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(Récit) L'affaire Hassan Khandr

Démarré par tita758, 26 Juillet 2010 à 07:44:22

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tita758

Mon nom est Hassan Khandr. J'ai 38 ans. Je travaille pour la mafia Druze. Je connais des histoires un peu sales sur tout et tout le monde. Faut dire que j'ai pas mal bougé et changé de patrons au cours du temps.
J'avais passé les deux dernières années au vert suite à des petits problèmes de relations professionnelles avec le Vatican. Me remettre en selle n'a pas forcément été évident. J'ai dû renouer de très vieux contacts. Des gens pas forcément recommandables. Ma réputation n'était plus à faire heureusement et je pouvais largement postuler comme chef d'équipe pour n'importe quel employeur.
Et c'est le pire employeur possible qui m'a embauché. Les Yakuzas. J'avais pas travaillé avec des nippons depuis une bonne quinzaine d'années. C'est un de leurs boss qui m'a reçu. Un vieux tout dégarni. Le genre qui passe à la télé en costard cravate et qui se la pète des réussites de son groupe commercial le jour, alors que la nuit il ordonne la mort d'une cinquantaine de personnes d'un groupe adverse. Les Yakuzas ne sont jamais bien clairs. Il y a toujours un plan à l'intérieur du plan et je me méfie à chaque fois.
Ils m'ont reçu chez eux, au Japon, dans une vieille baraque au milieu d'un parc fleuri. On se serait cru dans une carte postale ou un décor de film. C'était assez incroyable de voir ça. La baraque appartenait aux ancêtres de mon hôte qui avaient été Ronin. Je savais pas ce que ça voulait dire, j'ai hoché la tête, le mec avait l'air fier de me dire ça. Faut toujours faire plaisir à un futur patron. Du moins tant qu'il a de quoi payer. La maison, qui ressemblait presque à un petit château, était sur pilotis et avait trois étages. J'ai été reçu sur le pas de la porte et on m'a servi un thé.
Mon commanditaire, Hayao Kamaji, avait absolument besoin de moi pour récupérer un Yujing prisonnier des autorités Haqqislamites et le ramener au Japon. Pour cette mission je serais accompagné par quelques hommes de la mafia nippone et je pourrais choisir librement mes associés à condition que ces personnes soient arabophones. C'était assez logique. Les nippons ne sont pas forcément doués pour les langues et forcer une prison sur Bourak peut demander un peu de réflexion, pas mal de bagou et énormément de pognon. Les Yakuzas avaient déjà négocié le prix pour cette libération, maintenant il fallait surtout servir d'escorte. Connaissant les prisons Haqqislamites, il faudrait certainement graisser une patte ou deux en plus de ce qui était prévu.
Je suis pas le meilleur dans la lubrification administrative mais au moins, sur Bourak, je peux circuler sans me faire arrêter toutes les cinq minutes et ce serait pareil si je recrutais des Haqqislamites dans l'équipe. Pour les japonais qui m'accompagneraient, il me fallait une excuse.
Je comptais les faire passer pour des investisseurs Yujing intéressés par les dérivés chimiques de la Soie et la mise en place d'un réseau de distribution direct plus efficace que les structures actuelles. Tout le monde pourrait y croire. Il leur fallait des vêtements civils. Ils étaient six, ce ne serait pas trop difficile. Les japonais étaient équipés léger. Il y avait un hacker dans l'équipe, les autres n'étaient que des mafieux de base. Pour servir d'escorte il y avait pas besoin de plus.
Côté Haqqislamite, je comptais faire dans le classique. Des mecs discrets et intelligents. Grâce à quelques vieux contacts j'avais réussi à avoir dans l'équipe Issa, un tireur d'élite Touareg, Mourad, un ancien tueur issu des régiments de choc. Ce mec se battait avec un Feuerbach et portait une armure lourde. J'aime beaucoup. Il y avait aussi Khalid, un Bashi bouzouk qui s'est pointé avec un sac plein d'E-maulers volés aux nomades et Yasmina, une fille qui avait travaillé pour les renseignements d'Haqqislam. Sans connaître les détails, j'ai cru comprendre qu'elle avait appartenu à l'Hassassin Barham, mais elle ne l'a jamais vraiment dit. Il y avait un spitfire dans ses bagages, ça m'a suffit.
Les Yakuzas m'ont promis un petit paquet de blé pour cette libération. Pas énorme mais assez pour tenir quelques mois. Ça me dérange pas de prendre l'argent de ces gens là – la mafia. L'argent n'a pas d'odeur, c'est la main qui le donne qui sent mauvais. Ce job serait le premier qu'on me confiait depuis mon affaire avec les Suisses et j'avais l'intention de le mener comme un pro, histoire de faire monter un peu ma cote.

kenjaki

Pitaine

Ca sent le cross plein nez ouais!

Et puis vu la propentions des contacts de Hassan à décéder je serai la nouvelle équipe, je me méfirait...
Pirate un jour, Pirate Toujours!

Venez lire les Bons Rapports de Bataille de Gryff et Pitaine:
http://gryff-et-pitaine.fr/?page_id=709

kenjaki

C'est vrai qu'il mérite sa réputation de poisse-grole... il me rappelle un certain elfe...

tita758

un Elfe? je suis pas sur le bon forum???

kenjaki

dsl, référence à une excellente série audio en MP3 : Reflets d'Acide... mais je digresse... qu'Hassan reprenne la route !

tita758

je connais pas mais ça peut être intéressant à écouter
si tu as un lien, envoie en MP, je prends

tita758

Les nippons avaient mis à notre disposition du bon matériel, du moins c'est ce qu'ils disaient. D'habitude, le matériel japonais est de bonne qualité, pas le truc fait à la va-vite. C'est souvent aussi high-tech que le matos pannoc et parfois plus design. On devait décoller vers la circulaire depuis un spatiodrome privé utilisé par les hauts fonctionnaires de l'Etat Empire et les patrons de groupes industriels près de Nagoya. Un hangar avait été loué à mon nom, dans lequel je devais retrouver le pilote de la Jonque de Jade, une sorte de limousine spatiale blindée, fabriquée par Toyota.
J'étais jamais monté dans ce genre de vaisseau. Faut dire que c'est vraiment du matériel pas donné. Il n'y a que les très riches qui peuvent se l'offrir. D'après ce que j'en sais, il y a de la place pour une quinzaine de personnes et une soute qui permet de trimballer un petit avion de tourisme. Mes mafieux japonais ne m'avaient quand même pas filé un avion en plus, seulement deux véhicules tout-terrains légers armés. Des conversions de matériel Yuyu, adapté à l'environnement désertique.
En arrivant au hangar, j'ai rencontré notre pilote. Un certain Hiroshi. Une sorte de mercenaire du pilotage. Grand, mince, pale. Il parlait vaguement anglais. Ce sont les Yakuzas qui se sont occupés du chargement du matériel dans la Jonque et des détails concernant l'heure exacte de départ. Les hommes étaient logés dans deux salons aménagés en chambres. On a séparé les japonais des mercenaires pour faire plus simple. Pour ma part, comme j'étais le chef de l'expédition, j'avais droit à une cabine privée.
C'était encore mieux que ce que je pensais. Il y avait un lit king size, une véritable salle de bain, la porte fermait grâce à un code personnalisé. Je me suis installé tranquillement. Le temps de poser mes affaires et vérifier la présence de micros ou de caméras. On ne sait jamais.  Il y a quelques temps, j'avais bossé pour un groupe privé Pannoc qui m'avait payé une chambre d'hotel grand luxe, toutes les pièces étaient truffées de micros. J'ai fait l'erreur de dire tout haut ce que j'aurais du penser tout bas et mes employeurs en ont profité pour limiter ma rémunération. Dans cette Jonque, tout était clean.
Ensuite je suis allé voir les deux véhicules dans la soute. C'étaient des véhicules à chenilles, conçus pour cinq passagers et un pilote, couleur sable pour se fondre dans le décor sur Bourak, équipés d'une arme lourde. Sur l'un des deux, les japonais avaient installé une mitrailleuse et sur l'autre un lance-roquettes. Par prudence, j'ai vérifié les deux véhicules. On n'avait pas beaucoup de munitions mais on ne devrait pas avoir trop besoin de s'en servir. Sur le papier, on avait besoin d'un transport mais aucune raison de se battre. Tout allait bien, sur les armes, pas de trace de sabotage sur les chenilles et les réservoirs étaient pleins. On avait même des jerricans de secours.
J'ai voulu m'assurer que les gars étaient bien installés. Ils avaient posé leurs bagages eux aussi. Apparemment tout allait bien de leur côté. J'ai senti qu'on décollait quand j'étais dans la chambre de Yujings. L'accélération était douce. La vitesse de ces vaisseaux de luxe est limitée. On a rejoint la circulaire en moins d'une journée. Le début du boulot se présentait comme de vraies vacances. Il ne manquait qu'une piscine.
Pourtant c'est là, en plein vide spatial, que les ennuis ont commencé. Si j'ai bien compris, les Yakuzas ont proposé une partie de cartes aux Haqqislamites et les nippons perdaient. Les Yakuzas ont accusé leurs adversaires de tricher, ça a dégénéré légèrement. J'ai entendu du bruit depuis ma chambre et j'ai accouru dans celle des Yakuzas. Ils étaient déjà en train de s'empoigner. J'ai été obligé de les séparer et de taper du poing sur la table. Ça commençait mal. C'est pas bon d'avoir une mauvaise ambiance dans un groupe de travail. Dans notre genre de boulot ça devient vite catastrophique, c'est le meilleur moyen d'avoir des pertes bêtement. Et vu qu'on n'était pas nombreux, j'aurais besoin de tout le monde sur cette affaire.
Le reste du trajet s'est bien passé. Les gars ont évité les tensions, en ne jouant que contre leurs compatriotes. Autant se simplifier la vie. Pendant ce temps, je profitais de ces quelques jours de luxe aux frais de la mafia japonaise. La Jonque a fini par arriver en vue de Bourak. J'étais détendu, prêt à l'action. J'espérais qu'il y aurait de l'action.

Padawan1984

Citation de: tita758 le 28 Juillet 2010 à 06:04:48
D'habitude, le matériel japonais est de bonne qualité, pas le truc fait à la va-vite. C'est souvent aussi high-tech que le matos pannoc et parfois plus design.

Qui a dit fusil combi? :-)

***CENSURE***çu est censuré... pratique
on peut pas dire anticonstitutionnellement non plus? Donc c'est que les mot qui commence par ***CENSURE*** mais concert ça marche pas par exemple!
Ce serait pas de la technologie pannoc ce module de censure?

eorl

ça ce met en place... la suite la suite!!
pour reflet d'acide: http://www.synopsite.com/ par contre prépare toi a de longue heures d'écoute, c'est long (mais bon) et apprécie toute les subtile allusion et double sens de notre amie trichelieu.

et oui padawan, conçu est censuré... les censure informatique c'est le panard^^ en plus la je crois que c'est a cause du codage du "ç" qui est différent d'une autre lettre donc le système doit voir un espace....

tita758

j'avais pas vu la censure, je crois que c'est la deuxième fois que ça me fait le coup

au pire on remplace par "fabriqué"
mais c'est pourri

il y a moyen de râler auprès des modérateurs?
ou de contacter Aleph?

Contacter ça passe?
Et concommitament?

kenjaki

l'admin du forum doit pouvoir retirer "con" de la liste des mots censurés...

Pitaine

Faudrais surtout qu'ils retirent cette bordel de merde de cençure à la con ouais. ;D
Pirate un jour, Pirate Toujours!

Venez lire les Bons Rapports de Bataille de Gryff et Pitaine:
http://gryff-et-pitaine.fr/?page_id=709

Pitaine

Pirate un jour, Pirate Toujours!

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tita758

Vu d'en haut, c'est une planète étrange Bourak. De très loin, on dirait n'importe une planète normale. On voit une grosse masse océanique et on distingue une grosse masse continentale. Quand on s'approche, la masse continentale devient orange et l'océan est de moins en moins bleu. En approchant encore, on a l'impression que des vents permanents balaient le sol des terres et envoient du sable partout dans l'atmosphère. De plus près encore, on voit enfin du vert, les Haqqislamistes ont passé pas mal d'années à améliorer l'écosystème et il y a pas mal de points d'eau et de petits espaces forestiers éparpillés un peu partout, surtout à la proximité des villes. Quand on est vraiment tout près, on peut voir les toits de certaines maisons qui ressemblent à de véritables jardins à plusieurs dizaines de mètres du sol couleur de sable ou de pierre nue. C'est un spectacle étrange mais rassurant.
Malheureusement, cette fois, on n'atterrirait pas en ville ou à proximité de l'ascenseur. La prison où l'otage Yujing était retenu prisonnier n'était pas tout près d'une zone civilisée. Il faudrait traverser un espace désertique après l'atterrissage. Le pilote de la Jonque avait localisé un espace de roche éloigné de trois heures de route seulement de la prison. C'était le seul espace où on pourrait se poser ailleurs que dans du sable dans lequel on se serait enlisés. J'ai entendu des légendes sur des vaisseaux de contrebandiers ayant atterri dans le sable, s'y sont enfoncés et ont été incapables de repartir car leur enlisement était trop profond, obligeant les contrebandiers à déménager leurs marchandises à la main. J'ai jamais assisté à la scène mais trimballer trois tonnes de Soie dans des brouettes à travers de kilomètres de désert m'enthousiasmerait assez peu.
On ne devait pas être loin de l'équateur. Les vents étaient assez violents – je suis pas climatologue, mais je connais bien Bourak – et le pilote a eu du mal à nous déposer sans encombre. Il a ouvert la soute et nous a fait descendre. On a chargé nos armes dans les tout-terrains. J'ai séparé notre groupe en deux équipes, les japonais dans le véhicule avec HMG, les Haqqislamites dans l'autre. Je suis monté avec les japonais. Par prudence, j'ai demandé à tout le monde de garder son arme à portée de main. On ne sait jamais ce qui peut arriver.
Il y a quelques années, lors d'une bête mission de protection d'un convoi pour le Sultanat, mon transport était tombé dans une embuscade tendue par des bandits camouflés. Notre groupe avait perdu quatre membres et surtout la marchandise nous avait échappé. Une enquête avait révélé plus tard qu'il s'agissait de Touaregs payés par une mafia étrangère. Vues mes origines exoplanétaires, j'avais été accusé d'avoir fourni des renseignements sur le convoi aux Touaregs, surtout que je m'en étais sorti indemne. Ça m'avait valu trente jours de prison – je suis pas resté longtemps parce que j'avais un peu de liquide sur moi. Depuis, j'évite d'accepter les missions dans le désert sans avoir pris toutes les précautions possibles. Je prends du cash.
On a fait route vers le sud est. Nos engins pouvaient parcourir la distance en trois heures environ. J'ai demandé aux pilotes de pousser un peu les moteurs pour aller plus vite. C'était pas tellement la peur de bandits qui me motivait que la chaleur. Bourak reste une planète chaude où on crève de soif et se cogner six heures de ballade au soleil ne fait pas partie de mes occupations favorites. Surtout si je dois me taper des négociations avec des mecs obtus à mi-chemin. Les gardiens de prison sont toujours obtus, c'est peut être parce qu'ils vivent enfermés eux aussi.
Le véhicule des Haqqislamites roulait devant. Issa, le Touareg avait récupéré des jumelles pour surveiller notre route. Il nous a permis d'éviter de nous renverser à plusieurs reprises. Les tout-terrains qu'on nous avait fournis étaient parfait pour les routes plates ou les déserts de roches, mais sur les dunes, chaque fois qu'on dépassait une crête, on prenait le risque de se retourner et de ne pas pouvoir redémarrer. Il nous a aussi permis de repérer une Oasis. Elle n'apparaissait pas sur notre carte à l'origine mais on a au moins pu y remplir nos gourdes et nous rafraîchir un instant. Les japonais, peu habitués au manque d'eau ont vraiment eu du mal à tenir le coup. Cette halte improvisée leur a fait le plus grand bien. J'aurais probablement pas été le premier chef mercenaire à perdre des hommes en raison des conditions climatiques, mais ça resterait une petite honte.
Le pays Druze n'est probablement pas un paradis, mais au moins, il y a de l'ombre, la mer, de l'eau en quantité suffisante. Je me demande vraiment comment des gens peuvent survivre ici.
Il nous restait encore une heure de route quand nous avons quitté l'oasis. Après dix minutes de trajet, issa nous a fait signe d'arrêter les moteurs. Il tendait le doigt vers l'est. Il avait repéré quelque chose. J'ai attrapé mon combi pour voir à travers mon viseur. J'ai réglé le zoom au maximum. Je pouvais voir une colonne de fumée orangée assez épaisse qui se déplaçait. Je ne voyais pas du tout ce qui générait cette fumée. Issa nous a dit de nous tenir prêts et a empoigné son fusil de sniper. J'ai fait redémarrer le convoi à vitesse lente, pour éviter de dégager trop de poussière nous aussi tout en gardant un oeil sur le nuage au loin.
J'ai été trop stupide, j'ai compris trop tard ce qui nous tombait dessus.

jabberwock

bon, comme d'hab, la suite XD

sinon, question, Hassan a passé 2 ans au vert en plus des 76 ans avant sa resurection,  ou il est rené avant? (sinon, ils ont la rencune tenace les religieux panoc...)

tita758

il a passé deux ans au vert après son affaire avec les suisses
et là il est sous contrat avec les yakuzas

les 76 ans, ce sera pour le jour ou son Cube sera disponible
peut être...

Pitaine

Question: Tu situe ou le "pays Druze"? Parce que question accès à la mer, la syrie, c'est pas folichon... ;D
Pirate un jour, Pirate Toujours!

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tita758

Liban? Syrie? Je suis pas fort en géographie, j'avoue.


tita758

J'ai immédiatement ordonné aux chauffeurs d'accélérer. On était pris en embuscade. A l'avant du nuage de poussière, il y avait un groupe de motards Khirghizes. Ceux qu'on appelle les Kums. D'habitude ce sont de simples groupes de bandits plutôt désorganisés, mais quand ils arrivent à se mettre d'accord, ils peuvent causer des ravages terribles. J'avais déjà bossé une ou deux fois avec ces types. Ils se baladent sur des motos de guerre fournies par le gouvernement Haqqislamite et s'attaquent à tout ce qu'ils considèrent leur territoire. Comme ils sont plus ou moins nomades, c'est pas facile de déterminer si on passe sur leur territoire.
Contre ces types il y a pas un milliard de stratégies possibles, faut leur faire peur, jusqu'à ce qu'ils reculent. On avait deux véhicules tout-terrains, ils étaient une douzaine. Il faudrait buter le chef ou en éliminer un bon paquet avant qu'ils ne reculent. Parce qu'en plus, ces mecs là ne sont pas tout à fait le genre bon croyant Haqqislamite de base. C'est plutôt alcools, drogues de synthèse et herbes magiques à volonté. Résultat, ils foncent toujours vers l'ennemi, sans se soucier spécialement des pertes.
Nos véhicules fonçaient tout droit. Les Khirgizes allaient être à portée de tir rapidement. Ils se sont séparés en deux groupes, un sur la gauche, un sur la droite. Une stratégie basique, ils essaient de nous encercler. Fallait pas avoir pitié. Le japonais qui tenait la mitrailleuse a tiré le premier. Une longue rafale. Il a touché le vent un paquet de fois mais ça n'a pas effleuré le moindre monocycle. De l'autre côté, Khalid, le Bashi-bouzouk et Yasmina, la propriétaire du spitfire ouvraient le feu. Issa, le Touareg avait du mal à viser correctement à cause des vibrations de leur véhicule. A côté de moi, les Yakuzas débordaient d'enthousiasme et essayaient de tirer sur tout et n'importe quoi. Surtout sur n'importe quoi en fait.
Le premier qui a touché quelque chose était Mourad, avec son Feuerbach. Cette arme faisait un boucan d'enfer. La rafale a été terrible. Il a touché une moto au moyeu. La roue a été voilée immédiatement et le pilote a perdu le contrôle de son engin. La bécane a basculé vers l'avant en percutant un petit bout de roche et le pilote a fait un vol plané de quelques mètres. Il a atterri dans le sable la tête la première. Un tir d'un des Yakuzas l'a touché et il est probablement mort. Les autres Khirghizes, voyant ça, ont lâché une salve de fumigènes.
Sur notre engin, on a tiré au hasard. La fumée des fumigènes était de toutes façons trop épaisse pour voir quoi que ce soit. La mitrailleuse et les combis ont probablement fait des ravages, vus le nombre de balles tirées, mais on ne voyait rien, hélas. De l'autre côté, on voyait enfin les Khirghizes de près. Khalid a laché des e-maulers sur la trajectoire des motos – au prix que ça coûte ces machins là, c'est du gâchis. Deux motards ont eu la malchance de déclencher les appareils électromagnétiques. Leurs motos ont surchauffé presque en même temps, ont ralenti et ont fini par s'arrêter à quelques dizaines de mètres de nous. Khalid les a abattu alors que les pilotes semblaient s'énerver après leurs machines infernales.
Pendant ce temps, les Khirghizes avaient commencé à nous envelopper. Trois d'entre eux étaient derrière nous, un autre fonçait dans notre direction. Ils ont lancé une nouvelle salve de fumigènes. Celui qui s'approchait de nous hurlait un truc dans son patois – incompréhensible. J'ai tiré en même temps que lui. On n'était pas très stables sur nos engins respectifs. Ses balles ont touché un Yakuza qui est tombé dans le sable, mort probablement sur le coup. En regardant un peu plus sérieusement, j'ai vu que c'était notre hacker, dommage, le seul japonais qui pouvait se rendre utile. Mes tirs ont atteint le bandit au torse et aux épaules. Sa moto a heurté notre véhicule de plein fouet mais ne nous a pas ralenti. Nos chenilles sont passé dessus sans problème.
Sur notre droite, le lance-missiles était manipulé par Issa, le Touareg qui n'arrivait à rien avec son fusil de sniper. Ce type était bon, il a tiré sur une moto qu'il a touché dès le premier tir. Une explosion de missile sur une simple moto ça fait toujours son petit effet. Le temps de recharger l'arme lourde, Yasmina continuait son carnage au Spitfire. Elle avait abattu une autre moto. Un des Khirghizes plus malin que les autres a tiré au fusil à pompe sur mon transport et a abattu un japonais de deux balles dans le bide. Ils ne sont pas solides ces japonais...
Nos véhicules s'apprêtaient à entrer dans les fumigènes que les Khirghizes avaient utilisé plus tôt. On a été secoués assez fort quand on roulait dans la purée de pois. Le sol devait être différent du sable qu'on traversait avant. Quand on est ressortis de la fumée, j'ai remarqué qu'il manquait quelqu'un sur l'autre véhicule, Yasmina était tombée, peut être à cause des trépidations de leur véhicule. Ceux qui étaient avec elle n'avaient rien remarqué et ils continuaient leur route. Les Khirghizes avaient traversé à leur tour le rideau de fumée. Deux d'entre eux ont foncé vers Yasmina et l'ont percuté avec leurs engins, l'un après l'autre. Elle n'a pas eu le temps de lever son Spitfire.
Issa a entendu les cris de la miss et a tiré un nouveau missile. Le motard a voulu esquiver le missile je crois. Faut vraiment pas être malin pour tenter d'esquiver un missile alors qu'on pilote un engin dans le sable, à près de cent à l'heure, avec d'autres gens à côté. Le tir était relativement précis et a touché la moto sous les stabilisateurs. Le souffle de l'explosion a touché un autre Khirghize dont le moteur a pris feu dans la foulée. Plus que cinq à abattre à ce que je voyais, nous avions perdu trois hommes et femmes et notre stock de munitions diminuait.