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(Récit) Heureux qui comme Ulysse

Démarré par tita758, 12 Septembre 2012 à 10:16:30

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jabberwock

Hassan est la et il n'y a pas plus de morts?
Deçu ;p

Super taf , en plus tu me donne envie de faire une table ''camp de detention morat''

tita758

Citation de: jabberwock le 28 Septembre 2012 à 08:10:56
Super taf , en plus tu me donne envie de faire une table ''camp de detention morat''

au boulot :)

jabberwock

T'as deja vu le plan... et ma table urbaine n'est pas encore terminé que j'attaque celle la... ma moitier va me tuer et te traquer... ;)

K@w@l

"Une fois que tu as mis le doigt dans Infinity, tu peux dire "Au revoir" à l'espèce marine"
"Le Canada, c'est pas la terre à délits"
"Toujours boire de l'eau après un scénario "arrangé""

Ghost

tita758

Chant 5

Odysseus : Recréation. Sujet Aleph, priorité Excellence. Statut : Evadé. Sans affectation.
Méfiance maximale, risque de lavage de cerveau extrême.
Aleph

Les cellules d'Aleph étaient un endroit véritablement terrifiant. Odysseus avait été récupéré après quelques jours d'errance par un groupe de combattants Yu-Jing en plein milieu de la forêt et rapatrié d'urgence, avec les autres captifs. Chacun avait été envoyé vers sa planète d'origine. Nausikaa était retournée sur Corregidor. Il avait suivi les directions prises par quelques autres, surtout ceux qui l'avaient marqué, restant vague pour ceux qu'il n'avait que peu connu. Les fonctionnaires Deva l'ont récupéré au spatioport de paradisio et lui avaient injecté une forte dose de calmant à la seconde où il les salua. En se réveillant, il contempla avec désespoir sa prison.
Chaque cellule était une cage de verre blindée percée d'orifices permettant à l'air de circuler. Les cubes étaient assemblés les uns à côté des autres avec seulement une trappe sur le dessus, à près de trois mètres du sol. De tous les côtés, Odysseus voyait des prisonniers, humains ou non, isolés dans leurs boîtes transparentes. Le sol était fabriqué dans une sorte de plastique très dur blanc, le plafond y ressemblait mais Odysseus ne pouvait pas être sûr qu'il s'agissait de la même matière ; à intervalles réguliers, une lumière vive tombait des spots suspendus à ce plafond. Dans la cellule, il n'y avait que le strict nécessaire, un lit relativement confortable, toujours plus confortable que la couchette du camp morat, un point d'eau propre, une table et une chaise.
Dans la boîte à côté de la sienne, Odysseus remarqua un homme qui tambourinait contre la paroi de verre dans sa direction. Il semblait hurler, mais Odysseus n'entendait rien, pas même le bruit des poings qui frappaient le verre blindé. L'homme finit par en avoir assez et retourna se coucher après quelques minutes. Odysseus observait toujours autour de lui quand son comlog crépita.
Il avait complètement oublié cet appareil depuis dix ans. Dans la jungle de Paradisio, les communications ne passaient pas et les morats lui avaient confisqué son appareil dès sa capture. Odysseus remarqua alors qu'il portait des vêtements propres et qu'il avait été lavé puis équipé d'un comlog neuf. Au moins, les médecins ne lui avaient pas rasé la barbe ou les cheveux. Il lut sur l'appareil électronique qu'il était désormais en détention dans les cellules de Concillium et qu'un fonctionnaire viendrait bientôt le chercher pour interrogatoire. Odysseus vérifia si l'appareil lui permettait d'accéder au réseau comme il l'avait fait pendant des années. Il se souvint que le traité de Concillium garantissait à tous, y compris en détention, un libre accès à l'information. Il fut surpris de constater qu'Aleph respectait cette partie du traité. Il remarque toutefois que si l'accès à l'information était libre, car il pouvait consulter plus ou moins n'importe quelle base de données publique ou site d'information, il était toutefois incapable d'écrire ou d'informer la sphère de sa situation. Il éteignit le comlog et choisit de profiter de ce moment de répit pour dormir un peu.

tita758

Odysseus passa trois jours dans la cellule de verre. Il s'y ennuyait profondément, rien ne se passait jamais. En trois jours, il ne remarqua qu'une seule fois, à une quinzaine de cellules de lui, les silhouettes des agents d'aleph dans leurs combinaisons de couleurs vives. Il essaya de communiquer directement avec l'Intelligence Artificielle plusieurs fois mais le logiciel ne semblait pas fonctionner ici. De temps à autres, le prisonnier de la cellule sur le côté frappait à nouveau contre la vitre, sans effet. Le plus pénible dans cet endroit était l'absence de repères. La lumière était toujours vive et sans comlog, il était impossible de faire la différence entre le jour et la nuit. Les repères spatiaux manquaient aussi puisqu'il n'était possible de repérer que le bas et le haut, mais pas de grande direction. Odysseus supposa que les murs de la salle pouvaient être tapissés de miroir pour donner aux lieux une impression de dimension infinie oppressante.
Après ces trois jours d'ennui, il vit plus clairement les agents en tenues moulantes s'approcher de sa cage. Ils étaient suivis de deux tacbots dont un qui portait une échelle. Le second tacbot ouvrit la trappe au dessus d'Odysseus et le comlog lui détailla la procédure à suivre : « Recréation Odysseus. Montez l'échelle et suivez le fonctionnaire qui vous escortera jusqu'à la salle de réunion B-138. Vous recevrez d'autres instructions sur place. Ne tentez pas de vous échapper ou de vous rebeller contre vos gardiens. Bonne journée recréation Odysseus ». Le tacbot porteur d'échelle fit descendre l'objet jusqu'à une encoche qu'ODysseus n'avait pas remarquée dans le sol de la cellule et fit signe à l'humain de monter. Pendant qu'Odysseus montait les barreaux, les tacbots se mettaient en position, à environ deux mètres de la trappe, près à riposter en cas de problème. L'agent d'Aleph souriait calmement et aida Odysseus à grimper les deux derniers échelons.
Odysseus réfléchit à ses chances, seul contre deux tacbots et un fonctionnaire. Éliminer l'homme ne poserait probablement que peu de problèmes, il était plus petit, moins musclé et certainement moins bien formé au combat qu'un Myrmidon. Les tacbots en revanche étaient armés et assez éloignés pour poser problème. Il songea un moment à attraper l'homme et à le prendre en otage jusqu'à ce qu'Aleph le libère définitivement. Il abandonna cette option en pensant qu'il était toujours dans la prison et que ces gardiens là n'avaient pas besoin de manger ou de se reposer. Odysseus abandonna cette idée et se dit qu'il trouverait plus tard un moyen de se libérer.
Ils sortirent tous les quatre de la salle des cellules qui, comme l'avait supposée le grec, était beaucoup moins grande qu'on ne pouvait le supposer depuis l'intérieur. Ils ne marchèrent qu'une minute ou deux avant d'atteindre un coin où une porte blanche était dissimulée derrière un miroir. Une fois la porte passée, Odysseus eut l'impression de se trouver dans l'obscurité la plus totale. Il lui était impossible de voir quoi que ce soit et il dut, pour avancer, se tenir d'un côté au mur sur sa gauche et au fonctionnaire devant lui de sa main droite. Ils montèrent un escalier en colimaçon dans l'obscurité et arrivèrent dans des corridors où la lumière était douce. On entendait une sorte de ronronnement en permanence. « Où m'emmenez-vous exactement ? », demanda Odysseus. Le fonctionnaire plaqua son index sur ses lèvres en continuant à sourire.
Ils marchèrent dans les corridors tamisés pendant quelques minutes quand ils arrivèrent devant une porte portant le numéro de la salle de réunion B-138. Le fonctionnaire ouvrit la porte et invita Odysseus à entrer. Le héros grec, ayant recouvré la vue pénétra dans la pièce, le fonctionnaire refermant la porte immédiatement derrière lui. Odysseus resta sans voix en contemplant le spectacle qui lui faisait face.

tita758

Alors qu'il s'attendait à découvrir un sinistre mur blanc ou quelques vagues décorations, Odysseus était face à une baie vitrée donnant sur l'étendue spatiale. Il pouvait distinguer clairement la lumière des étoiles, du soleil, des planètes environnantes et en particulier de la plus proche d'entre elles, Paradisio. Il s'était complètement trompé, il n'était pas sur Concillium mais simplement dans un vaisseau spatial gigantesque ou dans une station orbitale d'Aleph. Contemplant la baie vitrée, il y avait un homme, assez grand, en robe rouge qui lui tournait le dos. Odysseus s'approcha de la vitre. « Bonjour et bienvenue mon cher Ulysse, dit l'homme en rouge, j'espère que vous êtes en forme. ».
L'homme était un fidèle d'Aleph bien connu sur Concillium. La plupart des Myrmidons l'avaient rencontré au moins une fois et les officiers travaillaient fréquemment avec lui. Aleph le nommait Richelieu, mais il préférait que les gens l'appellent « Eminence » ou simplement « Armand ».  Odysseus avait fini par comprendre qu'il était aussi une recréation, bien postérieure à lui, spécialiste en politique et surtout en coups fourrés. Akhilleus disait que cet homme était un sinistre sournois, trop rusé pour être vraiment habile au combat. Odysseus n'avait pas vraiment jugé l'homme, seulement ses réussites.
« Bonjour Armand. Je suis un peu surpris de...
_ De vous trouver ici ? Evidemment. La dose de somnifère que l'on vous a donné n'était manifestement pas suffisante si j'ai bien suivi les volontés d'Aleph. Il voulait que vous vous réveilliez sur Concillium, pas en plein vide spatial. Vous êtes plus solide que vous n'en avez l'air.
_ C'est fâcheux que je sois déjà sur pied ?
_ Pour moi non. Pour les calculs de notre machine favorite, un peu. Ses circuits ont besoin d'une sérieuse révision il me semble. » Richelieu se détourna de la baie vitrée et invita Odysseus à s'asseoir.
Odysseus contourna la table et prit place face à du Plessis. « Combien de temps suis-je resté endormi ?
_ Quelques jours, quatre précisément. Pas assez pour faire le trajet jusque chez vous.
_ Je n'ai plus de chez moi.
_ Ce point est discutable. Mais sans importance à mon avis. La seule question qui se pose est votre prochaine affectation. Aleph voulait vous retirer du service.
_ Pour quelle raison ? Et pour faire quoi ensuite ?
_ Mise en quarantaine définitive sur Concillium après vos dix années de servitude chez les morats. J'ai tout vu sur votre cube. Aleph aussi, et il redoute un lavage de cerveau et une manipulation des données du cube.
_ On me renvoie donc en prison ?
_ C'est ce que veut Aleph. » Le vieil homme but une tasse de café. Il reprit la parole : « J'ai vu les données de votre cube disais-je et je suppose que vous en avez assez de l'isolement. Surtout après votre rencontre avec cette femme. Son nom m'échappe...
_ Nausikaa. Et vous avez raison. Je veux la retrouver.
_ Elle est en route pour Corregidor d'après les fichiers que l'on m'a transmis.
_ Je suppose. Je veux aller là-bas. J'ai déjà abandonné ma femme et mon fils pour faire la guerre lors de ma première existence, je ne veux pas recommencer.
_ Ça, c'est hors de question. J'ai convaincu Aleph de vous maintenir en service actif. Vous êtes trop bien formé pour être gâché.
_ Je refuse. » l'Achéen regardait son interlocuteur avec de la colère dans les yeux. Il lui serait facile de le vaincre en l'attaquant par surprise mais quitter le vaisseau ou la base spatiale lui serait impossible.
« Alors Aleph vous internera définitivement. Réfléchissez. Vous avez une occasion d'éviter l'enfermement à vie. Certes vous serez sur Paradisio, mais lors de vos congés, vous pourrez aller où vous le désirez.
_ Où se trouve Corregidor aujourd'hui ?
_ Je ne répondrai pas à cette question. D'une part parce que je l'ignore, ensuite, parce que ça ne servirait à rien de vous le dire. Acceptez mon offre et dans quelques semaines prenez des congés et retrouvez cette femme.
_ Quel sera mon poste si j'accepte ?
_ J'ai constaté que vous aviez développé une certaine affinité avec la langue et la culture morat pendant votre captivité. Vous pourriez commencer par enseigner ces connaissances à des soldats affectés pour la première fois sur la zone de guerre. Vous serez utile et peu en danger, je vous le promets.
_ Vous me retirez de la zone de conflits ?
_ En cas de lavage de cerveau, vous serez sous la surveillance directe de l'O-12. La base où vous serez affecté est défendue par un Marut. Vous savez ce qu'est un TAG ?
_ Pour qui me prenez vous ?
_ Pour un homme qui est né à une période où la roue était une technologie d'avenir. Soit dit sans mépris » Richelieu sourit. Odysseus ne répondit pas directement : «  J'ai combien de temps pour réfléchir ?
_ Nous prenons la circulaire dans trois jours. D'ici là, occupez votre temps comme il vous plaira.
_ En cellule ?
_ Ordre d'Aleph. » Le cardinal se cala à l'arrière de son siège, fixant Odysseus calmement, attendant manifestement une réaction.
« Je vais réfléchir. Je peux retourner à mes quartiers ?
_ Acceptez cette offre, je vous en supplie ». Odysseus se leva et sortit. Du Plessis parla à haute voix une fois qu'Odysseus l'eut quitté : « Comment m'avez vous trouvé ?
_ Vous pensez qu'il acceptera ? Je vous rappelle que s'il refuse, je devrais le réinitialiser et nous devrons tout refaire. »

Kamau

C'est la meilleur partie, le reste est bien mais c'est du traditionnel.
On se ballade en forêt, on casse du prisonnier, on fait des bébés...
Mais la dernière réplique glaciale de L' IA à son subordonné conspirateur, au moment juste !
Cinématographique : Là on touche le "bidulle" qui tue. Le potentiel révélé, l'attente magnifiée.
Merci pour le voyage.

jabberwock

C'est pas fini hein... on est juste a la moitier...

Kamau

jabberwock

Kamau

Richelieu n'a pas su convaincre Aleph de laisser Odysseus revenir sur sa position... ?

tita758

Nicolas n'a pas eu le temps d'avancer sur ce récit (même pas une ligne en quinze jours...)

la suite plus tard, désolé