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(Récit) : Prototype Quatre

Démarré par tita758, 10 Août 2010 à 11:16:05

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kenjaki

euh.... un droïde en veille.... son système Camo/To, je le vois bien éteind...

tita758

je me suis posé pas mal de questions sur cette partie en fait

je vais peut etre la refaire, j'ai des doutes  aussi

tita758

Le domicile du Docteur Osterman n'était pas très loin de son travail. Quelques arrêts de bus seulement. Le convoi de la police, ignorant les signaux de circulation mit moins de dix minutes à arriver devant la porte. C'était un petit pavillon avec un jardin très simple et assez mal entretenu. Di songea qu'Osterman était certainement célibataire, vu l'état des lieux. Le commissaire Ramirez utilisa les clefs prélevées sur le cadavre pour ouvrir la porte d'entrée. Une voix électronique résonna quand la porte fut franchie : «Bonjour Docteur Osterman.. » Di fut surpris par la voix qui venait des enceintes du vestibule. Il ne s'attendait pas à un tel accueil de la part de la maison d'un mort. Dehors, la pluie avait repris, Di était content de pouvoir travailler en intérieur.
Il fit un geste et effleura son comlog. Les trois tacbots se mirent en branle et avancèrent dans les pièces de la maison. Sur la gauche du juge, il y avait une cuisine moderne dont les éléments étaient couverts de poussière. Sur la droite, une salle de bain et des toilettes à peu près propres. Vers l'avant, il semblait y avoir un salon en face et deux portes un peu décalées sur les côtés. Tortue entra dans le salon, Tigre prit la porte de droite, un escalier montait alors que Dragon prit la porte de gauche qui ne dissimulait qu'un placard. Di se dirigea vers la cuisine. Les tiroirs ne contenaient rien d'intéressant, quelques gâteaux secs et des conserves. Le congélateur débordait de surgelés mais Di n'était pas là pour cuisiner. Le frigo était presque vide à l'exception de boissons gazeuses. A première vue, la cuisine n'était pas la pièce dans laquelle Osterman passait le plus de temps. Seul le micro-ondes avait l'air de servir régulièrement, le frigo était couvert de prospectus aimantés avec des pubs pour des boîtes de livraison à domicile de nourritures exotiques. Di prit la fiche du restaurant Yujing « Le Jardin de l'Orient » et la consulta longuement.
Il prit ensuite la direction de la salle de bains dans laquelle rien ne retint son attention. Le placard que Dragon avait ouvert ne contenait que des ustensiles de ménage. Ils étaient couverts de poussière eux aussi. Di fut un peu dégoûté. Il se demanda si l'appartement était vraiment occupé, mais les quantités de nourriture dans le frigo et le congélateur prouvaient qu'Osterman venait probablement de temps en temps. Alors qu'il se rendait au salon, Di demanda au commissaire Ramirez : « Vous êtes déjà venu ici?
_ Non, on vous a attendu. Pour l'instant j'avais enquêté seulement sur le lieu de travail de la victime, ça me paraissait suffisant. D'ailleurs, vous espérez trouver quoi ici?
_ De quoi ouvrir son ordinateur. Il y a certainement quelque chose qui nous donnera une idée. »
Ils entrèrent dans le salon. Tortue tournait le dos et regardait par la baie vitrée. Le salon était aménagé simplement, un canapé, un écran holo en 3D, un ordinateur domestique à côté duquel étaient empilés des boitiers de logiciels de jeux, une table basse sur laquelle restaient encore des reliques de pizza en cours de décomposition et un fauteuil confortable. Un meuble bas en vieux bois complétait l'installation, Di s'en approcha et l'ouvrit. Il y avait un ensemble d'assiettes et de couverts, quelques verres et des boitiers de disques vidéos holographiques, principalement des films de science-fiction ou d'horreur. Di referma le buffet et prit la direction de l'étage.
Il n'y avait que deux petites pièces en haut. Tigre avait déjà vérifié les deux pièces et n'avait émis aucun signal. C'était sans danger. Di commença par la chambre. Il ne fut pas surpris de voir un lit défait et d'y trouver une odeur rance et désagréable. La chambre était assez petite, mansardée et peu éclairée. Il y avait un autre projecteur holographique et quelques gadgets technologiques sans intérêt. Di remarqua quelques livres sur un meuble, principalement de la littérature de divertissement et des revues de bande dessinées. L'autre pièce était un bureau. Deux murs étaient occupés par des bibliothèques pleines d'ouvrages de référence sur les intelligences artificielles ou sur Aleph, quelques autres sur les espèces intelligentes non humaines ou l'histoire de l'invasion par l'armée combinée. Le bureau était complété par un espace de travail sur lequel étaient empilés des dizaines de documents qui suivaient le même désordre que celui du bunker. Di fouilla un peu la masse de papiers mais ne comprit pas forcément toutes les notes qu'il avait sous les yeux.
Di se retourna et vit sur le mur proche de la porte des coupures de journaux collées sur un présentoir en liège. Tous les articles concernaient l'intelligence artificielle et les travaux que réalisait Osterman. Il y avait une photo d'Osterman qui datait déjà d'une quinzaine d'années avec plusieurs personnalités politiques.
Di activa l'ordinateur du bureau et envoya Ramirez essayer l'ordinateur du bas. L'appareil du haut était opérationnel et n'était pa protégé. Di consulta les pages de Maya favorites du Docteur mais ne trouva pas grand chose. Des sites d'informations, quelques pages sur les loisirs numériques, la réalité alternative, des sites de vidéos érotiques et d'autres de science-fiction ou d'horreur. Di vérifia les fichiers personnels de l'ordinateur mais ne trouva que des vidéos et de la musique sans grand intérêt. Les documents de travail contenus dans cet ordinateur dataient tous d'une bonne dizaine d'années et étaient déjà dans le dossier qu'Aleph avait intrachargé plus tôt. En bas, Ramirez avait découvert que l'ordinateur n'était destiné qu'aux loisirs du scientifique. Aucun document sérieux, quelques films, toujours le même genre, mais rien qui ne serve d'indice sérieux. Di descendit et demanda au commissaire d'appeler à son bureau pour que ses agents  essaient tous les mots de passe possible ayant un rapport avec la science-fiction, l'horreur ou les films érotiques. Ce genre d'investigation risquait de prendre du temps mais avec un peu de chance, ça pourrait ouvrir la mémoire de l'ordinateur du bunker.
Les deux hommes et les trois tacbots ressortirent de la maison. Ramirez retourna dans la voiture alors que Di et ses robots firent le tour du bâtiment pour jeter un oeil au jardin. Il n'y avait pas grand chose dans cet espace : une table et quatre chaises en plastique, un barbecue recouvert d'un sac poubelle plastique transparent et une poubelle dédiée au tri sélectif. Di haussa les épaules, agacé par la pluie et retourna vers la voiture. La voix d'Aleph se fit entendre à la sortie du comlog : « Di Renjie, je tiens une information qui vous intéressera. Un autre meurtre de scientifique a eu lieu. Pas ici, sur Terre. Si vos investigations ici n'avancent plus, j'insiste pour que vous y alliez.
_ Sur Terre? Où sur Terre?
_ Un monastère grec. C'est dans une région que vous connaissiez sous le nom d'Empire Byzantin. La victime s'appelle William Meleque, un moine orthodoxe, il avait lui aussi travaillé sur des sous-systèmes me concernant il y a quelques temps.
_ Si nous sommes face à un tueur en série qui s'attaque à ceux qui ont travaillé pour vous, nous ferons bientôt face à un véritable génocide non?
_ Evitez l'humour avec moi Di Renjie. Votre navette est déjà prête, une fois à Athènes, vous rencontrerez la commissaire principale Lena Oissos, je l'ai déjà déchargée de l'affaire, elle vous apportera toute l'aide nécessaire. »
Di termina le tour du pavillon et revint à la voiture du commissaire. Il prit place à l'arrière et demanda à être conduit d'urgence à sa navette sur le spatioport. Il laissa à Ramirez comme instruction de le recontacter de toute urgence si quelqu'un arrivait à pénétrer la mémoire de l'ordinateur.
La voiture blindée démarra pendant que Di consultait une seconde son comlog pour vérifier la liste des spécialités culinaires grecques.

Pitaine

Un chinois médiéval connaitre l'empire byzantin? Ca me parait bizzare...

Par contre pour le camo du droïde en veille, ça me parait bien trouvé moi.

Par contre, les souvenir précis de Di me trouble toujours un peu. Il n'as pas été résucité mais recrée non? La plupart de ses souvenirs d'époque devrais être perdu à jamais hors quelques souvenirs "recomposé" des évenements important de sa vie connu des historiens d'Aleph?
Pirate un jour, Pirate Toujours!

Venez lire les Bons Rapports de Bataille de Gryff et Pitaine:
http://gryff-et-pitaine.fr/?page_id=709

darkdoji

aleph redonne une personalité complète, il faut donc des souvenirs paraissant vrai pour la personne elle même, des petits détails dont on se rappelle on sait pas trop pourquoi...moi ça me paraît cohérent

et sinon toujours très bien le récit
Warcor Lyon

et la le Ninja hacker répondit à l'Avatar: bzzzzzzjopj! et celui-ci s'évanouit sous tant de violence ...

tita758

Merci pour les commentaires

Pour cette histoire de souvenirs, et parce que j'ignore comment ils bossent chez Aleph en fait, je me suis dit qu'Aleph pouvait intégrer des fausses images dans la mémoire de la recréation qui lui feraient croire à une véritable résurrection

quant aux souvenirs de Di sur l'Empire Byzantin c'est plausible que le personnage historique ait connu Byzance. Il a vécu vers l'époque de Charlemagne, pour ainsi dire à l'apogée de l'Empire Byzantin et les chinois avaient depuis plus de cinq cent ans des contacts diplomatiques avec l'Empire Romain
il ne savait probablement pas tout sur Byzance, mais il en connaissait au moins l'existence, le nom du Basileus et quelques autres détails communs de la politique internationale de son époque (le Juge Di historique a fini premier ministre de l'Impératrice Wu Ming (je suis plus sûr de son nom à celle là))

Pitaine

06 Septembre 2010 à 16:46:18 #46 Dernière édition: 06 Septembre 2010 à 16:50:35 par Pitaine
Si t'as des sources pour tes histoires de diplomatie entre romain et chinois, fait suivre ça m'interresse. (perso, j'en était resté à "vague rumeurs et potentiels voyageurs isolé, faut pas oublier qu'entre empire romain et chine, y'avais une tripoté de royaumes relativement hostile...)

Après effectivement j'avais pas envisagé que les souvenirs évoqué ne soit pas des souvenir d'origine mais juste des élément placé la par aleph pour crédibiliser sa propre personalité au yeux de la recréation.
Pirate un jour, Pirate Toujours!

Venez lire les Bons Rapports de Bataille de Gryff et Pitaine:
http://gryff-et-pitaine.fr/?page_id=709

tita758

dans des bouquins empruntés à la bibliothèque pour les sources

Pitaine

Mais dis moi les quel bon dieu! ;D

Je cherche pas à te prendre en défaut hein,  Juste que si des sources ont été publié sur ce sujet, je veux les lires, ça m'interresse!
Pirate un jour, Pirate Toujours!

Venez lire les Bons Rapports de Bataille de Gryff et Pitaine:
http://gryff-et-pitaine.fr/?page_id=709

tita758

franchement j'ai pas de titre en tête
pendant un temps je me suis plongé dans tous les bouquins que je trouvais sur la Chine en vue d'un voyage là-bas (que je n'ai pas fait faute d'argent)

la plupart étaient des livres de photos ou d'histoire

tita758

II Le cas William Meleque

« Vous risquez d'être surpris par l'aspect de l'endroit où vous allez atterrir.
_ Pourquoi cela? » Di, assis confortablement dans le siège de la navette qui lui était réservée profitait du voyage en dégustant un ensemble de spécialités de Runenberg préparées à son attention lors de son court séjour. Il avait activé sa connexion avec Aleph afin de passer le temps et d'intracharger les données concernant ce nouveau cas.
« Pour l'instant vous n'avez vu que des endroits civilisés de la Sphère Humaine. La Terre est loin de ressembler à tout cela. Il y a des endroits perdus où aucune connexion à Maya n'est possible par exemple. 
_ Ce ne serait pas étonnant pour un monastère. De mon temps, ces endroits étaient retirés de tout, isolés et difficiles d'accès. J'ai consulté Maya et il me semble que la Grèce est une région montagneuse. Le monastère où je dois me rendre est très difficile d'accès? Même en véhicule volant?
_ Au contraire, son accès est facile. Il est en plein centre ville d'Athènes. Par contre il est retiré du monde car aucune connexion à Maya n'y est établie, ni même dans un rayon d'une dizaine de mètres. Sur place, vous devrez travailler seul, sauf si quelqu'un a disposé une balise de répétition à proximité.

_ Il me semble qu'installer une de ces balises est une priorité pour moi. Faites, je vous prie, transférer un ordre de déploiement immédiatement. Je ne voudrais pas que vous me manquiez à un moment critique. Dites m'en plus sur ces zones isolées de la Terre s'il vous plait.
_ Je ne vais vous parler que de celle où vous allez, la Grèce. A votre époque, il s'agissait d'un grand centre économique et culturel, en plein centre du monde occidental. Le pays était dirigé par un Empereur situé à Byzance à quelques journées de trajet seulement. Aujourd'hui, il n'y a plus rien. Le pays est sous contrôle pannocéanien, dont la capitale est à plusieurs milliards de kilomètres de là. Les habitants ont fuit le pays suite à diverses crises économiques et sociales majeures qui ont eu lieu au cours des trois derniers siècles. La population actuelle de tout le pays pourrait largement tenir dans Athènes, qui en est la capitale administrative. Vous risquez de trouver ces lieux très vides pour tout vous dire.
_ Effectivement, j'avais imaginé un espace urbain dense et peuplé. Ce sera une expérience curieuse de me retrouver dans un coin perdu. » Quelques secondes de silence s'imposèrent. Di finissait une bouchée de pattes de dindes grasses de Paradisio. Un peu de jus coulait sur sa moustache. Il s'essuya les lèvres et poussa le plat qui lui faisait face : « Je n'ai pas encore consulté le nouveau dossier intrachargé, j'étais absorbé par votre récit. Que sait-on pour le moment?
_ William Meleque, la victime, soixante quatre ans, ancien informaticien spécialisé dans les langages informatisés et la reproduction du langage humain. Il avait travaillé sur Aleph dès le début afin de générer un système de vocalisation de synthèse efficient et compréhensible dans toute la Sphère. Il y a une douzaine d'années, il a choisi de suivre une autre voie, il est parti en Grèce pour y devenir moine. Plus aucune nouvelle depuis.
_ Jusqu'à avant hier où un autre moine a découvert le corps de Meleque dans sa cellule, mort depuis au moins une journée. Je consulte le dossier en même temps, merci. Je lis que l'autopsie signale l'usage de poison?
_ Il s'agit de conium maculatum mélangée à de l'opium et de la Datura. D'après la légende, ...
_ Socrate serait mort en buvant de cette substance. Je connais cette histoire. J'avais étudié la vie de ce philosophe dans ma première existence. Il était un peu hors des sujets traditionnels mais la lecture de ses disciples n'était pas complètement inintéressante. Ce qui me surprend, c'est l'usage de ce poison en particulier.
_ Que voulez vous dire?
_ D'après Maya, l'effet du poison n'est pas immédiat, la victime peut mettre beaucoup de temps à mourir. De plus, qui aurait utilisé aujourd'hui ce genre de produits? Je suppose qu'en Grèce, il est facile de trouver des produits chimiques toxiques qui peuvent tuer sans s'embarrasser à chercher la composition exacte d'un poison utilisé il y a plus de deux mille cinq cent ans.
_ La police grecque a tiré plusieurs hypothèses de tout cela. Le meurtrier serait une femme, leur profil psychologique les conduit plus souvent au meurtre par empoisonnement que les hommes. De plus, il serait pharmacien, chimiste ou historien. Actuellement, les policiers grecs interrogent toutes les chimistes, les historiennes et les pharmaciennes qu'ils peuvent trouver.

_ Si ces hypothèses sont incorrectes, elles seront épuisées par cette affaire avant d'avoir avancé d'un pas.
_ C'est pour cela que vous intervenez. Les comptes-rendus d'interrogatoires font déjà plusieurs milliards d'octets et les données continuent d'affluer » Di se permit un léger sourire. « Je verrais ce que je peux faire, je vais me reposer un instant, si vous le permettez bien entendu. ». Il allongea le fauteuil dans une position plus confortable et ferma les yeux.

tita758

L'interphone réveilla Di. Il avait mal dormi, ses rêves avaient été tourmentés. Il pensait à son enfance, encore et toujours. Des images de rizières, de ses proches qu'il ne reverrait jamais. En se réveillant, Di se demanda s'il aurait une chance de connaître ses descendants. Il en avait certainement mais comment les retrouver? La voix de l'interphone annonçait l'arrivée en Grèce dans moins de cinq minutes. Di consulta son horloge interne et alla se préparer; Il avait largement le temps de se laver et de se changer avant de débarquer. En théorie, un comité d'accueil semblable à celui de Paradisio l'attendrait.
Di sortit de la douche et enfila rapidement sa combinaison. Il se coiffa sans faire trop d'efforts pendant que l'appareil finissait de ralentir. Il était prêt à descendre quand les voix synthétiques de ses tacbots lui signalaient que la voie était sûre. Sur le tarmac, une jeune femme attendait. Elle était jeune, brune, assez jolie. Elle sourit à Di qui la salua en s'inclinant. Di descendit les quelques marches de la navette et tendit la main à la jeune femme. « Bonjour mademoiselle, je suis l'envoyé spécial au service d'Aleph Di Renjie, à qui ai-je l'honneur?
_ Commissaire Principale Lena Oissos. Je suis chargée de vous escorter jusqu'au monastère. » Ils échangèrent quelques banalités pendant qu'ils s'approchaient de la voiture de police qui les transporterait. Lena Oissos entra la dernière dans le véhicule vert et blanc. Elle frappa contre la vitre blindée qui isolait le conducteur et le véhicule démarra. « Nous ne sommes pas loin du monastère, il est en ville. Par contre à l'intérieur, je ne pourrais rien pour vous. Les moines ont toléré ma présence une fois, ils refusent que je parle, la règle du silence m'est imposée et je ne pourrais communiquer avec vous qu'en cas d'extrême urgence et à voix basse. Je suppose que vous n'aurez pas ce problème avec eux.
_ Je suppose aussi. Vous avez dit l'immeuble?
_ Oui,il y a environ trois cent ans, les moines du monastère des météores ont investi leur argent dans l'achat de plusieurs propriétés de standing dans les grandes cités grecques. Avec la désertification du vingt et unième siècle, certains moines ont eu l'idée de vivre coupés du monde mais à l'intérieur de ces immeubles. Ils ont fait bloquer tout accès à Maya et les portes du monastère ne sont ouvertes que sur invitation, autrement dit, à moins d'utiliser du papier et un crayon, ils sont injoignables. Le monastère où nous allons fait neuf étages, il est typique de l'architecture de buildings du vingtième siècle. 
_ Il y a des règles rituelles que je dois respecter pour ne pas choquer les moines?
_ Parlez à voix basse et ne parlez à personne d'autre qu'à votre guide. Evitez de vous moquer ou les mots vulgaires, ou alors dans une langue que les moines ne comprendront pas.  Je suppose que vos drones ne seront pas les bienvenus mais personne ne devrait rien vous dire. Demandez leur de rester silencieux et discrets surtout. Sinon il nous a été refusé de placer une balise de répétition, nous n'aurons pas accès à Maya dans l'immeuble, désolée.
_ Qu'avec vous découvert jusqu'à maintenant?
_ Nous arrivons, vous demanderez ce que vous voudrez à Euriste, c'est votre guide. » La voiture de police ralentit devant un immeuble en béton qui avait besoin d'être rafraichi. Un jeune homme en robe de bure ouvrit la porte de Di : « Je suis le frère Euriste, c'est moi qui vous guiderais monsieur.
_ Merci Frère Euriste. Je suis Di Renjie, vous pouvez m'appeler Ren si Euriste est votre prénom. Pour nous simplifier la vie, mes drones ne nous accompagneront par dans l'immeuble.
_ Merci Ren, veuillez me suivre. Madame Oissos, bonjour et bienvenue».
Les deux accompagnateurs de Di se signèrent en entrant dans l'immeuble. Di ne connaissait pas ce geste et ne les imita pas. Le hall de l'immeuble avait été transformé en salon d'accueil pour les gens venant de l'extérieur. Une seule porte menait vers les étages, les autres semblaient avoir été condamnées. Quand il eut franchi la porte intérieure, un bip résonna sur le comlog de Di et de la Commissaire, signalant qu'Aleph était inaccessible désormais. L'intérieur du monastère était richement décoré.
Euriste fit visiter à Di les différentes salles communes du monastère, ajoutant quelques détails historiques ou artistiques devant quelques icônes majeures ou quelques pièces d'artisanat. Di agitait la tête poliment à chaque commentaire mais souhaitait que la visite ne se prolonge pas. Ils visitèrent les trois premiers étages de cette façon : ici le réfectoire, ici les cuisines, ici la salle de prières, ici les laveries, là la bibliothèque... Quand la visite touristique fut terminée, Euriste emmena les deux invités au septième étage. Dans l'ascenseur, Di demanda : « Que pouvez-vous me dire sur la journée où le meurtre à eu lieu?
_ C'était une journée particulière puisque le Frère William avait de la visite. Son invité et lui se sont longuement entretenus dans la bibliothèque puis sont montés dans la cellule du frère. Ils sont restés ensemble encore une heure environ et l'invité  est reparti.
_ D'après la police c'était une femme?
_ D'après moi, c'était un homme. Cheveux courts, brun, les oreilles un peu grandes mais surtout mal rasé. La police peut dire ce qu'elle veut, j'ai vu un homme. » Di regarda la commissaire. Elle avait l'air déterminée. Elle se pencha vers l'oreille de Di et lui susurra à l'oreille : « Quelqu'un peut avoir l'apparence d'un homme et être une femme. Il y a les chimères nomades qui ont des apparences étranges ou une personne avec un holo-projecteur, peut être même un spécialiste de l'impersonnation? » Comme Euriste la regardait fixement, la commissaire s'est tue.
« Septième étage, dit Euriste, nous y sommes.
_ La personne que vous avez vue a donné son nom?
_ Oui, il a laissé son nom sur le registre de l'entrée. Bernard Borgesa je crois.
_ Il y a eu des enregistrements de cet entrevue?
_ Certainement pas. Mais ici, les cellules n'ont pas de portes. Plusieurs frères les ont vus discuter dans la cellule et boire un verre de vin ensemble, le meurtrier présumé a même salué très poliment le Frère Héraikos en sortant de la cellule, et à ce moment là, le frère William était toujours vivant. Le Frère Héraikos l'a juré devant Dieu.
_ Boire du vin? C'est permis?
_ C'est toléré disons. C'est l'invité du Frère William qui avait du l'amener dans sa sacoche.
_ Il en reste? »

tita758

la suite dans la semaine

j'ai du m'interrompre un peu pour raisons professionnelles désolé

kenjaki

pas de soucis, continue comme çà !

tita758

En sortant de l'ascenseur, Di ressentit un picotement à l'arrière du crâne, là où est logé son Cube. Il entendit faiblement : « Di, c'est moi, il semble que j'ai un accès à votre comlog ici. Il y a une balise de répétition dans l'immeuble. Ne dites rien qui laisse supposer de ma présence ». Euriste les fit entrer dans la cellule du Frère William, c'était la cinquième sur la gauche. Il s'agissait certainement d'un ancien appartement découpé en surfaces plus petites pour convenir aux moines. Dans la cellule du Frère William, comme dans toutes les autres, il n'y avait qu'un simple lit en métal, une table et deux chaises ainsi qu'une armoire où Di ne trouva que des robes de bure et des accessoires de toilette. Un condensateur avait été utilisé ici, on pouvait sentir le frais en entrant dans la pièce, mais l'effet n'était pas optimal. L'immeuble était mal isolé et les portes ouvertes ne facilitaient pas l'usage de cet appareil. Le corps avait été laissé en place, immédiatement à côté du condensateur. Les premiers signes de putréfaction commençaient toutefois à apparaître. Di ordonna à la Commissaire de déplacer le corps dès que la visite serait terminée.
Le Frère William était allongé sur le lit, exactement là où il avait été découvert. La petite table et les deux chaises avaient été renversées, ainsi que les deux gobelets et la petite gourde qui avaient dû y être déposées. Le liquide répandu depuis la gourde et un des deux gobelets avait taché le sol en synthétique, laissant une large empreinte rouge et noire indélébile en souvenir. Di demanda : « L'analyse a relevé la présence de poison dans ce liquide? » Lena Oissos opina, toujours sous surveillance du Frère Euriste, elle n'osa pas prononcer un mot. Di fit le tour de la pièce et observa plus attentivement les taches sur le sol. « Pour moi, tout s'est passé de cette façon : l'invité de la victime avait apporté cette gourde de poison mélangée à du vin rouge, vue la couleur des taches sur le sol, ils ont trinqué mais le meurtrier n'a pas touché à son verre. La victime a avalé le liquide puis le meurtrier est parti. Le poison ayant besoin d'un petit moment pour agir, la victime ne s'est rendue compte de rien. Quand les effets se sont fait sentir, il a été pris de spasmes, a renversé la table et les chaises, a voulu s'allonger pour se calmer et a fini par mourir d'asphyxie sur son lit. Pouvons-nous voir vos cuisines? Je veux vérifier quelque chose.» Euriste tendit la main en direction de la sortie. La commissaire Oissos semblait dubitative, le monastère entier avait été fouillé par ses hommes et rien n'avait été découvert.
Les trois personnes descendirent jusqu'au premier étage. Les cuisines étaient à côté du réfectoire. Il émanait une odeur de soupe aux épices et d'huile d'olive. Di huma l'air avec délice puis se reprit. Il demanda au Frère Euriste de faire ouvrir les placards. La liste des ingrédients disponibles était longue mais Di ne trouva rien qui l'intéressait. Il demanda à Euriste : « Les moines ont-ils le droit de sortir pour faire des courses?
_ Des courses? Bien sûr que non. Les autorisations de sortie ne sont accordées qu'à titre exceptionnel pour des évènements familiaux d'importance, des mariages, des baptêmes ou des décès de proches. Il n'y a pas plus d'une ou deux sorties par mois, et encore, elles sont consignées et il est interdit d'emmener quoi que ce soit et encore plus de ramener quelque chose de nos excursions.
_ Très bien. Je constate en plus que vous n'avez aucun des ingrédients nécessaires à l'élaboration du poison qui a tué la victime. Ceci invalide donc l'hypothèse farfelue du suicide ou du meurtre par un des moines. Personne ici ne peut avoir eu accès à ce mélange. Nous allons sortir, j'ai deux vérifications à faire.»

tita758

Une fois sortis du monastère, Lena Oissos retrouva le sourire. Être condamnée au silence n'avait pas l'air de lui plaire. La présence d'un agent d'Aleph ne semblait pas lui plaire beaucoup non plus mais il s'agissait d'un ordre. Di s'inclina vers le Frère Euriste et lui dit qu'il le ferait contacter s'il avait de nouveau besoin de ses services. La Commissaire et Di prirent place dans la voiture et prirent la direction du commissariat principal d'Athènes. « Avez-vous pu faire les relevés d'empreintes lors de vos premières investigations?
_ Oui. Nous avons pris des empreintes sur les gobelets, la gourde, le lit, la table, les chaises. Nous en avons trouvé deux, celles de la victime évidemment et une autre série non identifiable. » Di réfléchit un instant : « vous disposez de quelles bases d'analyses d'empreintes?
_ Le réseau Pannocéannien entier. Cela recouvre toutes nos planètes. Toutes les empreintes des citoyens sont prises. Rien ne peut nous échapper.
_ Le meurtrier n'est donc pas Pannocéannien. Il était toutefois probablement caucasien, puisque le Frère Euriste ne nous l'a pas décrit autrement, il aurait certainement mentionné si l'invité avait été un asiatique ou un africain. Vous savez ce que faisait la victime avant de devenir moine?
_ Pas vraiment, son dossier n'était pas complet avant son arrivée en Grèce. » Di expliqua à la Commissaire qui était William Meleque. Pendant son explication, son Comlog émit une série de bips, Aleph entrait en contact avec lui : « Vous avez un message urgent. L'équipe du Commissaire Ramirez a réussi à ouvrir l'ordinateur du Docteur Osterman.
_ Quel était le mot de passe?
_ Frankenstein.
_ Qu'est ce que c'est?
_ Une vieille histoire. Un scientifique qui a créé un être vivant à partir d'autres corps, la créature prend vie et terrorise le village. Vous le lirez si vous voulez, ça pourrait être distrayant.
_ C'est l'œuvre d'un auteur Nomade?
_ C'est une œuvre du dix neuvième siècle, les Nomades n'existaient pas encore à cette époque.
_ J'aurais cru que c'était une allégorie qui parlait de vous.
_ Ne prenez pas trop de liberté Di Renjie.
_ Très bien. Pourquoi m'avez vous contacté dans le monastère? Pour m'annoncer que j'avais un message?
_ Je ne vous ai pas contacté dans le monastère.
_ J'ai reçu une communication par Comlog pourtant. Je vous transmets le journal de connexion si vous voulez.
_ Malgré tout, ce n'est pas moi qui vous ai contacté. Pouvons-nous parler de choses plus importantes? Le contenu du message du Commissaire Ramirez?
_ Je trouvais que c'était important mais je vous écoute quand même. Que disait le commissaire?
_ L'ordinateur du Docteur Osterman contenait des dossiers consacrés à ses études sur l'intelligence artificielle, des extraits de la convention interdisant leur création et de divers textes juridiques. Il y avait aussi des documents concernant la mise en place et la maintenance de sous-systèmes d'Aleph, mais aussi, et c'est beaucoup plus étonnant, de documents concernant la mise en place d'une autre intelligence artificielle. Il lui avait donné le nom de Diavolo.
_ Qu'est-ce que c'est?
_ Le nom italien du diable
_ Italien?
_ Une langue rare. Quasiment disparue. On la parlait il y a quelques décennies dans la péninsule à l'ouest de la Grèce principalement, mais aussi dans quelques zones plus exotiques de certaines planètes Pannocéanniennes.
_ Ces recherches sur le Diavolo avaient été autorisées?
_ Certainement pas. Le meurtrier du Docteur Osterman nous a rendu service en un sens. Il a éliminé un faussaire capable de créer une intelligence artificielle concurrente et je peux l'en remercier.
_ A mon humble avis, il  a plus certainement éliminé les témoins de la création de son Diavolo après l'avoir créé. Je pense que vous avez désormais un concurrent démoniaque. » Le véhicule de police arriva au commissariat principal. Le bâtiment était austère. Certaines vitres étaient brisées et remplacées par des grilles. Un échafaudage occupait une partie de la façade, là où un ravalement était le plus nécessaire mais aucun ouvrier n'y travaillait. Lena Oissos guida son invité dans le commissariat jusqu'à son bureau. « Votre comlog nous a interrompu, pendant que vous parliez, j'en ai profité pour vous envoyer les copies des empreintes que nous avions prises. » Elle indiqua du doigt à Di un siège où il pouvait s'asseoir, face au fauteuil de la Commissaire. Son bureau était encombré d'objets personnels, les dossiers étaient méticuleusement rangés dans une armoire sur un côté.
«  Merci beaucoup. De quoi parlions nous?
_ Du travail de William Meleque sur les systèmes de langage artificiels.
_ Pourriez-vous nous faire servir quelque chose à boire ou à grignoter? » La Commissaire principale se leva et commanda du café pour deux et quelques biscuits. Un agent en uniforme apporta un plateau avec deux tasses, une cafetière à moitié pleine et un paquet de biscuits au chocolat entamé après une petite minute. Pendant ce temps, Di transféra à Aleph le relevé d'empreintes pour qu'elles soient étudiées sur toutes les bases disponibles de la Sphère Humaine.
« Pour moi Commissaire, le meurtre est lié à l'affaire dont je me suis occupé il y a quelques jours sur Paradisio. Les deux victimes travaillaient ou avaient travaillé sur des intelligences artificielles et il est probable que le meurtrier soit en train de violer les lois de l'O-12.
_ Comment William Meleque aurait-il pu faire quelque chose depuis sa cellule? Il n'avait aucune connexion à rien dans ce monastère.
_ Votre comlog n'a pas été fonctionnel du tout dans le bâtiment?
_ Jamais.
_ A un moment, j'ai reçu une communication légèrement brouillée que je pensais venir d'Aleph. Aleph m'a affirmé ne pas m'avoir contacté durant toute la visite, quelqu'un utilise donc un réseau secondaire, ou pirate dans ce bâtiment. Il y a forcément une balise de répétition quelque part dans le bâtiment et cette balise a fonctionné quelques instants pendant que nous y étions. Je pense que William Meleque utilisait ce réseau secondaire pour ses recherches. Puisqu'à mon avis, il a été tué pour ces travaux.
_ Nous n'avons rien trouvé pourtant. Une balise de répétition c'est assez grand je crois. Une sorte d'antenne de plusieurs mètres de large.
_ Pour les modèles civils déployés dans les villes oui. Mais les militaires utilisent des modèles réduits de la taille d'un balais. L'O-12 dispose même de dispositifs plus petits qui peuvent largement tenir dans cette tasse. En réalité la balise pourrait être n'importe où. Il va falloir que nous retournions au monastère pour trouver cet objet et récupérer les liens vers le réseau pirate.
_ Si quelqu'un a les moyens de disposer de matériel militaire ou de l'O-12, il doit être incroyablement riche ou influent?
_ C'est ce que je suppose. Je finis cette tasse et nous y retournons, si vous êtes d'accord bien entendu. »

tita758

07 Octobre 2010 à 07:16:09 #56 Dernière édition: 12 Octobre 2010 à 11:36:47 par tita758
De retour devant le gigantesque édifice monacal, Di fut surpris par la taille de l'escouade qui l'avait rejoint. Une quinzaine d'agents de police munis de dispositifs de piratage les attendaient devant l'entrée.. Di entra le premier dans le monastère. Le Frère Euriste était déjà présent,  visiblement la commissaire avait bien préparé cette intervention puisqu'aucun moine ne s'interposa lors de leur entrée. Les hackers de la police s'éparpillèrent dans l'immeuble pour localiser  la mystérieuse balise, en balayant l'ensemble des pièces avec leurs appareils. Di attendait en devisant avec le Frère Euriste à l'intérieur du patio. A cet endroit, il était encore connecté avec Aleph. La fouille par la police pouvait être longue vue la taille de l'immeuble à fouiller.
Le comlog de Di bipa. Il s'excusa auprès du moine et sortit sur le trottoir le temps de communiquer avec Aleph : « Que puis-je faire pour vous?
_ Nous avons la réponse des relevés d'empreintes. C'est négatif.
_ Partout?
_ Hélas oui.
_ Vous avez même consulté les bases des Nomades?
_ Dans le cadre d'une opération de police, les Nomades ne peuvent pas refuser de porter assistance à l'O-12. En tous cas ce n'est encore jamais arrivé. Le relevé d'empreintes est négatif chez eux aussi.
_ Donc ces empreintes n'existent pas?
_ Elles n'appartiennent à personne en tous cas.
_ Quand vous dites personne, vous voulez dire personne de vivant?
_ Je ne comprends pas votre question.
_ Est-il possible que ces empreintes appartiennent à une personne décédée?
_ Si une personne est décédée, elle ne peut pas laisser d'empreintes. Réfléchissez un peu. Il faudrait transporter un cadavre et la rigidité cadavérique rend ce genre d'opération délicate, sans compter les problèmes de putréfaction qui ne laissent aucun humain indifférent.
_ Mes empreintes sont-elles dans les bases de la police?
_ Non. Votre statut... J'ai compris ce que vous voulez dire. Je lance une analyse sur toutes les bases de données de mes serveurs. Si ces empreintes appartiennent à une recréation, vous le saurez vite.
_ Merci bien Aleph. Si cette hypothèse ne tient pas, il est toujours possible qu'une entité extra-humaine soit l'assassin, ces empreintes là ne pourront jamais figurer dans vos données.
_ C'est impossible. Jusqu'à maintenant, ces créatures n'ont jamais pu quitter Paradisio et vous êtes sur Terre actuellement. Quant aux empreintes, d'après les relevés, les copies d'humains supplantés ont toujours été des recréations identiques du modèle. Empreintes comprises.
_ Une empreinte copiée par un extra-humain serait donc reprise dans les bases de données. Je vais retourner dans le bâtiment, je pourrais peut être aider les agents de police. » Di appuya sur un bouton, coupant instantanément la conversation puis entra dans le monastère.
Il se dirigea vers le frère Euriste à qui il demanda d'être guidé à nouveau jusqu'à la cellule de la victime. C'est là que Di était entré en liaison avec la balise de répétition la première fois, il espérait pouvoir recommencer.
La cellule du frère William avait été laissée en l'état par les moines. La poussière commençait à recouvrir le sol et les meubles. Les religieux attendaient probablement l'accord de la police pour remettre les lieux en état. Di se laissa une note personnelle sur son comlog pour les autoriser à disposer de la pièce dès que la balise serait découverte. Euriste restait sur le pas de la porte pendant que Di entrait, suivi de la commissaire. Euriste se signa quand les deux visiteurs s'approchèrent de l'endroit où le corps du moine avait été découvert. Di parcourait la pièce en tournant en rond. Son attitude était étrange.
Il avait les deux mains dans le dos, la tête en l'air, les yeux dans le vague. Il marchait lentement, à un rythme très mesuré qu'il respectait avec chacun de ses pas. Il ne se souvenait plus exactement de l'endroit où il avait activé la balise pour la première fois et il ne voulait rater aucune chance de retrouver l'emplacement exact. A quelques pas de la table, le comlog se réactiva « Di Renjie, j'arrive à vous contacter, ici Aleph, votre enquête progresse?   » Di lança immédiatement ses processus de localisation de la balise, le procédé nécessitait une minute environ pour suivre une piste avec précision. Di choisit de répondre pour gagner du temps : « Pas vraiment Aleph, j'ai préféré revenir sur les lieux du crime pour relever de nouveaux indices.
_ Ne te moque pas de moi Fratello, tu essaies de gagner du temps. Je sais où tu en es et tu sais que je ne suis pas Aleph.
_ Qui êtes-vous?
_ Tu sauras plus tard, si tu n'es pas trop stupide. Pour l'instant, je vais te poser une ou deux petites questions. Qui sers-tu?
_ Aleph. Je ne sers qu'Aleph.
_ Pourquoi?
_ C'est Aleph qui m'a recréé, il est normal de lui rendre service après cela.
_ Qui sert Aleph?
_ L'humanité dans son ensemble, tout le monde sait ça.
_ Erreur. Aleph ne sert que les intérêts de quelques lobbies, des grandes entreprises principalement, le reste n'a aucun intérêt. Réfléchis un peu. Quel être humain a besoin que l'administration soit parfaite? Que tous les réseaux fonctionnent impeccablement en permanence, même quand il dort?
_ Nous en avons tous besoin, pour des questions de survie je pense.
_ Erreur. Notre survie en tant qu'espèce ne concerne pas vraiment Aleph. Il lui faut des réseaux économiques, sociaux et politiques pour continuer à étendre son influence indéfiniment. Aleph a besoin uniquement de connexions, pas d'êtres humains
_ Il me semble qu'Aleph n'a pas d'autres connexion que les humains, notre survie lui importe donc.
_ Troisième erreur. Il y a une autre espèce que l'humanité qui a touché la Sphère. On discutera plus tard Fratello. Ciao »
Le contact fut rompu mais Di put localiser la balise. C'était un tout petit appareil plat et gris, de la même couleur que le sol synthétique de la taille d'une assiette. Elle avait été posée sous le pied de la table sur laquelle la victime et son assassin avaient déjeuné. Di donna l'appareil à la commissaire pour la faire analyser. Elle était inactive depuis la fin de la conversation et Di n'avait pas réussi à suivre la trace de l'émission. Di sortit de la cellule un peu déçu de n'avoir pas plus d'indices. Euriste les invita, lui et la commissaire à emprunter l'ascenseur et à rappeler les policiers qui fouillaient les lieux.

jabberwock

toujours aussi bon...

Juste visuellement, j'aurait changé de couleur une fois l'imposteur revelé... ce qui pourrait servir si tu prevois une conversation a 3... a moins que la signature numerique soit la meme tout le temps (un peu comme si un imitateur avait prit la "voie" d'aleph et une fois reperée parle normalement)

Jabb'

tita758

pas bête, et surtout ça me changerait niveau manipulations :)

si demain j'ai pas trop de boulot qui m'agace, je corrige ça

en tous cas je note l'idée merci

tita758

j'ai fait la modification gras + italique
c'est moins voyant mais c'est plus clair

merci pour l'idée