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(Récit) Rien de bon ne commence à Praxis

Démarré par tita758, 25 Juin 2010 à 06:39:58

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tita758

Mon nom est Hassan Khandr. J'ai 29 ans. Je travaille pour la mafia Druze. Je connais des histoires un peu sales sur tout et tout le monde. Faut dire que j'ai pas mal bougé et changé de patrons au cours du temps.
J'avais reçu un message d'un contact sur Bakunin. On me donnait un rendez-vous urgent pour un boulot dans une des zones les plus bizarres du vaisseau. Au coeur de Praxis. J'ai jamais aimé les vaisseaux Nomades, l'air en conserve ça me réussit pas. J'ai jamais aimé Bakunin, on y trouve les pires racailles de l'humanité, quelques un le savent et ils en sont fiers, les autres sont juste trop déjantés, allumés ou drogués pour s'en rendre compte. J'ai  jamais aimé Praxis, c'est là que les pires psychotiques se rejoignent et font les pires des trucs. D'un autre côté, un boulot c'est toujours du cash qui rentre, je pouvais pas rater ça après ma mise au vert récente.
Pour vous donner une idée du truc, sur Bakunin on entend souvent dire qu'il y a les "gentils nomades déjantés de Vaudeville" et les "méchants nomades sadiques de Praxis". C'est pas tout à fait vrai. A Vaudeville, il y a les intellos, les artistes, les dinguos qui ont l'air de tenir droit parce qu'ils ont une sorte de vision. On y trouve toutefois des dingues, des vrais, le genre qui se fait greffer un sexe d'éléphant sur le visage parce que ça pourrait devenir la mode et qui diffusent en boucle la vidéo de leur opération sur le réseau. A Praxis, il y a des vrais salauds. Des scientifiques à mi chemin de la folie mais parmi eux il y a deux ou trois génies. En fait ce sont les génies les plus dangereux et c'est peut être mieux pour l'humanité qu'ils soient collés avec les rebuts.
Il faut toujours un guide dans Bakunin, mais c'est encore plus vrai de Praxis. Les modules s'enchainent et ne se ressemblent pas. On a même l'impression qu'ils changent de place pendant qu'on ne regarde pas. J'avais un guide. Un Modo comme ils disent ici. Une sorte d'agent de sécurité interne. Celui là avait tout l'air d'un fils de chimère qui avait réussi à s'extirper de sa misérable condition en se mettant au service de la loi. Qu'est-ce qu'ils savent de la loi ces gens-là? Il avançait fièrement dans son uniforme pimpant, il claquait du talon, regardait les gens de haut. A première vue, la plupart des gens qu'il toisait auraient pu l'envoyer voler à l'autre bout du vaisseau d'une seule baffe. Je pouvais pas permettre. J'avais besoin de lui.
Niveau escorte, compter sur un de ces modos est une mauvaise idée. C'est pas son gadget à piles qui va nous protéger des gros méchants de Praxis ou des décérébrés qui les accompagnent. Pour ça j'avais mon ccombi et mon DEP. C'est un endroit étrange Praxis. On est libre d'y amener ce qu'on veut. Des types se baladent avec un arsenal militaire dans le dos et personne ne leur dit rien. Un gamin en pyjama orange et les cheveux bleus se balade en claquant des talons et tout le monde baisse les yeux. Je comprendrais jamais les Nomades.
La balade a duré trop longtemps à mon goût. Faut dire que je suis pas super patient non plus. Je me suis demandé un moment si l'absence d'un mode de transport véritablement fiable et sûr dans Praxis n'était pas voulue. Le genre de trucs qui impressionne le visiteur : on t'oblige à marcher pendant trois plombes dans une ambiance glauque, on te perd dans des corridors et des méandres où tu croises des types lobotomisés, tu vois des fumées vertes ou violettes sortir de certains modules, et si jamais ton guide se plante, tu te retrouves à Vaudeville, devant une BouBoutique de Dior où trois bourgeoises Yujing se ruent sur le dernier article à la mode. J'aurais jamais confiance dans les gens de Bakunin. Au final, même les Yuyu me font moins peur.
J'étais presque mort de fatigue quand mon guide m'a demandé d'attendre. Il est entré dans un module dont les parois étaient immaculées. C'est pas souvent le cas sur Praxis. Comment des humains peuvent vivre là-dedans? Je me suis adossé à un autre module, sale, mais je voulais pas risquer de laisser une trace sur le module de mon futur employeur, si c'était un obsédé de la propreté je risquais de perdre une partie de ma prime.Quand mon Modérateur est ressorti, il pleurait presque. Je lui ai filé dix crédits, il est parti en courant, comme s'il avait le diable derrière lui. Je suis entré dans le module impeccable.

kenjaki

J'adore ta vision de Bakunin.. elle me conforte dans mon choix d'armée (si ton héros croise l'homme-singe, on perd définitivement Nod...)

Bravo continue comme ça !

Pitaine

Attention...

Hop.

Voilà. Comme ça j'ai pas besoins de fouiller et je retombe dessus en deux clic.
Pirate un jour, Pirate Toujours!

Venez lire les Bons Rapports de Bataille de Gryff et Pitaine:
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tita758

29 Juin 2010 à 06:00:37 #3 Dernière édition: 29 Juin 2010 à 08:12:59 par tita758
Je suis pas dingue. Avant d'accepter un boulot, je me renseigne, je prends des notes. Le seul type que j'ai connu qui faisait pas ça a fini ses jours dans une cuve de Teseum en fusion en Calédonie. J'ai fini par croire que ce mec savait pas lire mais qu'il était trop fier pour l'admettre. Il est mort en brave, tout fondu dans une cuve au milieu des montagnes paumées d'Ariadna. Tant pis pour lui.
Mon employeur faisait partie de ce que j'aurais appellé les "gentils dingues". Pas assez dérangé pour appartenir à Praxis mais trop différent pour rester à Vaudeville. Le Docteur Finck avait longtemps travaillé pour un lobby Pannoc, sur Néoterra. Il travaillait dans l'ingénierie biologique et un jour, il a pété un cable et s'est enfuit, abandonnant femme et enfants pour se réfugier à Praxis. J'ai jamais compris pourquoi les gens se réfugient à Praxis. Il y a des endroits plus agréables où fuir et finir ses jours qu'une conserve géante perdue au milieu de l'espace.
Le module du docteur était véritablement impeccable. Murs et pladonds blancs, sol façon carrelage vert pale. Ca me mettait pas spécialement à l'aise mais au moins ça ne sentait pas mauvais comme les trois quarts de Praxis. Il y avait une odeur de javel. Le module n'était pas grand. D'après mes sources, le docteur Finck vivait pour ainsi dire seul dans sont module. D'après mes infos – ça vaut ce que ça vaut – le module était séparé en trois parties, une zone d'acceuil où j'étais, qui ressemblait à une salle d'opération, les appartements de Finck et derrière son laboratoire, qui englobait la quasi totalité du module.
Finck était devant moi, assis derrière un bureau en néormica - j'aime bien cette matière, ça a un petit côté old fashion, vingtième siècle. Il ressemblait à l'image qu'on pouvait se faire d'un savant fou. Blouse blanche qui semblait cacher quelque chose, lunettes en demi-cercle - bizarre un nomade sans implant rétinien correcteur, ou alors c'est juste pour se donner un genre – petit, chauve, les traits tirés. En m'approchant, j'ai aperçu ses yeux, jaunes. Addiction à la Novocaïne ou implants rétiniens. Le genre de type à qui personne ferait confiance en gros. Je m'installais en face de lui. Il m'avait observé pendant que je m'approchais. J'aimais pas ça, j'avais l'impression qu'il allait me dévorer ou me faire un autre truc louche.
La conversation a duré. Si le mec avait la réputation d'être peu locace, il avait choisi notre entretien pour changer ses habitudes. Il m'a parlé de lui, de sa jeunesse, de son amour de l'humanité, de ses grands projets. Il m'a parlé d'histoire, de légendes plus ou moins oubliées. De tout un tas de trucs dont je me fous. Ce que j'aime, c'est qu'on me parle de pognon avant tout. Les dentelles c'est pas mon truc.Ça a duré trop longtemps pour moi. Je sautillais presque sur ma chaise quand il a dit la phrase magique "ce que j'attends de vous"
Je résume, c'est un peu long à expliquer et le Doc m'a fait la version longue, ce serait insupportable. Il y a longtemps, il s'est fait virer de son labo sur Néoterra parce qu'il faisait des recherches censurées par les lobbys religieux. Il est venu sur praxis avec ses plans et ses idées en emportant avec lui des dizaines de plans et de projets. En effectuant ses recherches, il s'est rendu compte qu'il lui manquait des données pour atteindre ses objectifs. Il a essayé de m'en parler mais j'ai rien compris sur le coup, j'ai zappé. C'était comme à l'école. J'avais beau chantonner dans ma tête le temps ne passait pas plus vite. Quand mon esprit est revenu à la conversation, il m'a expliqué qu'il ne lui manquait plus que deux choses pour parfaire sa collection. Un appareil d'origine extra-terreste – désactivé d'après lui- qui se trouvait sur Svalarheima et un autre appareil, en état de fonctionner celui-ci, qui serait une sorte de dispositif de contrôle adiadnais amélioré qu'il aurait laissé dans son labo sur Néoterra.
Il voulait que je retrouve ces objets avant qu'ils ne deviennent introuvables. D'après lui, l'appareil alien était en cours d'étude par le labo qui l'avait récupéré et leur étude risquait de l'endommager. Quant à la batterie améliorée, après tout, c'est lui qui l'avait inventée, pour moi elle était à lui. Ça me posait pas de problème moral de rendre à quelqu'un ce qui lui appartient. Niveau financier, il me proposait une portion de royalties sur les bénéfices induits par ses recherches. J'allais devenir un mécène de la science.
En bref, j'avais un boulot assez facile : trouver deux bidules pas plus gros que le poing sur deux planètes différentes, puis retrouver le Doc dans un ancien bunker en Calédonie où il voulait emménager rapidement pour lui changer de Praxis, et le tout, pour un gros paquet d'oseille. En plus le mec paye en Oceannia, ça se refuse pas. Mission acceptée, je le sentais bien et ce serait facile.

Pitaine

Quel couillon...

Y vas aller braquer deux labo pannoc tout seul? ;D
Pirate un jour, Pirate Toujours!

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Zarachi

A mon avis il aurait mieux fait d"écouter l'histoire. Il va se retrouver avec une saloperie extraterrestre qu'on sait pas ce que c'est et ça va lui jouer des surprises :p

Sympa l'ambiance sur Bakunin, il ne semble pas y avoir un seul mec sain d'esprit à bord ;D

kenjaki

Citation de: Zarachi le 29 Juin 2010 à 14:11:29
Sympa l'ambiance sur Bakunin, il ne semble pas y avoir un seul mec sain d'esprit à bord ;D

Normal, tu as vu la tête des joueurs Nomades...

tita758

30 Juin 2010 à 06:07:03 #7 Dernière édition: 01 Juillet 2010 à 05:33:32 par tita758
Ce que je préfère quand je vais sur Bakunin, c'est partir. N'importe où c'est mieux. A moins d'être franchement à la masse. Je dis pas que Svalarheima – ma destination - c'est le paradis, mais au moins c'est une vraie planète, pas un simple assemblage de tôles. Tant qu'à avoir le choix, je serais pas allé à Svalarheima, il y a des endroits beaucoup plus cools dans l'univers. Je suppose que même une planète bourrée de Morats est plus agréable à vivre. Pour du boulot je fais une exception, mais j'aime pas ça.
Avant de partir, j'avais une urgence. Un truc qui faisait partie du plan. Je devais passer sous les mains d'un médecin de Praxis. Un spécialiste des Cubes. Pour mener à bien la mission j'aurai besoin  de quelques faux souvenirs qui feraient vrais. C'était un mec dont j'avais entendu parler, moitié hacker, moitié docteur. Ses services coutaient cher mais c'était le seul moyen de m'assurer que j'entrerai sain et sauf chez les pannocs.

Modification des données repérée. Séquence mémoire introduite en surplus. Les données supplémentaires ne sont pas nécessaires à l'analyse du Cube. Informations à supprimer.

Svalarheima, c'est le monde du froid. Il gèle en permanence et les gens supportent ça facilement. Il parait qu'on reconnait toujours un touriste de Svalar quand il se balade dans l'espace, c'est le seul qui crève de chaud en hiver. J'admets toutefois que ça vaut le coup d'oeil depuis l'espace. On dirait une grosse balle bleue avec du givre autour et par endroits la forme des continents en gris léger qui se découpe. Je comprends pas que des explorateurs aient pu avoir envie d'atterrir là. A moins d'avoir vécu dans un igloo toute sa vie.
J'allais atterir dans la zone Pannoc de la planète. Je connaissais ma destination, un consortium militaire planqué dans les montagnes, près d'un petit village nommé Yngvilheim. D'après Maya c'était un tout petit village d'une centaine d'habitants qui avait peu de contacts avec le reste du monde, très proche de la frontière avec la zone sous contrôle Yujing. Une auberge qui fait service postal et mairie, pas de commerces, la plupart des habitants sont éleveurs ou bucherons. Une vraie carte postale. Je risquais quand même pas de m'ennuyer. Entrer dans un consortium militaire je l'ai déjà fait, c'est pas compliqué. Sortir pose souvent problème par contre. Je manque pas d'imagination, j'ai mes chances.
En arrivant à l'orée du village, j'étais un peu rassuré. Les gens étaient sympas dans le fond. Ils m'ont souri, pourtant j'étais armé, c'est rare les gens qui restent sympas quand on est armé. Direction l'auberge. C'est un réflexe. Je bois pas, j'ai besoin d'une chambre. Les maisons sont marrantes dans le village. Briques rouges ou noires, du bois sur les murs et des toits en polymère chauffant qui protège de la neige. Pas une ligne électrique visible, tout le réseau doit être entérré et dans le genre bonne nouvelle, Maya fonctionne parfaitement. Ils sont terribles ces Pannocs. Dans un endroit comme ça, ils sont capables d'installer tout le matériel disponible aux loisirs alors que la priorité serait plutôt donnée à la bouffe dans les autres coins de la sphère.
L'auberge était petite. Pas désagréable. J'étais le seul client, évidemment. Prévoyant, je laissais mes armes et mon matos un peu lourd dans la chambre. Il n'y avait pas de coffre mais un DEP ne faisait pas partie du plan. Pas au début. Au pire, il y aurait forcément une armurerie dans le consortium. Après un bon repas, je me préparais à quitter l'auberge et à accomplir la première partie de ma mission.
J'étais pas rasé proprenet, je déchirais mes fringues dès la sortie du village. Direction l'ouest, le consortium. Je comptais en gros une demi journée de marche vue la distance sur les plans. J'avais oublié deux détails. D'abord, c'était pas une rando en plaine mais un trajet en pleine montagne. Ensuite, Svalarheima, c'est pas les côtes de la Méditerranée. On avait beau être en juin, une tempête de grêle et de neige m'est tombée dessus.
J'ai mis trois jours à arriver. Trois jours sans bouffer, sans me laver, à marcher dans le froid avec des fringues que j'avais déchiré – exprès – moi-même. J'étais devenu un zombie, presque mort. Ça cadrait bien avec mon plan pour entrer, mais la suite serait pas forcément évidente vu l'état dans lequel j'étais.

sechs

Non mais y'a pas à dire j'adore ! Tu as un style vraiment génial :) Tu as déjà pensé à tenter d'écrire un ouvrage entier ?

Juste un truc :

Citation de: tita758 le 30 Juin 2010 à 06:07:03Entrer dans un consortium militaire je l'ai déjà fait, c'est compliqué. Sortir pose souvent problème par contre.

Il manque pas un "pas" juste avant compliqué ?

La suiiIIIiiiiiiiIIIiiiTTTTE !  ;D

tita758

il manque un "pas" effectivement, je corrige

sinon j'ai commencé à écrire plusieurs histoires de SF, pas du tout ambiance infinity, mais elles sont loin d'être finies (surtout que j'écris principalement de mon bureau, je dois faire souvent des pauses, dès qu'on me demande un truc)

tita758

01 Juillet 2010 à 05:35:26 #10 Dernière édition: 01 Juillet 2010 à 06:14:10 par tita758
Je rampais presque en arrivant en vue de la base. Sur Maya, on aurait dit que c'était énorme. En vrai, il y avait quatre bâtiments regroupés derrière une simple cloture de barbelés. Un seul mirador surplombait le tout et en m'approchant, je voyais que l'un des bâtiments ne pouvait être qu'une réserve pour l'eau et les énergies fossiles, tandis qu'un deuxième était une mini-centrale nucléaire. Apparemment, les pannocs n'ont pas retenu la leçon des explosions de centrales dans ce genre d'il y a une douzaine d'années. Même les primitifs d'Ariadna utilisent des trucs moins dangereux. A première vue, les deux autres bâtiments m'intérressaient plus.
Il me restait cent mètres à faire pour entrer dans la base. Un des gards du mirador m'a vu à ce moment. Je savais pas trop sur quoi j'allais tomber. J'ai été fixé assez vite. Trois mecs en blanc courraient dans ma direction. Ils marchaient sur la neige comme si ça n'avais pas été un obstacle pour eux. Ils fonçaient tout droit vers moi. Ma vision était un peu brouillée, j'avais la dale depuis quatre jours, mais je les ai reconnus. J'en avais jamais vus avant, juste entendu parler. Trois Nisses. Un simple manteau blanc sur une combinaison militaire standard, des bottes modèle Pannoc basique. Mais ces mecs ne crèvent pas de froid sur cette foutue planète. Et niveau matos, un viseur infrarouge dernier modèle. S'il n'y avait que des types dans ce genre dans le consortium, j'en mènerai pas large. Surtout sans mon vieux DEP.
Ils m'ont regardé et m'ont emmené avec eux. Ils parlaient pas. Ou alors sur leur réseau privé. L'un d'eux avait pris mes jambes, un autre mes bras et le dernier tenait les armes des deux autres. Un moment j'ai pensé que tuer trois Nisses à mains nues ça ferait bien sur mon CV, mais ça cadrait pas avec la mission. Et j'avais faim.
Ils m'ont emmené dans la base comme ça. J'ai découvert les deux autres bâtiments à ce moment. L'un des deux semblait être un module d'habitation. Il y avait une antenne de réception pour Maya avec un gros logo CNN dessus. L'autre bâtiment était plus discret. La porte était blindée. J'en n'ai pas vu grand chose. Ils m'ont amené directement au module d'habitation. Ils faisait super chaud dans ce truc. Par rapport à ce que j'avais vécu ces derniers jours en tous cas. Le module était pas énorme. Une dizaine de pièces à première vue. Une installation plutôt agréable, avec cuisine, salles d'eau, chambres individuelles et salle de repas qui sert d'arsenal. J'ai compté vite fait les chambres pendant qu'ils m'installaient dans l'une d'elles, tout au fond du bâtiment. Huit chambres individuelles, ça faisait huit occupants. Huit Nisses pour ce que j'en savais. A peine posé sur le matelas, je me suis endormi. J'en avais bien besoin.
A mon réveil, il y avait un des Nisses à mes côtés. "Za Fa?" Encore un détail que j'avais oublié. L'accent de Svalar était très différent de celui des anglophones de la terre. Faudra que je supporte ça.
"ça va merci. Qui êtes vous?
_ Fous êtes tans une baze militaire Pannozéannique. Zous kontrôlle tu troizième réchiment Nizze de Svalarheima. Che zuis le métezin qui m'okkupe te zes hommes. Et fous, qui êtes fous?
_ Hassan Khandr. Citoyen Druze, de la Terre. J'ai été capturé pendant une mission par un groupe de fonctionnaires Yujing et amené en prison ici, sur Svalarheima. Je me suis échappé et j'ai courru le plus vite possible vers la frontière Pannocéannienne. J'avais peur que vous ne soyez des Yujing quand vous m'avez trouvé.
_ Che fois. Sachez que fous êtes izi tans une inztallation militaire et que nous n'aimons pas beaucoup les merzenaires. Toutefois, fu fotre état de santé actuelle, nous allons fous offrir l'azile pour quelques chours, le temps te fous remettre, puis fous expetier fers l'ascenzeur orpital qui fous amènera à la zirculaire. Fous êtes lipre, mais faites attention. Nous afons tu trafail et nous ne poufons pas être térangés.
_ Je serais sage, promis. Je veux juste manger quelque chose."
Quoi qu'on puisse en dire, le mec était sympa. Ou pour le moins humain. Il m'a apporté de la bouffe et m'a fait la conversation pendant que je mangeais. Rien de bien important mais ça fait du bien de parler un peu. Pendant la discussion il essayait d'obtenir un maximum d'infos sur mon séjour dans les geôles Yuyu. Sans les souvenirs que j'avais fait incorporer sur Bakunin, je m'en serais pas sorti. Je crois que le Nisse m'a pris en pitié. Faut dire que j'en avais fait des tonnes. En général c'est ce qui passe le mieux.
Quand j'ai eu fini mon casse dale, le mec m'a proposé de me reposer. C'est ce que j'ai fait. De toutes façons, pour le reste de mon plan, j'avais besoin de toutes mes forces et il vaudrait mieux qu'il fasse nuit.

jabberwock

rhoooo...ce que je peux dire, c'est que tu sais quand t'arreter pour emme*der euh garder en haleine le lecteur...

vite, la suite...

tita758

La suite mardi. Week end prolongé pour moi

Pitaine

Sont stigmatisé quand même ces pauvres Druzes. A peine ils annoncent leur nationalitée que forcément on les considère comme des mercos/mafieux...

Sinon, Hassan à le feeling pour tomber etre les mains de gars qui ont un accent allemand abominable non? ;D
Pirate un jour, Pirate Toujours!

Venez lire les Bons Rapports de Bataille de Gryff et Pitaine:
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tita758

tita758

J'ai mis deux jours à vraiment me remettre. Faut dire que j'en ai profité. Nourri et logé par l'armée Pannoc c'est toujours du bonheur. Quoique niveau nourriture, on tombait vite dans l'ordinaire. Le poisson fumé ça va un repas ou deux, après on s'en lasse. J'avais profité de ces deux jours à observer la vie de la base. La journée, j'avais toujours des Nisses pour m'observer. J'en ai compté sept. Par contre, j'ai jamais vu le moindre civil et la porte du dernier bâtiment n'a pas été ouverte une seule fois sous mes yeux. Rien n'en est sorti, rien n'y est entré. Ce que je cherchais y était sûrement conservé.
Le jour, il y avait quatre gardes au moins en service. La nuit, c'était plus pareil. Un seul mec stationnait sur son mirador. Les autres dormaient. La plupart du temps à poings fermés, en tous cas, je les entendais ronfler. C'est pour ça que j'ai agi de nuit. Avec leurs viseurs infrarouges, les Nisses m'auraient vu de jour ou de nuit. Mais la nuit, il n'y en avait qu'un seul debout et ce serait plus facile de m'en occuper.
Je suis sorti de ma petite chambre. Sans faire de bruit, j'ai remonté le couloir jusqu'à l'arsenal. Personne évidemment. J'ai enfilé rapidement une tenue d'un Nisse, mis son casque et emprunté son arme. J'ai vérifié mon équipement et pris mes affaires dans un petit sac que j'ai trouvé sur le sol. J'ai bien vérifié qu'il n'y ait pas de traceur dans le sac ou sur la tenue. Ça paraissait bon. J'ai bidouillé vite fait les fusils combis sur le ratelier. Au cas où. Sur les modèles anciens, un choc un peu violent peut suffire à détraquer l'ensemble de la machine. Je suis sorti, direction, le mirador.
Comme les autres nuits, il y avait un garde, seul, en haut. Je suis monté, en risquant de tomber au moins deux fois à cause du givre sur les barreaux métalliques. Arrivé en haut, je voyais le casque du garde orienté vers moi, fixement. Je suppose qu'il m'analysait. J'ai tenté le bluff, je n'aurais qu'une seule chance.
"Che n'arrife pas à tormir, zi tu feux, che prends ton tour et tu prends mon prochain, ja?"
Le garde a secoué la tête, m'a tapoté l'épaule. Il m'a échangé le fusil combi que j'avais contre sa HMG et est descendu du mirador par le chemin que j'avais pris. Conclusions, les Nisses sont gentils mais pas malins. Tant mieux. J'ai vérifié qu'il entre dans le bâtiment d'habitation et attendu un peu, le temps qu'il s'endorme.
J'ai réglé le capteur de mon casque sur le maximum. C'était super. Je pouvais tout voir, y compris la variation de température des objets autour de moi, les métaux en bleu, les  organiques en jaune, les sources de lumière en rouge. J'aime bien. Ils ont du bol les Nisses, ils ont en permanence les avantages de la nitrocaïne sans en avoir les effets indésirables. Je suis descendu du mirador, avec la HMG, un peu lourde pour moi, en bandouillère, et me suis approché du dernier bâtiment. La porte n'était pas fermée à clef. Il y avait de la neige en tas devant et il semble que personne n'y soit entré depuis longtemps. J'ai poussé la porte
J'avais de la chance. J'aurais pu tomber sur un laboratoire souterrain bourré de zones blindées et de mots de passes à donner, plein de gardes armés jusqu'au dents. Mais non. C'était juste une sorte de hangar. J'étais en haut d'une passerelle métallique et il y avait des caisses en contrebas. Je pouvais y accéder par un simple escalier de l'autre côté du hangar. Il était pas bien grand ce hangar, la mission serait facile. Je me suis pas pressé, j'ai descendu l'escalier en vérifiant bien tous les spectres optiques possibles et j'ai fouillé le lot de caisses.
J'avais mémorisé la forme de l'appareil et les inscriptions bizarres qu'il y avait dessus. Encore une fois j'ai eu du bol. Il devait une avoir une centaine de caisses dans le hangar, la plupart portant des symboles yuyu curieusement, mais je suis tombé sur la bonne caisse au bout de cinq essais seulement. L'objet était tout seul, emballé dans de la neige polystyrène. Pour le protéger des chocs, ça parait normal. C'était un petit machin, pas plus gros que le poing, de forme rectangulaire. D'un côté il y avait des trucs qui ressemblaient à des prises, à l'opposé des sortes de bouton et sur les autres faces, des symboles bizarres. J'étais pas là pour jouer aux laborantins, je refermais la boîte après y avoir pris le petit cube. Je reprenais la Hmg dans la main et me tournais vers l'escalier;
La porte du hangar s'est ouverte violemment à ce moment.

Pitaine

Tu apprend l'accent chinois pour la prochaine partie? ;D
Pirate un jour, Pirate Toujours!

Venez lire les Bons Rapports de Bataille de Gryff et Pitaine:
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tita758

Désolé vous allez vous cogner cet accent ridicule quelques jours encore...

En fait ca me fait rire j'hésite à écrire une histoire avec seulement des Nisses et en face des Suisses ou des Ariadnais

takezo

Si un de tes nisses a un cheveu sur la langue je me roule par terre!  ;) ;D

tita758

Je me suis couché à terre. Je crois que j'avais jamais été aussi vite. J'ai regardé la porte d'où je voyais arriver les Nisses. J'étais pris au piège. Mon plan n'avait pas vraiment fonctionné. Je pensais me tirer en douce avec une HMG gratuite, j'étais bloqué dans un trou à rats avec sept pros face à moi. Ils ne m'avaient probablement pas encore repéré, vu que j'étais encore en vie.
"Hazzan, zortez les mains en l'air, nous zafons que fous êtes izi. Nous allons tirer."
Du bluff. Quand un mec dit ça, en général, c'est qu'il ignore où vous êtes et il tente de faire croire le contraire. J'étais planqué derrière un lot de caisses portant avec des inscriptions en chinois. Si je lisais bien – je lis le chinois couramment, c'est l'avantage d'avoir beaucoup changé de patrons - c'était du matériel optique. Aucun intérêt sur le moment, mais au moins, ça ne risquait pas d'exploser. Sauf si l'étiquette avait faux.
"Zortez Hazzan, nous allons oufrir le feu"
Là c'était pas du bluff. Eux savaient ce qu'il y avait dans le hangar, et s'ils voulaient m'avoir ils pouvaient très bien essayer de tirer au hasard en évitant de tirer sur les trucs dangereux ou les explosifs, s'il y en avait. Ils se sont avancés, quatre d'entre eux, en ligne sur la passerelle. Dans quelques secondes, ils pourraientme voir.
J'ai pas réfléchi. J'ai tiré le premier. J'avais un peu l'avantage. Ils avaient une douzaine de mètres à faire sur une passerelle à découvert à faire avant l'escalier métallique et je savais où ils étaient. En plus, j'avais une HMG, eux des combis un peu sabotés. Sans sortir la tête de la protection des caisses Yuyu, j'ai ouvert le feu sur la passerellle. Avec le capteur infrarouge du casque, je voyais les stries laissées par les balles qui volaient vers leurs cibles.
J'ai dû vider la moitié d'un chargeur avec la première salve. Mais au moins j'ai eu les quatre premiers avant qu'ils ne réagissent. Les trois autres avaient commencé à tirer depuis la porte. Je perdais mon avantage. Ils pouvaient plus ou moins deviner où j'étais, même sans me voir et ils étaient sur mon chemin et en hauteur.
J'ai entendu une série d'injures venant de l'un d'eux, alors que le débit des tirs diminuait; mon petit sabotage avait probablement fait effet. J'ai saisi l'occasion. Une roulade sur la droite, je reprennais la HMG fermement et envoyais une volée de bastos dans la direction des vikings. Celui qui essayait de réparer son combi a été touché le premier, à la tête. Les deux autres se sont agenouillés, très pros face à mes tirs, puis ont tiré plus ou moins au hasard. Faut dire que contre une HMG, la plupart des gens censés commencent par courir, vers l'arrière. Eux tentaient de se défendre.
J'ai reculé un peu, vers l'escalier. Dès que j'arrêtais de tirer, les deux Nissses se relevaient et tiraient. J'ai sauté vers un groupe de caisses. J'ai évité les balles. De justesse. J'ai vérifié l'état de mon chargeur, j'avais de quoi lacher encore une seule salve avant de devoir abandonner. J'étais en mauvaise posture. Deux vikings me bloquaient la seule sortie et je n'aurais qu'une seule chance. Ils étaient à peine trois mètres plus haut que moi et à une dizaine de mètres vers l'avant. L'escalier qui menait à la sortie était derrière moi et il faudrait faire le tour du hangar sur une passerelle à découvert pour m'échapper.
Les tirs s'étaient arrêtés. Au début, je pensais qu'ils économisaient les munitions, ou qu'ils rechargaient. J'avais tort. Ils avaient peur. Une des caisses qui me dissimulait portait un panneau de danger "infllammable". Le capteur infrarouge que je portais avait viré au rouge clignotant à chaque fois que j'avais regardé ce symbole. Visiblement, les Nisses ne voulaient pas prendre le risque de faire pêter cette caisse. C'était le moment où jamais.
J'ai poussé la caisse sous la passerelle sur laquelle ils se tenaient. J'ai tiré une longue rafale dans la direction des Nisses pendant que je reculais vers le premier abri disponible - encore des caisses, provenance Bourak apparemment cette fois. Mes dernières balles n'étaient pas pour les Nissses, mais pour mon abri précédent. Les balles explosives ont tapé dans la caisse et ce qu'il y avait à l'intérieur a pris feu, comme prévu.
Les flammes qui s'en échappaient étaient de toutes les couleurs sur mon capteur optique. Beaucoup de verts fluos. Ces flammes montaient rapidement à mesure que le liquide inflammable brulait, et une fumée violacée s'échappait. J'ai coupé le capteur optique, il ne servait plus à rien avec tout ça. Sans appareillage, je ne voyais plus grand chose. Les reflets de l'incendie - verdâtre curieusement, qu'est ce qu'ils foutent dans leurs produits chimiques les Yuyu? - étaient visibles sur les parties métalliques de l'escalier. Je voyais les Nisses qui reculaient, génés par la fumée.
Ils ont fermé la porte derrière eux, me retenant prisonnier dans le hangar où j'avais mis le feu. Au moins je voyais clair sans le capteur optique grâce à mon petit incendie verdâtre.