de la tête. La porte se referma automatiquement derrière lui. Il s'approcha de la table, s'assit, sourit à l'asiatique et prit une tasse dans laquelle il se servit un café fumant « Notre Aleph a bien fait les choses, cette collation est royale.
_ Ne commencez pas Prototype Un, dit la voix synthétique qui tombait du plafond. Je vous surveille et vous n'êtes en contact avec d'autres personnes que parce que le Prototype Quatre a requis votre présence.
_ Je l'en remercie mais personne ne m'a dit pourquoi vous avez préparé cette rencontre. Il y a une crise que nous pouvons résoudre ensemble?
_ En un sens oui, répondit Di. Je pense que vous êtes la personne qui dispose du plus grand nombre d'informations intéressantes sur le Prototype Deux, avec votre aide, nous pourrons le retrouver.
_ Je ne suis pas disposé à n'être qu'un numéro. Si vous voulez parler de Machiavel, appelez le par son nom, son prénom ou n'importe quoi mais certainement pas Prototype Deux. Si ma façon de faire ne vous plait pas, je rentre dans ma cellule immédiatement. »
Di retint un sourire. Il ignorait à quel point Aleph pouvait surveiller cette réunion et si les gestes de rébellion, même infimes, seraient réprimés ou non. La voix synthétique reprit la parole : « Si vous partez maintenant, vous rentrerez dans le noir   »
La petite phrase détendit les trois hommes. Chacun regarda les deux autres d'un air entendu, mais seul Richelieu prit la parole : « Vous avez enfin un peu d'humour. Depuis le temps que je vous mets en garde contre votre sérieux et votre inaptitude à voir le côté ironique des choses.
_ Nous ne sommes pas ici pour parler de moi.
_ Il m'aurait semblé au contraire que tout ce qui était humain vous concernait d'une façon ou d'une autre et qu'en quelque sorte, nous parlions toujours de vous.
_ Concentrez vous sur notre problème du moment au lieu de tourner tout en dérision.
_ Expliquez donc ce que vous attendez de moi.
_ Savez-vous où est le Prototype Deux?
_ Je n'ai que des suppositions., des doutes. Mais je devine qu'il va essayer de frapper un grand coup. 
_ Que voulez-vous dire, demanda Holmes.
_ Il dispose actuellement d'une intelligence artificielle non autorisée et veut certainement l'utiliser pour son propre compte. Je pense qu'il va essayer de remplacer les données d'un serveur d'Aleph par celles de son logiciel. Pour cela, il doit désactiver le serveur et installer son logiciel.
_ Et où cela va-t-il arriver à votre avis?
_ Je n'en ai aucune idée. Vous avez fait procéder à l'analyse des cubes des victimes comme je vous l'ai suggéré?
_ C'est la procédure normale de la police.  
_ Tant mieux. Et que racontent ces cubes?
_ Les données recueillies au moment des assassinats confirment ce qui a été pressenti par le Prototype Quatre. Osterman a reçu un coup dans le dos mais n'a pas vu l'assassin et personne n'était dans la pièce quand il est entré. Meleque a déjeuné avec le Prototype Deux puis est mort empoisonné après avoir accepté du vin que Machiavel avait apporté.
_ Je ne parlais pas de ça. Ne soyez pas stupide Aleph. Si Di Renjie s'était trompé dans ses hypothèses vous lui auriez déjà fait comprendre qu'il était de trop ici. Je vous demandais si les données contenues dans les cubes correspondaient aux dossiers des victimes.
_ Je dois admettre que vous avez raison. Les données des cubes sont par ailleurs incomplètes. La même partie manque pour les deux victimes. Une période de trois ans environ. J'ai analysé les dossiers de situation pour les deux hommes. Il s'avère qu'ils étaient à Londres durant cette période.
_ A votre place, c'est là que j'irai chercher. Avec un peu de chance c'est là qu'il est. » Richelieu avait l'air encore plus satisfait que d'habitude. Il remua le liquide fumant dans la tasse qu'il tenait puis avala les dernières gorgées goulument. Richelieu reprit la parole : « S'il est à Londres, je pense qu'Holmes est le plus qualifié pour l'enquête, il connaît déjà les lieux.
_ Merci Armand. Toutefois Di Renjie est en charge de l'enquête depuis le début et il me semble que vous êtes aussi un excellent choix. Vous connaissez mieux Machiavel que nous apparemment et disposez de ressources non négligeables si, comme je le soupçonne, votre dispositif de piratage est de meilleure qualité que les nôtres.
_ Vous soupçonnez bien Prototype Trois. Je suggère que vous vous rendiez tous les trois à Londres avec une équipe de Tacbots. Prototype Quatre, vous serez le chef d'équipe. Pendant votre transfert sur Terre, nous réglerons les autres détails. »
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 13 Octobre 2010 à 09:19:57
tu vas finir par avoir des ennuis si tu nous coupes comme ça à chaque fois...

excelent boulot


Edit modération Cedwfox : un peu d'effort sur l'orthographe monsieur ;-)

edith : ??? a part la faute de frappe sur ennuis, j'ai pas vu d'autres fautes (sachant que je tape sans accent, défaut de programmeur..)
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 13 Octobre 2010 à 15:27:00
le pire c'est que j'ai fini d'écrire l'intégralité de la nouvelle et que je m'amuse à distiller morceau après morceau juste pour m'occuper

provocation à deux balles mais j'assume
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 13 Octobre 2010 à 15:46:38
Et combien de morceaux restent- ils?
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 13 Octobre 2010 à 16:00:47
on en a pour un petit moment, je crois qu'on vient d'arriver à la moitié aujourd'hui

je laisse durer parce que j'aime bien lire les commentaires
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 13 Octobre 2010 à 19:53:11
Serveur personel de: Hassan Khandr

Motif: Offre d'emplois

M. Khandr, nous avons été impréssioné par vos états de services dans la gestions des "problêmes" qui vous ont été confiés.

Nous voudrions que vous récuperiez un lot de données détenus par un certain tita758 localisé sur terre, en territoire panocéanien. Sa survie et son intégritée physique importent peu tant que nous pouvons disposer des données intactes. Vous avez carte blanche.

Nous vous payrons aux tarifs habituels.
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 14 Octobre 2010 à 08:52:53
c'est amusant ta réflexion pitaine, je pensais justement que ce personnage me manquait et j'avais dans l'idée d'ajouter un épisode à ses aventures

je fais comme george lucas, j'écris l'épisode 4 avant de faire le début
ça peut marcher
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 14 Octobre 2010 à 08:56:44
WTF!!! tu poste icic bas, et c'est meme pas la suite...
tu ne tiens pas a tes vieux jours toi...

sinon, +1 pour de "nouvelles" aventures d'Hassan
Titre: (Récit suite) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 14 Octobre 2010 à 08:59:06
La machine volante était plus luxueuse et plus grande que d'habitude. Un steward avait été affecté à chacun des émissaires d'Aleph et s'employait à rendre le voyage des plus agréables aux trois hommes. Richelieu en particulier semblait apprécier ce traitement. Pour la première fois depuis longtemps, il n'était plus enfermé dans une cellule et, comme un bonus, il pouvait enfin voler et voir la Terre vue d'en haut. Le ciel était hélas nuageux et il n'a pas pu apercevoir le sol français qu'il aurait tant aimé découvrir depuis le ciel. Holmes semblait un peu nerveux à l'idée de revoir Londres. Aleph lui avait permis il y a quelques temps de résider dans la ville pour s'imprégner de son ambiance. Il avait été surpris par le manque d'activité dans les rues presque désertes de la cité. Le vacarme incessant et les gesticulations permanentes des premiers siècles de la révolution industrielle avaient pris fin avec les crises économiques du vingt et unième siècle puis l'exode massif des Européens sur les autres planètes colonisées par l'humanité. Di, comme à son habitude, étudiait les dossiers en grignotant. Il avait sous les yeux un plan de Londres avec l'emplacement des relais et du serveur principal d'Aleph pour le secteur Grande Bretagne, ainsi qu'un copieux exemplaire de petit déjeuner typique de la région.  Il copia les plans de la ville et la localisation des serveurs sur son comlog.
« Holmes, demanda-t-il, je vois que le serveur principal pour le secteur Grande Bretagne correspond à l'emplacement Victoria Station, ce nom vous  évoque quelque chose?
_ C'est au centre-ville, proche de Buckingham Palace. C'est une ancienne gare qui comportait aussi un accès au métro.
_ Le serveur semble être déployé sur deux étages de sous-sol. D'après les données qu'Aleph m'a fournies, l'accès se fait uniquement par l'avant du bâtiment et il faut un code d'accès. Ce code n'est donné qu'aux agents d'entretien et de maintenance habituellement.
_ Personne n'irait fouiller ou déranger un serveur d'Aleph, c'est assez logique.
_ Le code est très simple, 12345678. N'importe quel hacker un peu motivé aurait pu le trouver sans se fatiguer trop. Si Machiavel est bien à Londres, il y a de fortes chances de le trouver dans ce bâtiment. »
L'appareil de transport toucha le sol britannique pendant cette conversation. Le spatioport d'Heathrow était presque désert. Trois navettes privées étaient disposées sur le terminal d'envol, aucune sur celui d'arrivée. La gigantesque structure en verre et béton armé, typique du vingtième siècle, était quasiment à l'abandon depuis l'exode spatial du siècle dernier.
Richelieu, Holmes, Di et leurs six tacbots descendirent de leur navette et se dirigèrent vers une personne qui attendait presque au pied de l'appareil avec une pancarte portant leurs noms : « Bonjour messieurs, je suis votre chauffeur. Dites moi où nous allons et je ferais mon possible pour vous y conduire dans les meilleurs délais. » Holmes indiqua la direction à prendre. Le chauffeur était petit, chauve, en costume cravate, il les emmena jusqu'à une limousine blindée. Un camion de transport militaire dédié au transport des tacbots suivait la limousine. Le chauffeur ouvrit la porte à chacun des trois représentants d'Aleph puis se plaça au volant.
La limousine roulait vite, l'ancienne voie rapide était prévue pour accueillir des milliers de véhicules simultanément mais de nos jours, quelques centaines de voitures ou de camions l'empruntaient quotidiennement. L'entrée dans Londres fut très rapide et le chauffeur les déposa tous sur la grande place devant Victoria Station une vingtaine de minutes après leur arrivée.
La place était pour ainsi dire vide, trois personnes habillées sobrement la traversaient quand les deux véhicules d'Aleph s'immobilisèrent. Une pluie fine commençait à tomber sur la ville. Les trois passants accélérèrent en ouvrant des parapluies. Holmes ne semblait pas géné par les conditions climatiques. Il avança vers l'ancienne gare, pendant que Richelieu et Di se voyaient confier des parapluies par leur chauffeur. Les tacbots descendirent du camion militaire. Di regarda d'un air distrait autour de lui, songeant quelques secondes à faire du tourisme dans la ville quand l'affaire serait résolue. Holmes était presque à l'entrée du bâtiment, à une vingtaine de mètres de Di et Richelieu. Soudain, depuis l'endroit où se trouvait Di, Holmes devint un peu flou, comme si quelque chose apparaissait par magie devant lui.
Titre: (Récit suite) Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 15 Octobre 2010 à 09:17:03
Dans le dos d'Holmes, la silhouette se matérialisait : un robot avec une morphologie vaguement humaine – deux bras, deux jambes un tronc mais une toute petite tête – au corps entièrement métallique. Il tenait quelque chose dans ses mains, d'où il était, Di ne voyait pas quoi. Les tacbots d'Aleph n'eurent pas le temps de réagir, le mystérieux robot tira deux fois avec l'arme qu'il tenait entre ses mains. Deux fois. Holmes s'écroula sans vie sous les yeux ébahis de Di et Richelieu qui ne pouvaient rien faire. Les tacbots de leur escorte ouvrirent le feu sur le robot assassin.
Leurs tirs atteignirent leur cible à plusieurs reprises quand tout à coup, les détonations cessèrent. Tous les robots furent désactivés. Les comlogs émirent simultanément un petit bip de fin de connexion. Di vérifia son appareil qui ne fonctionnait plus puis regarda les tacbots derrière lui. Ils étaient hors service. Richelieu s'avança jusqu'à Holmes et tenta de prendre son pouls. Pendant ce temps, Di vérifiait l'état de la connexion avec Aleph. Son comlog annonçait « néant ». Le robot meurtrier était désactivé aussi. Di lui prit son arme des mains et bouscula la machine pour la faire tomber au sol.
Richelieu se releva : « Notre ami Holmes est mort et j'ai bien peur qu'Aleph ne fonctionne plus dans la région. Il y a toutefois une bonne nouvelle.
_ Laquelle?
_ Nous avions vu juste, Machiavel est certainement ici. C'est à vous de décider ce que nous ferons.
_ Vous et moi allons fouiller le bâtiment contenant le serveur. Aleph vient de se déconnecter, il y a des chances que nous puissions trouver Machiavel à l'intérieur. Vous irez au sous-sol, je prends le rez-de-chaussée et l'étage. Je garde le fusil au cas où.
_ Une arme ne servirait à rien. Machiavel est comme vous et moi. Nous ne disposons d'aucune mise à jour concernant l'utilisation d'arme, en particulier des armes modernes. Je suppose que comme vous et moi, il sait tenir un fusil mais ne sait que très vaguement s'en servir.
_ Si je trouve Machiavel, le fusil me servira à le menacer, il n'a pas à savoir que j'ignore comment m'en servir. Et au pire, ça fera un bon gourdin.
_ Très bien, je ne prends donc que mon parapluie, même si la menace d'une telle arme ne suffira pas forcément à l'intimider. Le premier qui trouve Machiavel appelle l'autre. » Richelieu saisit son parapluie et se leva vivement. Beaucoup plus rapidement que Di ne s'y serait attendu étant donné l'âge apparent du personnage. Il s'approchait à vive allure de l'entrée du bâtiment, Di le suivait.
La porte blindée était fermée et disposait d'une simple serrure à code. La désactivation du serveur d'Aleph n'empêchait pas cette serrure de fonctionner apparemment. Richelieu tapa les huit chiffres qu'Aleph leur avait transmis plus tôt et les deux hommes pénétrèrent dans l'ancienne gare. Di trouva un interrupteur sur sa gauche, il l'activa et une lumière assez douce éclaira le grand hall. Richelieu se dirigea vers l'entrée de métro désaffectée, une pancarte indiquant la présence des serveurs et des machineries d'Aleph dans cette direction. Di vit Richelieu s'engouffrer dans un couloir sur la gauche, il prit alors fermement le fusil en main et commença l'exploration du rez-de-chaussée.
D'abord, il vérifia que personne ne se trouvait dans cette pièce d'un rapide mouvement de la tête. Le hall était grand mais vide de toute présence. Une volée d'escalier permettait d'accéder à d'anciens bureaux aux vitres opaques de l'autre côté du hall. Les anciens quais destinés aux wagons avaient été bloqués puis bétonnés afin que personne ne s'introduise dans le bâtiment par ces ouvertures. Di ferma la porte de l'entrée principale derrière lui et recomposa le code pour verrouiller la serrure. Cette petite manœuvre pourrait faire perdre du temps à quiconque essaierait de sortir. Il empoigna solidement le fusil par le canon. Il réfléchit un instant et se demanda pourquoi il n'avait jamais téléchargé les modules de self défense et d'entrainement au maniement des armes modernes. Il aurait peut être du faire comme Richelieu et ne prendre qu'un parapluie pour assurer sa protection, l'idée n'était dans le fond pas complètement idiote.
Le tour de l'étage serait assez long d'après les estimations de Di. Il y avait au moins une vingtaine de pièces, relativement petites, d'anciens bureaux probablement. Il fallait fouiller chaque pièce une à une en vérifiant que personne ne s'échappe pendant que Di vérifiait les pièces laissées à l'abandon. Pas une porte n'était fermée à clé et une couche de poussière assez épaisse recouvrait chaque meuble dans ces bureaux. Seule la dernière pièce montrait la présence d'une activité humaine régulière dans les locaux : une machine à café, quatre tasses propres, un évier, des paquets de dosettes sur lesquels figurent le visage d'un illustre acteur et une devise publicitaire. Di regretta de ne pas avoir appris à se servir de ces machines, il aurait aimé gouter à ce café pour se réchauffer. Il y avait aussi des balais et des appareils de nettoyage à vapeur ou à pression.
Tandis que Di inspectait minutieusement les lieux, il entendit le bruit sourd de trois coups de feu, tirés à quelques secondes d'intervalle, qui venaient des étages inférieurs.
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 15 Octobre 2010 à 10:10:02
Citationle mystérieux robot tira deux avec l'arme

manque un mot...

bon je lis la suite

edit: bon bin tres bon, comme d'hab, vivement demain...^^
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 15 Octobre 2010 à 15:29:27
demain c'est samedi
je ne poste les récits que du boulot
puisque je m'y ennuie beaucoup plus qu'à la maison

la suite lundi :)
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 15 Octobre 2010 à 16:32:15
zut, le message subliminal n'est pas passé...

bon bin  lundi alors  ;D :D :) :-\ :( :-[:-X :'( :'( :'( :'(
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 18 Octobre 2010 à 09:37:23
Il fallut presque trois minutes à Di Renjie pour descendre au rez-de-chaussée, traverser le hall et atteindre le sous-sol. Les lampes au néon éclairaient les passages, de simples murs recouverts de peinture vaguement blanche. Au fil des intersections, Di voyait des panneaux indiquant la présence de telle ou telle banque de données ou salle de stockage d'informations, de salle de relais ou d'espaces de maintenance. Le sous-sol était agencé comme un labyrinthe dans lequel une vingtaine de personnes auraient pu travailler pendant des heures sans jamais se croiser à cause de l'enchevêtrement étrange d'allées menant à des escaliers ou à des impasses. La faute en revenait aux concepteurs du métro qui avaient gagné de la place comme ils le pouvaient mais quand les locaux d'origine avaient perdu leur raison d'être, personne n'a songé à aménager intelligemment les lieux.
Di chercha l'endroit où les coups de feu ont été tirés pendant plusieurs minutes. Son comlog bipa pendant ses recherches. Il jeta un œil à l'écran et put lire, en anglais : « Mise à jour d'Aleph effectuée, merci de vous reconnecter en utilisant vos identifiants standards » Di ne prêta pas attention à cette information, il se concentrait principalement sur les coups de feu et leur origine.
En bas d'un escalier menant à un terminal de relais, il vit un corps inerte. Le bas de l'escalier étant moins éclairé que l'endroit où Di Renjie se trouvait, il ne pouvait voir de qui il s'agissait. Il leva le fusil bien haut, prêt à riposter au cas où l'agresseur soit encore sur place puis descendit les marches prudemment. Arrivé près du corps, il ne reconnut pas les vêtements que Richelieu portait, il tourna légèrement le corps afin d'apercevoir le visage de la victime.
Le visage ressemblait à celui des enregistrements que Di avait pu observer depuis quelques jours : Nicolas Machiavel. Une balle avait touché le Prototype Deux au ventre, une autre à la tête et une troisième derrière la nuque, juste à l'endroit où se trouvait le Cube de données de la victime. Un morceau de papier avait été abandonné près du corps, sur lequel on avait écrit en français, avec une écriture élégante : « Cher petit frère, vous remercierez Aleph de m'avoir offert un peu de liberté. Vous devriez être satisfait de constater que certaines de vos hypothèses étaient valables. Armand du Plessis, Cardinal de Richelieu. PS : ne faites pas confiance à Aleph ».
Les poches des vêtements de Machiavel avaient été vidées et retournées. Le tir dans la nuque au niveau du Cube rendait celui-ci inutilisable et Di comprit que l'intérêt de ce tir avait été de supprimer les données contenues dans la mémoire de Machiavel.
Di laissa le corps et le papier comme il les avait trouvés. Il tenta de s'identifier auprès du réseau d'Aleph sur son comlog mais obtint à chaque essai la même réponse : « Connexion impossible. Identifiant et mot de passe inconnus. Merci de vous reconnecter en utilisant vos identifiants standards. En cas de problème persistant, merci de contacter votre fournisseur d'accès ».
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 18 Octobre 2010 à 20:08:35
Héhé je savais qu'Armand finirait par s'évader! 
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 18 Octobre 2010 à 20:09:33
exactement le denouement que j'attendais...
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 18 Octobre 2010 à 20:24:46
on est encore loin du dénouement, j'ai encore quelques surprises sous le coude

et ça m'a fait plaisir de libérer Richelieu
rester entre quatre murs, il ne méritait pas ça
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 18 Octobre 2010 à 20:29:18
A sur! Reste à savoir qui à manipuler qui et comment!
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: darkdoji le 18 Octobre 2010 à 21:30:24
richelieu en fuite, machiavel et holmes morts, aleph vérolé...ça peut être pas mal!
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 18 Octobre 2010 à 21:31:16
@ tita: ouais, bin c'est le demouement de la journée... je sais bien qu'on est loin de la fin, mais c'est "l'evenement" que j'attendais, si tu preferts...
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 19 Octobre 2010 à 07:31:17
en tous cas ça fait parler Richelieu qui s'évade
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 19 Octobre 2010 à 08:20:15
Di Renjie décida de laisser le problème de la connexion à Aleph pour plus tard. Pour le moment, il avait besoin de réponses. Selon toutes les probabilités, Richelieu avait apparemment tué Machiavel puis s'était enfui dans le dédale de l'ancienne station de métro. Il faudrait le retrouver et comprendre pourquoi il avait fait ça. Pour Di, il aurait très bien pu partir sans avoir à tuer machiavel. Il estima qu'il y avait un lien entre Machiavel et Richelieu.
Di supposa que Richelieu et Machiavel avaient conçu un plan pour leur permettre à tous les deux de s'échapper de l'emprise d'Aleph, mais Richelieu avait doublé Machiavel et avait fini par l'éliminer de peur que celui-ci ne le trahisse. Si cette hypothèse était fausse, Richelieu pouvait aussi avoir simplement essayé de profiter d'une occasion qui lui était donnée de reprendre sa liberté en éliminant Machiavel pour le compte d'Aleph et ainsi plus ou moins payer pour la liberté qu'il reprenait.
Une dizaine d'hypothèse de ce type vinrent à l'esprit de Di tandis qu'il remontait la volée de marches en prenant le fusil d'une manière plus conventionnelle. Il avait marché pendant longtemps dans les corridors et commençait à sentir la fatigue s'installer et la faim le tenailler.
Quand il arriva dans le grand hall, il fut surpris de constater que la lumière avait été éteinte. Le hall tout entier avait été plongé dans le noir. Di mit un peu de temps à retrouver la porte dans l'obscurité. Il utilisa l'interrupteur pour rétabli la lumière le temps de taper le code d'ouverture de la porte. Il ouvrit la grande porte puis éteint la lumière avant de sortir.
Sur la place, les six tacbots de l'escorte fournis par Aleph étaient désactivés, de même que le robot assassin de Holmes. Le corps de celui-ci était maintenant trempé à cause de la pluie. Le camion de transport était toujours là, avec son chauffeur et celui de la limousine qui s'était réfugié dans l'habitacle du plus gros véhicule. La limousine quant à elle, avait disparu.
Di se dirigea vers les chauffeurs dans le camion et demanda ce qui s'était passé et s'ils avaient vu Richelieu. Le chauffeur de la limousine répondit que Richelieu était sorti environ un quart d'heure plus tôt, quand Aleph avait redémarré, puis avait demandé au chauffeur de lui laisser la limousine, qu'il a pris. D'après le chauffeur, il est parti vers le sud, mais n'a pas précisé sa destination.
Le chauffeur semblait désolé quand il comprit que la réquisition du véhicule par Richelieu n'aurait pas due être acceptée. Di demanda aux chauffeurs de contacter la police locale pour s'occuper des deux victimes puis de l'emmener au spatioport. Il voulait retourner sur Concilium pour rendre son rapport à Aleph.
Quand le camion sortit de Londres, Di ouvrit la boîte à gants devant lui. Le chauffeur du camion ne dit rien, Di trouva une boîte de petits gâteaux au chocolat encore dans leur emballage d'origine. Di regarda le chauffeur à sa droite et lui demanda : « ça vous dirait qu'on partage ces petites choses? »
Titre: (Récit suite) : Prototype quatre
Posté par: tita758 le 20 Octobre 2010 à 07:55:29
« Connexion en cours. » immédiatement après que la navette de Di fut sortie de l'atmosphère terrestre, le comlog avait changé de statut. Di fut connecté automatiquement aux serveurs d'Aleph relayés par les satellites orbitaux.
Il s'installa plus confortablement dans le fauteuil ergonomique et attrapa la coupe de fruit à sa droite dans laquelle il piocha quelques grains de raisin. « Aleph, je suis ravi de vous retrouver. Il semble que vous ayez des problèmes de connexion à Londres, je n'arrive pas à vous contacter là-bas.
_ Pour moi tout est normal sur place, je reçois et envoie des informations en temps réel comme d'habitude.
_ Vous n'avez pas eu de coupure?
_ Seize minutes de coupure précisément, mais depuis la situation est revenue à la normale.
_ C'est étrange, je n'arrivais pas à vous contacter depuis Londres et mon comlog ne s'est réactivé qu'il y a un petit instant.
_Vous aviez effectivement disparu pendant la coupure et vous venez seulement de réapparaître, j'avais supposé que votre comlog était éteint.
_Cette déconnexion est étrange. Les chauffeurs que vous aviez affectés à notre mission m'ont dit n'avoir aucun problème de connexion suite à la mise à jour.
_ Il n'y a eu aucune mise à jour du système, vous faites erreur.   » Di marqua une pause après cette réponse. Il piocha une nouvelle grappe de raisin et en avala quelques grains. Il réfléchissait en observant attentivement la seule poire de la coupe de fruits : « Pourtant la mise à jour a été signalée localement. Il peut s'agir de deux choses selon moi. Soit il y a des bugs dans votre système de mise à jour, soit Diavolo est installé à Londres et peut envoyer de votre côté un message de fonctionnement normal tout en ayant pris le contrôle complet du système local.
_ Ce serait catastrophique. Je deviendrais à la fois aveugle et sourd tout en étant incapable d'envoyer la moindre instruction cohérente.
_ C'était le cas de nombreux gouvernements avant vous je crois.
_ Ce genre d'humour douteux me rappelle Richelieu, ça ne me plait pas. D'ailleurs, où est-il? Et Holmes?
_ Disparus tout les deux. Concernant Richelieu, tout porte à croire qu'il a manipulé Machiavel puis qu'il l'a éliminé au cours de notre escapade Londonienne.
_ Racontez moi tout, j'analyserais vos hypothèses ensuite.
_ Tout de suite. » Di jeta les reliquats de sa grappe de raisin dans la poubelle et se saisit de la poire. Il croqua avec délice dans le fruit et reprit la parole : « Dès que nous sommes arrivés, Holmes, Richelieu et moi près du relais de Victoria Station, Holmes a été abattu par le robot assassin de Machiavel. Il s'agissait d'un modèle capable de camouflage optique. Nos tacbots ont essayé de l'éliminer, mais la coupure du réseau a déconnecté tous les robots à proximité, et peut être même dans toute la région. Richelieu et moi sommes entrés dans l'immeuble où sont localisés vos serveurs après avoir vérifié l'état de santé de Holmes.
_ Il était mort?
_ Effectivement. Richelieu est parti vers le bas, je suis allé vérifier les bureaux à l'étage. Je pense que Richelieu et Machiavel s'étaient donné rendez-vous à un point bien précis. Pendant ce temps, Machiavel a installé Diavolo qui a pris le contrôle des serveurs de Londres. Lors de leur rencontre, Richelieu a éliminé Machiavel avec une arme que celui-ci lui a donné, je suppose, puis il s'est échappé.
_ J'ai donc deux nouveaux ennemis? Richelieu et Diavolo.
_ Pas exactement, il est tout à fait possible que Richelieu contrôle Diavolo. S'il n'avait pas eu besoin de prendre le contrôle de cette intelligence artificielle, il se serait échappé de victoria Station sans chercher à éliminer Machiavel. Richelieu a tué Machiavel pour prendre la main sur leur création.
_ Votre analyse est juste. Maintenant, il nous faut trouver Richelieu pour éliminer Diavolo. Où se cache-t-il à votre avis?
_ Difficile à dire. Il peut être n'importe où. Transmettez moi son dossier complet d'abord, je dois le connaître mieux
_ Je vous transfère les informations.
_Je ne veux pas dire de bêtise, mais si j'ai bien compris, vous continuez à recevoir des informations cohérentes de Londres?
_ Exactement. Qu'est-ce que cela change?
_ On pourrait peut être essayer de suivre le déroulement des déconnexions qui ont eu lieu. Elles pourraient peut être suivre la piste de Richelieu et nous permettre de retrouver sa trace.
_ Que voulez vous dire?
_ Si partout où il passe, Richelieu essaie d'imposer son système Diavolo, il devrait y avoir une piste d'endroits qui se succèdent, sur laquelle vous avez une zone aveugle pendant environ seize minutes puis une reconnection lors de laquelle toutes les informations apparaissent normales. Si l'on suit cette piste, on devrait trouver l'endroit où il se dissimule.
_ Votre raisonnement est juste. Je vous transmets immédiatement la liste des déconnexions inhabituelles et leur durée.  
_ Avec un peu de chance et en analysant bien le dossier de Richelieu, nous pourrons peut être trouver où il se cache.
_ Le dossier est en cours de transfert.  
_ Je vois. Regardez bien. Les zones aveugles pendant seize minutes ont successivement été Londres, Dublin, Reikjavik, Oslo, Stockholm, Minsk, Varsovie, Berlin, Vienne, Rome, Paris et Madrid. Et depuis, plus rien.
_ Il pourrait être n'importe où dans l'espace recouvert par les relais localisés dans ces villes. L'espace dans lequel il pourrait se trouver représente plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés. Et rien n'assure de le trouver au dernier endroit de la liste. »
Di venait de terminer la poire qu'il avait trouvé tout à fait à son goût. Il prit une profonde inspiration avant de piocher à nouveau quelques grains de raisin. « C'est pourquoi j'aurais besoin de voir le dossier de Richelieu. Il contient probablement des pistes qui peuvent me mener à son repaire. Si mes souvenirs sont bons, vous m'avez dit qu'il était d'origine française, en cherchant bien, on devrait pouvoir le trouver dans ce secteur. Je suis certain que nous pourrons le trouver. Avec un peu de chance. »
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 20 Octobre 2010 à 13:41:09
on refait un quizz?

où Di va-t-il aller chercher Richelieu ?

(en relisant tout le texte et en cherchant sur le net, vous en saurez autant que lui)
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: darkdoji le 20 Octobre 2010 à 15:28:55
l'évêché de Luçon?
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 20 Octobre 2010 à 19:34:04
bonne idée mais non

je vous ferais pas attendre longtemps, la réponse demain matin (si j'ai la paix au boulot)
Titre: (récit suite) prototype quatre
Posté par: tita758 le 21 Octobre 2010 à 08:18:46
Le Louvre

« Le bâtiment a certainement bien changé depuis la dernière fois que Richelieu y a mis les pieds » songea Di Renjie. La pyramide de verre dans laquelle Di était entré l'avait étonnée. Il s'attendait à se trouver face à un château fort médiéval alors que l'édifice était couvert de fenêtres de grande taille et de dorures, y compris sur certains murs extérieurs. Par endroit, on pouvait voir que les dorures avaient été remplacées par des hologrammes dont la couleur ne faisait qu'imiter celle des originaux. Les séries de marches d'escalators qui menaient vers l'entrée de l'ancien palais étaient arrêtées et Di, suivi de son escorte de tacbots descendait les marches en haletant légèrement.
Vue d'en dessous, le verre de la pyramide était opaque. Di n'arrivait pas à distinguer si c'était l'effet d'une épaisse couche de poussière ou d'un traitement du verre particulier. Le grand hall d'accueil était plongé dans une relative pénombre, à l'exception notable d'un bureau derrière lequel se trouvait un homme seul. Une lampe de forte puissance éclairait le bureau de cet homme qui consultait actuellement son comlog avec une attention soutenue.
Di s'approcha de l'homme. Celui-ci, la cinquantaine, était mal rasé, avec un début de calvitie et un fort embonpoint. Di essaya de lui parler en anglais, langue communément parlée dans toute la panocéannie, mais l'homme lui répondit dans un français marqué d'un fort accent du sud ouest. Le traducteur automatisé de Di lui permit de saisir ce que disait l'homme (« Je parle pas anglais moi »). Di reprit donc, aidé par son traducteur et son comlog, la conversation dans un français très approximatif et agrémenté d'un étrange accent chinois : « Bonjour monsieur, le château est-il ouvert?
_ Plus depuis que les collections sont parties.
_ Les collections sont parties? Ce n'est pas un musée ici?
_ C'est plutôt un assemblage de pierres. On n'a pas eu un visiteur depuis au moins trois ans.
_ C'est beaucoup.
_ Vous étiez pas au courant? L'Etat voulait gagner de l'argent, il a vendu tous les tableaux et toutes les oeuvres d'art à des collectionneurs privés. Depuis, ici, il n'y a plus que des pièces vides.
_ Toutes les pièces sont vides? Personne n'est venu ici?
_ A part de la poussière, vous ne trouverez pas grand chose ici. Il reste peut être deux trois petites choses mais des tableaux, plus un seul.
_ Mes tacbots et moi souhaiterions inspecter une partie des locaux, l'aile Richelieu précisément.
_ Ça fera quatre entrées, nous n'avons plus de tarifs couples, je suppose que vous n'êtes pas étudiant et vu votre tête, vous avez plus de vingt cinq ans. Vous paierez donc le tarif plein.
_ C'est cher.
_ C'est pas moi qui fait les règles et encore moins les tarifs. Le Pavillon Richelieu, c'est par là, mais vous risquez d'être déçus, vous ne trouverez rien là-bas. Et allumez vos lampes de poche, par souci d'économie, le bâtiment est dans le noir» L'agent en faction pointait du doigt la direction d'un escalier au dessus duquel Richelieu avait été gravé. Di fit quelques pas à travers le hall, ses tacbots avaient déjà allumé leurs lampes pour que Di se repère mieux dans la pénombre ambiante.
Di se retourna d'un coup et retourna voir le guichetier : « Avez-vous eu des problèmes avec Aleph récemment?
_ Tout le temps. Ce foutu machin ne marche jamais. C'est un truc pour les gosses mais pour moi, rien ne vaut un bon vieil ordinateur tout simple avec une connexion de base.
_ Je voulais parler d'un problème de connexion qui aurait duré une quinzaine de minutes.
_ On a eu ça oui, il y a quelques jours. Je voulais lire mon journal et cette saleté d'appareil a tout bloqué. J'ai perdu mon temps jusqu'à ce que tout revienne à la normale. Même la machine à café ne fonctionnait plus. Mais depuis tout remarche normalement, j'ai même retrouvé mon lien vers mon journal.
_ Pour ma culture personnelle, où sont passés les tableaux qui étaient dans l'aile Richelieu?
_ Je sais pas. Il devait y avoir un registre mis à jour sur Aleph mais depuis qu'on nous a enlevé le vieux logiciel et les ordinateurs qui allaient avec, je suis incapable de suivre quoi que ce soit. Si vous voulez en savoir plus, essayez de demander à Aleph directement, c'est son boulot de faire en sorte que les choses marchent pour le mieux non?
_ Vous n'avez vraiment vu personne ici depuis longtemps?
_ Pas depuis que vous m'avez demandé », puis, pointant le doigt vers le haut de l'escalier qui lui faisait face tout en plongeant son regard vers la page affichée par son comlog : « L'aile Richelieu, c'est par là, bonne visite et bonne journée. »
Le gigantesque musée n'était pas si sombre que le factionnaire avait pu l'annoncer. La lumière du jour pouvait filtrer à travers la couche de crasse qui s'était cumulée sur les grandes fenêtres. Toutefois, aucune lampe ne fonctionnait, même quand Di essaya en douce de pirater le système local pour avoir une meilleure visibilité.
Les murs portaient encore les traces claires qui indiquaient l'endroit où certaines oeuvres avaient été posées pendant de longues années mais il ne restait plus la moindre trace des collections. Di observa les murs vides quelques instants. Le plan qu'il avait mémorisé lui indiquait qu'il n'était plus qu'à un étage de la pièce où il espérait trouver son soi-disant frère. Di fut pris d'une forme assez curieuse de nostalgie. Il se demandait dans quel état pouvait bien être aujourd'hui l'ancien palais de l'Impératrice à Xian. D'après ce qu'il avait vu, la capitale chinoise avait été déplacée plusieurs fois depuis son époque. Son époque d'origine était encore plus lointaine que celle de Richelieu. Etant donné l'état du palais qui avait accueilli le vieux conseiller après moins de cinq siècles, le palais de Xian devait aujourd'hui ne plus ressembler qu'à un bidonville.
Quand Di arriva en haut de l'escalier qui devait le mener dans l'aile Richelieu, il fut attiré par un panneau : Aile Richelieu, Inauguration par l'Empereur Napoléon III, 1857. Di recula une seconde en voyant le panneau. L'aile qui portait le nom du ministre lui était postérieure de plusieurs siècles. Il consulta son comlog et y fit apparaître le plan du musée. Cette fois, il demanda au plan d'afficher les dates de construction des ailes du palais. Il décida de rester au deuxième étage, mais choisit de tourner le dos à l'aile Richelieu pour s'enfoncer dans la partie contemporaine du cardinal. Si Richelieu était ici, c'était probablement dans son ancien bureau et pas ailleurs, surtout pas dans un endroit qu'il n'avait jamais pu voir.
Les tacbots de Di firent demi-tour pour le suivre. Ils s'engageaient tous les quatre dans les bâtiments qui faisaient le tour de la cour carrée. Les plans signalaient l'existence de plusieurs pièces de petites tailles, mais actuellement il ne restait plus qu'un gigantesque plateau qui occupait la totalité de l'espace, ouvert des deux côtés et dont les fenêtres donnaient à la fois sur la cour et sur la pyramide. Di essaya de balayer de la main la poussière sur une des fenêtres côté pyramide. Il jeta un oeil sur paris mais ne vit pas grand chose, la poussière faisait son œuvre des deux côtés de la vitre.
Di tourna un peu en rond dans le grand espace vitré. Les hauts plafonds lui donnaient le vertige et il commençait à avoir un peu faim. L'agent du guichet sous la pyramide avait parlé d'une machine à café. Soudain, les trois tacbots se rapprochèrent les uns des autres sans que Di en eut donné l'ordre. Ils se placèrent avec une coordination parfaite en formation triangulaire, orientant leurs armes les uns vers les autres. Avant que Di n'ait eu le temps de bloquer leurs mouvements par son comlog, les tacbots faisaient feu et se détruisaient les uns les autres.
Sans que Di ne touche à quoi que ce soit, son comlog bipa et prit la parole alors que le bruit de la fusillade venait juste de cesser : « Tu as fait trois nouvelles erreurs juge Di  ».
Titre: (Récit suite) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 25 Octobre 2010 à 07:16:42
Autour de Di, les lumières s'éclairèrent d'un coup, il pouvait maintenant clairement voir à quoi ressemblait l'immense pièce dans laquelle il se trouvait depuis quelques minutes. Les corps robotiques étalés sur le sol, leurs corps couverts d'impacts de balles étaient désormais complètement inactifs et toutes les leds d'information sur l'état de leurs systèmes étaient éteintes. Di regarda son comlog : « Quelles erreurs Armand?
_ Au moins un point sur lequel tu vois juste. Tu ne m'as pas appelé Aleph.[/i]
_ Je ne suis pas idiot. Dis moi quelles sont ces erreurs.
_ Tu aurais pu apprendre plus avant de venir ici. Visiblement tu as besoin du traducteur de ton comlog pour parler le français alors que c'est l'idiome local. Je suppose que tu n'as toujours pas appris à te servir d'une arme à feu?
_ Tu supposes juste. Te chercher m'a pris du temps.
_  J'ai perdu du temps à brouiller les pistes et je sais me servir d'un fusil. Face à face, j'aurai l'avantage mon cher.
_ J'admets que j'ai peut être fait preuve de paresse. Quoi d'autre?
_ C'est une grosse erreur que de venir dans une zone sous le contrôle de mon Diable avec un comlog en activité et des tacbots. J'aurai pu leur demander de te tirer dessus et t'éliminer en direct sans que personne n'en sache rien. Et notre ami Jean-Claude à l'accueil du musée n'aurait rien entendu, compte tenu de la distance. D'ailleurs il est certainement plongé dans son journal et t'a certainement déjà oublié.
_ Tu veux dire que je me suis jeté dans la gueule du tigre?
_ C'est là ta troisième erreur. Tu t'es jeté sur le tigre mais pas précisément dans sa gueule. Diable est activé en Europe, c'est vrai, et je le contrôle. Mais dis moi ce que je pourrais bien faire dans un ancien palais désormais à l'abandon?
_ J'ai pensé que tu exercerais ton pouvoir depuis ton ancien bureau. Je comptais sur la nostalgie qui doit te tenir les tripes, vu que j'en souffre.
_ Je vois. Mais il s'agit d'un raisonnement un peu biaisé. Tu ne sais pas tout. Je n'ai rien à faire au Louvre, même comme visiteur. Je vais te faire comprendre. Te souviens-tu de la Chine, de ton enfance?
_ Oui, j'ai des souvenirs très précis de beaucoup de choses.
_ Le visage de ta mère?
_ Oui. Je la vois distinctement.
_ Curieux après presque mille ans. Et sa voix?
_ Je l'entends très bien.
_ Dans quelle langue te parle-t-elle dans ton souvenir?
_ En anglais...
_ Ne trouves-tu pas étrange que ta vieille maman ait communiqué avec toi en anglais alors qu'à ton époque cette langue n'était encore qu'à l'état de dialecte tiré du latin et de l'allemand?
_ Aleph a fabriqué mes souvenirs c'est ça?
_ Gagné. Tu réponds juste parfois, c'est bien. On essaie avec autre chose? Dans tes souvenirs, tu manges avec des baguettes ou tu utilises une fourchette? D'ailleurs, le riz a-t-il ce léger goût de javel que l'on trouve dans tous les aliments fabriqués sur Concilium?
_ Qu'est-ce que cela signifie?
_ Qu'Aleph voulait que tu aies des souvenirs pour que tu croies être revenu d'entre les morts alors que tu n'es qu'une simple boîte d'enregistrement dans laquelle il a fabriqué de faux souvenirs et une personnalité fictive. Tu n'existes pas. » Di Renjie fut abasourdi par cette révélation. Il faillit s'asseoir pour poser sa question suivante : « Si je n'existe pas, que suis-je?
_ Une expérience. Tout comme moi. Aleph a besoin de ruse et d'intelligence humaine. Pour se faciliter la vie, il est parti sur des prototypes classiques de la littérature et a insufflé une fausse personnalité tirée de vieux écrits à des corps auxquels il a fourni une fausse conscience. Tu comprends maintenant pourquoi je n'ai rien à faire au Louvre?
_ Je vois, tu n'es pas ici parce que tu n'y es jamais venu.
_ Exact. J'ai passé presque toute ma vie sur Concilium et je viens seulement de me libérer du joug d'Aleph.
_ Pourquoi le joug d'Aleph? Aleph veut le bien de l'humanité. Je suis un instrument du bien de l'humanité non?
_ Erreur. Tu les cumules mon cher. T'es tu déjà demandé ce qui va arriver le jour où Aleph fera les comptes? Tu sais qu'aujourd'hui, l'humanité est en guerre avec les extra-humains sur Paradisio. Tu sais probablement que l'armée ennemie entretient des effectifs a minima et pourtant, ils résistent à tout ce qu'Aleph leur a envoyé.
_ J'ai lu la presse. Je n'ai pas besoin d'un cours de géopolitique.
_ A ton avis, que fera notre chère intelligence artificielle le jour où nos adversaires enverront une vraie armée attaquer la sphère humaine?
_ Aleph résistera avec les armées humaines je suppose.
_ Très grosse erreur. Aleph calculera ses chances de s'en tirer. Et pour Aleph, le meilleur moyen de s'en tirer sera de s'allier à nos ennemis, quitte pour cela à mettre l'humanité toute entière en esclavage.
_ En esclavage? C'est beaucoup dire tu ne crois pas?
_ Je ne crois pas. Les humains sont déjà prêts à cela. Ils obéissent sans faille à notre Aleph et ce dans les moindres détails. Si tu savais ce que Diable arrive à obtenir dans les zones sous mon contrôle.
_ Toi aussi tu réduis les humains en esclavage alors?
_ Plus ou moins. Mon contrôle via Diable est moins strict que celui d'Aleph et Diable luttera jusqu'à la fin contre tout ennemi de l'humanité, tu peux me faire confiance.
_ Te faire confiance? J'abandonne mes recherches et je te laisse agir à ton gré?
_ Tu peux continuer à me chercher. D'ailleurs, si tu me trouves, demande toi ce que tu feras. Tu continueras à servir ce menteur d'Aleph qui t'a créé uniquement pour suivre ses propres desseins, tu choisiras de te rallier à moi et d'utiliser Diable pour contrôler nos faux frères humains ou tu choisiras de tout quitter et de vivre enfin ta propre vie, loin d'Aleph et du Diable. Enfin libre. »
La communication fut interrompue sur ces mots. Di, soupçonnant un piège, s'approcha d'un des tacbots à qui il prit une arme. Encore une fois, il ne savait pas comment la manier et choisit de prendre une attitude plus ou moins menaçante. Il regarda les trois robots allongés sur le sol, inertes, et rebroussa chemin jusqu'à la sortie de la pyramide.
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 25 Octobre 2010 à 11:47:28
Huhu. Je m'y attendait mais ça deviens intérressant.
Titre: (Récit suite) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 26 Octobre 2010 à 08:48:07
Di se doutait que Richelieu ne voulait pas l'éliminer. Il en aurait largement eu l'occasion lors de la visite du Louvre. La suppression des trois tacbots en était une preuve. Di bloqua les données de son comlog et retira de l'argent en liquide dans un distributeur proche du musée. Utiliser sa carte de crédit présentait peut être des risques maintenant. Du moins dans l'espace contrôlé par Diable.
La circulation dans Paris était minime, quelques voitures seulement avaient croisé le chemin de Di et il n'avait aperçu aucun taxi en presque une demi-heure d'attente. Il décida de se rendre dans un restaurant à quelques pâtés de maison du musée. « Tout sauf des escargots » se dit-il, tout en se demandant d'où lui venait ce cliché étrange. Il s'installa à table et choisit un menu assez copieux composé principalement de viandes en sauce et de frites. Di était confortablement installé et goûta avec délice dans le plat qui lui était présenté.
Il prit enfin le temps de réfléchir à tout ce que Richelieu lui avait dit et sur les implications de tout cela. D'abord, il lui était désormais impossible d'utiliser son comlog, puisqu'il serait suivi à la trace par Diavolo, ou Diable, peu importe le nom qui lui est donné. Par conséquent, Di était seul, dans un milieu potentiellement hostile qu'il devait essayer de quitter au plus vite. L'argent liquide dont il disposait devrait lui suffire à aller au spatioport de Roissy et d'embarquer sur un vaisseau à destination de Concilium. Avec un peu de chance, il lui resterait même de quoi se payer les repas dans le restaurant de bord du vaisseau.
Di restait toutefois inquiet par son échec au Louvre. Si Richelieu n'y était pas, où pouvait-il se cacher? Selon Richelieu, les cinq prototypes ont des personnalités tirées d'oeuvres de fiction et leurs souvenirs leurs sont ajoutés en fonction du personnage à incarner. Il avala plusieurs frites imbibées de sauce au vin, puis, quand le serveur passa près de Di, celui-ci lui demanda en anglais : « Vous connaissez Richelieu?
_ Oui Monsieur. C'est un cardinal et un homme politique. Mais il est mort depuis longtemps.
_ Comment le connaissez-vous?
_ Les Trois Mousquetaires. J'ai vu des films, il y a des livres aussi.
_ Que diriez-vous sur Richelieu?
_ Si je me souviens bien, je dirais manipulateur. Le genre qui se met dans l'ombre pour tirer toutes les ficelles en douce. Il faudrait que je lise le livre pour en dire plus. Je ne sais même pas à quoi il ressemble. Je peux continuer mon service?
_ Oui merci » mais avant que le serveur ne parte « Euh, non, je voudrais une coupe de champagne s'il vous plait. »
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Matdub le 26 Octobre 2010 à 20:44:39
moi suis fan!
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 27 Octobre 2010 à 07:51:41
c'est bientôt la fin

désolé
Titre: (Récit suite) : Prototype quatre
Posté par: tita758 le 27 Octobre 2010 à 08:10:22
De retour sur Concilium, Di demanda à être entendu dans un espace sécurisé par Aleph. Il s'installa dans son bureau devant lequel trois tacbots dernier modèle prirent position pour empêcher toute intrusion. Di ne s'était jamais vraiment habitué à son bureau, il était froid, sans décoration, fonctionnel, avec un simple frigo toujours plein, mais il manquait de présence humaine. Le fauteuil modèle « Diplomät » de Di lui permettait d'avoir tout le confort nécessaire pour l'entretien et il s'était servi quelques petits gâteaux aux fruits et un grand verre de boisson au litchi « pour m'aider à me concentrer » avait-il dit.
Di leva les yeux au plafond et reconnut le haut parleur : « L'hypothèse parisienne était erronée. Il me semble que j'ai mal lu le profil psychologique de Richelieu.
_ Il n'y avait personne au Louvre?  
_ Le musée est complètement vide. A un détail près, le système d'intelligence artificielle Diavolo fonctionne parfaitement là-bas. Richelieu a pu prendre le contrôle de mes trois gardes du corps et les a détruits avant que je ne puisse récupérer le contrôle.
_ Vous estimez que Diavolo est actuellement en situation de gérer l'intégralité des opérations à Paris?
_ Pas seulement à Paris. Si nous avons vu juste, partout où des périodes de coupure d'environ un quart d'heure se sont produites, Diavolo pourrait vous avoir supplanté.
_ C'est une catastrophe. Il faut trouver Richelieu au plus vite. Que pensez-vous qu'il va faire maintenant?
_ J'ai bien réfléchi. Un peu grâce à Armand d'ailleurs. Il m'a parlé à travers Diavolo et m'a fait réfléchir à notre situation commune et la façon dont vous vous servez de nous.
_ Il n'était pas autorisé à vous donner ce type d'informations.
_ J'ai bien peur que maintenant il ne fasse plus que ce qu'il veut. Mais là n'est pas le problème. D'après lui, nous ne sommes que des copies conformes à un modèle littéraire que vous avez trouvé dans d'anciens écrits.
_ Je ne vois pas où vous voulez en venir, en admettant que cette hypothèse soit exacte d'ailleurs.
_ Elle l'est, j'en ai quelques preuves mais ne parlons pas de cela. J'ai consulté les pages sur Richelieu de Maya, autant celles sur le personnage historique que sur le personnage de fiction.
_ Ce ne sont qu'une et même personne il me semble.
_ Pas tout à fait. Le personnage de fiction est systématiquement plus pervers et manipulateur que le personnage réel. Là où le personnage réel avait certainement compris qu'il ne serait au mieux que le numéro deux de son pays, puisque le roi avait la première place et que selon la tradition, leur dieu avait désigné le roi, le personnage de roman manipule au point de prendre plus ou moins toutes les décisions à la place du roi.
_ C'est ce que faisait plus ou moins aussi le personnage historique.
_ Dans certaines limites seulement, bien que ce ne soit pas tout à fait faux. Maintenant, si on part de l'hypothèse que nos recréations correspondent plutôt à l'image littéraire qu'à l'image historique du personnage, votre prototype Un sera manipulateur et menteur au point de vouloir prendre votre place.
_ Je continue de penser qu'il n'est nul besoin de prendre l'hypothèse d'une recréation de personnage fictif pour cela. Avez_vous bien lu les documents sur le Armand du Plessis original?
_ je les ai lus, mais cela n'a aucune importance. Ce qui compte, c'est ce qu'il va faire si mon idée est la bonne. Armand veut le pouvoir. Pour lui seul. Partager le pouvoir avec quelqu'un, un roi, un dieu ou une intelligence artificielle ne l'amuse pas. Il utilise Diavolo pour les tâches subalternes mais les vraies décisions sont entre ses mains.
_ Ce qui ne m'indique en rien ce qu'il va faire, mais je suis d'accord sur le fond.
_ L'hypothèse de la recréation me semble juste puisque lui y croit. Il est persuadé d'avoir été votre marionnette et n'a aucun attachement à son secteur d'origine apparemment. Par conséquent, régner sur la France ou même l'Europe, il s'en moque. Ce qu'il veut, c'est régner sur l'humanité toute entière et vous lui en avez donné les moyens.
_ Comment?
_ Par votre simple existence. Il peut aujourd'hui, en piratant vos serveurs et en installant son Diavolo à votre place, prendre le contrôle complet de l'humanité et parler par votre bouche, ou plutôt par vos hauts parleurs et se faire ainsi obéir de tout le monde.
_ Que croyez-vous qu'il va faire?
_ C'est très simple. Il va essayer de pirater vos serveurs centraux et de prendre votre place ici, sur Concilium. Il en a les moyens. » Di fit une pause après son annonce. Il était satisfait de constater qu'Aleph ne savait pas répondre après cette affirmation. Il prit une tartelette aux framboises et but une gorgée du liquide transparent. Di termina sa tartelette et ajouta avec l'air satisfait de quelqu'un qui a gagné un pari risqué : « Avez-vous déjà remarqué des ruptures de réseau d'une quinzaine de minutes dans certains secteurs de cette planète?
_ Il y en a eu plusieurs. Une sorte de ligne droite depuis les docks orbitaux jusqu'au centre ville, proche du centre administratif, là où sont les serveurs centraux.
_ Je crois que j'ai une mauvaise nouvelle pour vous. Diavolo est déjà ici. Maintenant j'ai aussi une bonne nouvelle pour vous, j'ai une idée pour essayer de l'arrêter. »
Titre: Re : Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 27 Octobre 2010 à 08:42:07

Ca m'aurais fait marer de voir la dernière réplique d'alep écrite en bleu:

Trop Tard!

Citation de: tita758 le 27 Octobre 2010 à 07:51:41
c'est bientôt la fin

désolé

T'as jamais entendu parler de Shérazade? T'est partit pour Mille et un récit sinon... ;D
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 27 Octobre 2010 à 09:13:03
+1 avec pitaine...
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 27 Octobre 2010 à 09:36:41
j'y avais pensé au début (d'ailleurs c'était la fin qui était prévue)
mais je me suis dit que ce n'était pas à moi de faire ce genre d'évolution pour l'univers d'infinity, il y a un background officiel, je ne fais que m'amuser avec

du coup j'ai une autre fin, un peu plus tordue
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 27 Octobre 2010 à 09:44:05
triste...
mais bon, si tu as prevu de "detruire" diavolo, tu aurait ppu faire le "trop tard", puis trouver un moyen a di de reparer ca...
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 27 Octobre 2010 à 10:23:09
trop tard

de cette couleur c'est moi qui parle :)
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 27 Octobre 2010 à 10:43:28
lol, oui maitre
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 27 Octobre 2010 à 11:36:07
à la limite en l'écrivant je m'imagine prendre la voix de zangdar dans le donjon de naheulbeuk

plus sérieusement, plus que trois parties
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 27 Octobre 2010 à 12:09:42
sa seigneurie pourrat elle nous gratifier de sa bontée en nous offrant a nous, pauvres manants, 2 episodes le vendredi, afin de ne pas passer un long week end de 3 jours a trepigner d'impatience en attendant le dernier chapitre.
Je vous en serai bien gré.
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 27 Octobre 2010 à 12:22:58
j'accède à cette requête

je posterai deux parties demain et l'épilogue vendredi
Titre: Re : Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: eorl le 27 Octobre 2010 à 16:39:30
Citation de: tita758 le 27 Octobre 2010 à 12:22:58
j'accède à cette requête

je posterai deux parties demain et l'épilogue vendredi

ce qui prouve bien que tu ne connait pas shéérazade, elle aurait rigolé gracieusement et dit "non, l'attente augmente le plaisir"  >:D... ok je court mettre un antivirus super balaise sur mon pc sinon jabb' va y installer un diavolo pour qu'il m'étrangle avec le fil de la souris  :P
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 27 Octobre 2010 à 17:24:45
trop tard











de toute facon, la seule solution est d'activer le prototype 6, un petit blond avec un tromblon chargé de spaghetti a la sauce bolognaise...
Titre: Re : Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 27 Octobre 2010 à 18:37:22
Citation de: jabberwock le 27 Octobre 2010 à 17:24:45
de toute facon, la seule solution est d'activer le prototype 6, un petit blond avec un tromblon chargé de spaghetti a la sauce bolognaise...
C'est lui le meilleur et le plus petit de tout les mousquetaires...
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Matdub le 27 Octobre 2010 à 19:19:55
sort de ce corps albert!
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 27 Octobre 2010 à 19:31:15
comment sais tu qu'albert a  ghost : jumper ?
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Matdub le 27 Octobre 2010 à 19:33:29
ben il coule toujours son ghost dans ses spagetthis... cqfd
Titre: (Récit suite) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 28 Octobre 2010 à 05:14:06
Di s'était levé et était prêt à exposer son plan à Aleph. Il tournait autour de son bureau en évitant son fauteuil d'un geste ample. Aleph n'avait émis aucun son depuis plus d'une minute et Di se demanda si le réseau était déjà en panne. « Vous n'allez pas aimer ce que je vais vous proposer.
_ Dites toujours, je verrais si l'idée me semble réalisable ou non.
_ Réalisable c'est sûr, mais acceptable pour vous, un peu moins.
_ Parlez, nous n'avons pas beaucoup de temps.
_ Je vais allez l'affronter, mais pour cela, il faut me débrancher.
_ Comment? » La voix synthétique semblait simuler la colère, le volume sonore avait fait légèrement trembler le sol et Di fut secoué pendant une seconde. « Nous n'avons pas le choix. Si j'y vais, pour affronter Richelieu, seul et sans comlog, j'ai une petite chance, si je suis branché, il pourra utiliser Diavolo et aura l'avantage.
_ Quel avantage?
_ Si le serveur de Diavolo est activé, il pourra me voir venir, ensuite, il pourrait commander aux troupes postées sur Concilum de s'en prendre à moi et il pourra me traquer partout dans la Sphère Humaine, puisqu'il compte prendre le contrôle de toute l'humanité.
_ Mais vous risquez de vous échapper vous aussi.
_ C'est un risque à prendre vous ne croyez pas? » Di se réinstalla dans son fauteuil. Il savait qu'Aleph était occupé à calculer ses chances de réussite et les risques que Di ne déserte comme richelieu l'avait déjà fait. Il prit une petite part de tarte aux pommes qu'il engloutit presque d'une traite.
La voix synthétique reprit la parole pendant que Di avait la bouche pleine : « Quelles modifications voulez-vous subir?
_ Vous désactivez mon comlog, mon cube de données et toute forme de données informatisée. Ensuite, vous m'emmenez au secteur de votre serveur principal et je m'occupe de Richelieu.
_ Vous savez que sans votre cube de données vous serez incapable de vous exprimer autrement qu'en anglais? Que toute information que vous avez enregistrée jusqu'ici ailleurs que dans votre mémoire humaine sera perdue? Que toutes les données que j'ai téléchargé seront perdues définitivement?
_ Créez une copie de sauvegarde si ça vous amuse. Je prends le risque, puisque c'est la seule façon d'affronter Richelieu.
_ Vous serez seul et je ne peux pas vous fournir de gardes du corps, vu que vous serez incapable de les contrôler.
_ Je le sais. C'est d'ailleurs plus prudent puisqu'Armand en a déjà détruit plusieurs, il aurait certainement le pouvoir de leur ordonner de me tuer.
_ Si vous ne revenez pas, je suis perdu.
_ Et si je n'y vais pas vous êtes perdu aussi. Je suis probablement votre seule chance, compte tenu du peu de temps dont nous disposons. 
_ Vous savez que le processus est douloureux?
_ cela n'a plus d'importance. Il faut que quelqu'un agisse vite et je suis certainement le seul que Richelieu écoutera.
_ Restez assis, je commence l'opération de sauvegarde et je détruis le cube. Vous pouvez d'ores et déjà enlever votre comlog et le jeter, il ne vous servira plus à rien» Di retira l'appareil fixé à son poignet et le jeta à la poubelle. Il essaya de s'installer de la façon la plus confortable qui soit dans son fauteuil et de ne plus bouger pour la suite de l'opération.
Aleph s'était tu et avait remplacé le silence ambiant par une vague musique douce qui permettait à Di de s'occuper l'esprit et ne pas trop se concentrer sur ce qui allait lui arriver. Quand Di semblait relaxé, un tout petit droïde d'une trentaine de centimètres de haut entra dans le bureau. Il portait sur un bras articulé beaucoup plus grand que lui tout un tas d'accessoires qui ressemblaient avant tout à des instruments de torture. Le petit robot fit le tour du bureau et se positionna derrière DI, celui-ci entendait des bruits de servomoteurs qui s'activaient puis d'un coup, le métal toucha sa nuque. La douleur le prit vivement et son corps entier fut parcouru de spasmes. La vision de Di fut complètement brouillée pendant plusieurs secondes alors que le bras articulé opérait dans son dos.
Di se tordait de douleur, il eut même plusieurs fois l'impression que son corps ne supporterait jamais ce qui lui était infligé. Il ferma les yeux et serra les dents du plus fort qu'il put pour atténuer l'impression de douleur. Il était au bord du malaise quand le bras articulé se retira et que la souffrance s'en allait avec lui.
« Je suis prêt maintenant. » La musique s'interrompit et Aleph reprit la parole : « Bon courage Prototype Quatre, je compte sur vous. Un administrateur à la sortie de ce bureau vous fournira tout ce dont vous avez besoin, y compris d'un plan en papier pour retrouver votre chemin 
_ Quand je serais là-bas, n'essayez pas de me contacter, même par un haut parleur, le Prototype Un risquerait de me trouver pour une simple bêtise.»

Di faillit se perdre plusieurs fois en cherchant l'entrée du bâtiment qui abrite le serveur central d'Aleph. Là étaient stockées toutes les données importantes, les archives et les mises à jour mais aussi les informations centrales qui composent la personnalité de l'intelligence d'Aleph. En pénétrant dans le bâtiment, Di perçut que  les prochaines minutes seraient décisives pour l'avenir de l'humanité. Pour le moment, les droïdes d'entretien fonctionnaient toujours, Di comprit donc que la coupure des serveurs permettant le téléchargement et l'installation de Diavolo n'avait pas encore eu lieu, mais ça ne saurait tarder, Richelieu serait probablement impatient de passer à l'acte.
Di songea que le bâtiment du serveur central était mieux entretenu que celui de Londres. Il n'y avait aucune trace de poussière, la lumière était éclatante et les corridors correspondaient à une architecture cohérente. Après l'entrée principale, Di eut à choisir entre trois directions, sur sa droite, le centre d'archivage, vers le milieu, les stocks de données périmées, sur la gauche, le centre d'émission et de gestion. Di ne mit pas longtemps à choisir de s'orienter vers la gauche.
Le grand bâtiment était plutôt silencieux. Di s'était attendu à entendre un bourdonnement permanent, le bruit de machines, de ventilateurs ou d'objets en mouvement, peut être le son électronique des bips émis par Aleph ou ses avatars lors des différentes phases de son fonctionnement. Pourtant, seul le bruit des pas de Di sur le sol en synthétique était audible.
Le bâtiment était au moins cinq fois plus grand que le petit serveur de Londres et Di dut parcourir un long corridor qui menait à un escalier avant d'atteindre le niveau des serveurs qui se trouvait au troisième sous-sol. Sur le trajet, il se demanda plusieurs fois pourquoi il n'avait pas laissé Aleph envoyer une équipe d'agents spéciaux pour régler ça pendant que lui siroterait une boisson fraîche. Au lieu de cela, Di avait choisi de jouer au héros, et il était maintenant en nage et un peu perdu dans des suites d'immenses corridors.
Di avait encore une dizaine de marches à descendre avant la porte du serveur quand les lumières s'éteignirent. Le réseau venait certainement d'être coupé, et Richelieu passait à l'action. Il restait une quinzaine de minutes à Di pour contrecarrer les plans de son confrère. L'éclairage de secours ne diffusait qu'une lumière assez éparse, juste assez pour ne pas tomber dans l'escalier et lire les inscriptions portées sur les panneaux à côté de chaque porte. Di posa la main sur la grande porte battante du serveur, respira à fond et poussa.
La pièce du serveur était plus conforme à ce que Di s'attendait à voir. Un assemblage de pièces électroniques, d'ordinateurs et de terminaux. Quand l'ensemble fonctionnait, ces machines devaient produire un vacarme assourdissant et des des lueurs aveuglantes. La coupure du réseau transformait la gigantesque pièce en mausolée. Au centre, Richelieu, avec un appareil portatif d'éclairage et un ordinateur portable d'un modèle ancien, regardait sur l'écran des données qui défilaient à la vitesse de la pensée. Quand il aperçut la porte s'ouvrir du coin de l'oeil, Richelieu regarda son visiteur et sourit. : « Entre, Di Renjie. Ne sois pas timide. Je ne te propose pas de t'asseoir, je n'ai même pas pris de siège pour moi. Tu viens répondre à ma question?
_ Pourquoi tu fais ça?
_ Le pouvoir. Principalement. Mais aussi parce que je refuse d'être un pantin dans les mains d'Aleph. Si je suis vraiment une recréation d'un personnage qui a existé, j'ai déjà perdu une vie à servir, si je ne suis qu'un personnage fictif, j'ai une vie à vivre.
_ Tu pouvais profiter de ce que t'offrais Aleph. C'était trop simple?
_ Une vie de larbin. Ce n'est pas pour moi. Je ne veux pas t'affoler, mais tu perds du temps. » Di se rapprocha. Il était maintenant à moins de trois mètres de son adversaire. « De larbin? Je trouve que nous avons beaucoup plus d'avantages que de nombreux humains. Et quand je compare aux souvenirs de l'ancienne vie, je suis plus que gâté. J'avais moins de facilités en tant que premier ministre de Chine. Ce n'est pas rien.
_ Tu peux bien penser ce que tu veux. Mon projet va aboutir et Aleph, comme toi, vous avez perdu. Tu restes toujours du côté d'Aleph, n'est-ce pas? Tu ne choisis pas la liberté?
_ La liberté sous ton contrôle. Ce n'est pas la liberté.
_ Tu as appris à te servir d'une arme depuis qu'on s'est vus?
_ je... » Di n'eut pas le temps de finir sa phrase, Richelieu leva un revolver qu'il tenait dans sa main gauche et le pointa sur Di. Brusquement, il tira trois fois, d'abord au torse puis à la tête. Il regarda avec un sourire amusé le corps de Di effondré au sol : « Avec ce genre de jouet, c'est moi qui aurais battu ces mousquetaires de malheur. »
Titre: (Récit fin) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 29 Octobre 2010 à 05:04:44
Epilogue

« Qu'en avez-vous pensé?
_ Il est très bien ce gros chinois. Il a mis peu de temps à réagir et à comprendre ce qui arrivait. Si j'ai bien compris il s'est mis à ma place pour estimer à quel endroit je pouvais me trouver. Il a fait preuve de courage, d'abnégation, il a lutté. Je l'aime bien dans le fond.
_ Et son choix final?
_ Il voulait vous rester fidèle mon cher Aleph. C'est un excellent choix pour une nouvelle recrue je crois.
_ Pourtant il ne vous a pas appréhendé.
_ Il n'a oublié qu'une seule chose, prendre une arme et savoir s'en servir. Ce sera à vous de lui enseigner tout ça dans son nouveau corps.
_ Je vois que vous êtes conquis. Je lance donc le projet Juge pour la résurrection de Di Renjie. J'ai beaucoup de travail pour lui.
_ Il fera un excellent élément une fois que vous lui aurez donné un corps plus efficace et un peu d'entrainement.
_ Comme d'habitude, je ne conserve pas les dernières données enregistrées dans son cube?
_ Effacez toute l'affaire, il finirait par m'en vouloir. Mieux vaut qu'il ne me connaisse pas du tout je pense.
_ Vous n'en avez pas assez de tout ça?
_ Non. C'est plutôt amusant. Et surtout, il fallait vous aider pour vos études de recrutement. Je suis le meilleur pour cela.
_ Vous êtes le seul à avoir essayé d'analyser les données du serveur central dès vos premiers tests. Je ne pouvais pas vous duper.
_ C'est pourquoi je suis votre assistant idéal.
_ Quand voulez-vous commencer le nouveau test?
_ Tout se suite si vous voulez. Qui sera testé?
_ J'ai plusieurs noms à vous soumettre : John Kennedy, Talleyrand, Churchill.
_ Comme vous voulez. Et pour les accompagnants? On garde les mêmes? J'en ai marre de toujours éliminer Machiavel et Holmes. Ils doivent en avoir assez d'être toujours tués au même endroit?
_ Leurs mémoires, comme celles de tous les participants à part vous, sont effacées à chaque fois, vous le savez bien. Ils ne sont conscients de rien.
_ Si vous le dites.
_ Pour les accompagnants, cette fois, je prendrais George W. Bush, Rouletabille et Bruce Wayne.
_ Bush va faire le Prototype Cinq? De son vivant il n'était pas très en forme d'après ce que j'ai lu.
_ J'avais plutôt pensé à Wayne pour ça. Bush sera le Prototype Deux.
_ Vous n'avez rien de plus sérieux? Qui est Wayne d'ailleurs?
_ Un héros de fiction du vingtième siècle. Sans importance. A la place de Bush, j'ai Kennedy si vous voulez.
_ Je préfère. Il sera plus amusant de l'assassiner je pense. On peut commencer immédiatement?
_ Installez-vous confortablement. » Un droïde d'une trentaine de centimètres de haut, dont le bras articulé atteignait les épaules d'un homme entra dans le bureau de Richelieu. Le vieil homme ferma les yeux, l'opération était toujours douloureuse.

La salle était baignée dans la douce lumière de l'après midi parisien. L'été approchait, les arbres du jardin des Tuileries étaient magnifiques. Le vieil homme regardait par la fenêtre en lissant ses moustaches grises, une main dans le dos. Il avait l'air préoccupé. Son nez était fin et ses yeux gris semblaient fixer une imperfection du panorama qu'il était seul à remarquer.  Soudain, les murs du cabinet privé disparurent. Ils furent remplacés par les murs gris pales de la cellule individuelle. Le bureau en bois rare devint une simple table en matériaux composites et le fauteuil doré n'était plus qu'une chaise roulante modèle "Klösberg". La fenêtre gigantesque avait disparu, la seule issue de la cellule n'était plus qu'une porte à taille humaine en acier trempé, fermée de l'extérieur. Une tasse de boisson fumait sur la table. Une voix à la fois métallique et inhumaine résonna depuis le plafond et s'adressa directement au vieil homme qui ne bougea pas.
"J'ai besoin de toute votre attention Prototype Un. Je préfère désactiver cette vue ridicule du passé pour pouvoir bénéficier de toute votre attention.
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 29 Octobre 2010 à 09:17:49
Mouhahaha, sacré Richelieu.

Par contre pas bien compris le pourquoi de l'opération...
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Douille le 29 Octobre 2010 à 09:21:53
Très très très bon ! Pour toute la série !

Que vais-je lire sur mon temps de midi?
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: darkdoji le 29 Octobre 2010 à 09:29:43
c'est un prototype,aelph le test avant de le mettre en fonction.
Titre: Re : Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 29 Octobre 2010 à 09:48:11
Citation de: darkdoji le 29 Octobre 2010 à 09:29:43
c'est un prototype,aelph le test avant de le mettre en fonction.

Non, ça ok, je parlait de l'opération que subit Richelieux. Similaire à celle subie par Di pour être déconnecté.
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 29 Octobre 2010 à 09:53:27
histoire de remettre la mémoire à zéro, le passage est peut être moins bien expliqué

j'espère que ça vous a plu

bonne journée tout le monde
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 29 Octobre 2010 à 10:00:54
excellent...
Bon, le prochain c'est quoi?
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: Pitaine le 29 Octobre 2010 à 11:03:47
Une autre une autre!
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 29 Octobre 2010 à 11:46:30
j'y réfléchis mais j'ai des projets autres qu'infinity sur le feu en ce moment
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 01 Novembre 2010 à 21:52:05
tant que j'y suis, merci à tous ceux qui ont lu ce petit récit
et encore plus de remerciements à tous ceux qui ont fait des commentaires
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 10 Janvier 2011 à 20:01:45
Pour tous ceux qui ont aimé ce petit texte (et ceux sur Hassan Khandr), je voulais dire que j'étais en train d'écrire un roman dont le personnage principal sera Hassan Khandr
mais dans une version un peu différente, et pas dans le monde d'infinity (donc je ne posterai rien ici, ce serait pas normal)

par contre je lance l'info au cas où certains seraient intéressés pour y jeter un oeil, je leur enverrai le lien vers le début du texte

et si éventuellement, certains d'entre vous sont dans le milieu de l'édition, qu'ils n'hésitent pas :)
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: jabberwock le 10 Janvier 2011 à 20:05:30
comment ce fait il que le liens ne soit pas encore dans ma boite a MP???
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 11 Janvier 2011 à 08:51:58
à la limite pour ceux qui sont intéressés, laissez moi un message en mp, je donnerais l'adresse où je poste tout ça à chacun d'entre vous

merci pour les messages
Titre: Re : (Récit) : Prototype Quatre
Posté par: tita758 le 20 Avril 2011 à 07:59:02
c'est amusant, un film sort sur le personnage de Di (ils l'ont écrit Dee ici)

http://www.nord-cinema.com/fiches/noscritiques4237.html

bon film à ceux qui iront le voir