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Carmine était en train de scruter le moindre mouvement, elle ne prêtait plus attention à ce que Déimos faisait. Depuis le temps qu'elle le connaissait elle ne relevait plus le nombre incalculable de choses bizarres qu'il pouvait faire. Mais à chaque fois qu'elle le voyait en plein n'importe quoi cela signifiait qu'une seule chose : cela va mal se passer pour ceux qui vont l'affronter.
Elle connaît son rôle, elle n'est là que pour fournir un soutient à son partenaire, lui laisser assez de marge de manœuvre pour qu'il puisse leur inspirer la terreur et dispenser la mort qu'ils méritent... Elle se souvint de la fois où ils avaient prit un transport interplanétaire Haqqislam après une mission sur Bourak pour rentrer auprès de la flotte Nomad afin d'empocher la prime. C'était un transporteur civil tout ce qu'il y avait de plus classique et malheureusement pour les pirates qui voulaient s'en emparer le duo était à bord.
Après avoir parlé au capitaine du vaisseau de la stratégie à employer, l'équipage et les passagers se sont efforcés de faire gagner le plus de temps possible à Déimos en cloisonnant au maximum les coursives. Grâce aux instructions qu'il avait donnait, le vaisseau était devenu un véritable labyrinthe même pour l'équipage, laissant un long couloir bien dégagé où j'attendais de pied ferme avec mon sniper les pauvres fous croyant avoir une chance en empruntant ce chemin. Pour les plus intelligents il ne restait plus que le contournement, et c'est là qu'ils auraient dû comprendre que la chance n'était pas avec eux ce jour là.
Grâce aux plans qu'il avait fourni au service de maintenance, il a créer un véritable cauchemar pour ces pauvres choses qui se sont vu perdu au bout de quelques minutes, et leur supplice dura plusieurs heures disparaissant un par un. Ils étaient guettés, traqués puis mis à mort par un ennemis dont ils ne voyaient rien, ou pour les plus doués d'entre eux, une marque cabalistique blanche sortie de nul part. Mais tous ont ressenti la terreur d'être chassé comme des bêtes sans défense avant de mourir.
Il laissait en général un seul survivant pour qu'il puisse à son tour transmettre cette terreur aux potentiels gêneurs pas tentés assoiffés de vengeance. Cette réputation nous permettait de voyager souvent à l’œil sur de petit transporteur, car nous étions pour eux un moyen d'éloigner les charognards.
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Les premières explosions se font entendre, Karok sait qu'il doit préparer ses troupes à l'assaut. Il était impatient d'entrer en action, l'attente n'est pas fait pour lui, pas après avoir passé autant de temps chez les Rodok. D'un signe il ordonna à son équipe de se tenir prête et à la Oznat de lancer ses affamés.
Ces deniers, après le signale de leur maîtresse, se ruèrent vers leurs proies. Malgré un sol encore détrempé les affamés ne rencontraient presque aucun ralentissement et fonçaient droit vers les deux mercenaires.
Un coup de feu retentit et un Gaki s'effondra d'une balle dans la tête, les autres continuèrent leur percée sans être ralentit le moindre du monde par la perte de l'un des leurs. Un deuxième s'effondra après un tir manqué, pour des profanes rater son tir alors que l'on est une professionnelle de la guerre est inadmissible mais à titre de comparaison l'exploit qu'elle est en train d'accomplir ce n'est tout autre que de tirer sur un guépard lancé à pleine vitesse et qui couplé avec la densité du feuillage vous permet de ne le voir qu'une seconde sur trois.
Les deux derniers affamés ne sont plus qu'à une trentaine de mètres de Déimos qui se tient droit comme un piquet tel un sacrifice humain. C'est à ce moment que l'unité de Rodok menait par Karok décida de se lancer dans la mêlée, bonds après bonds ils rattrapèrent la distance perdu en un rien de temps forçant l’ennemi à reconsidérer sa position défensive comme les anciens lui avaient enseigné, cette technique a été éprouvé mainte et mainte fois en étant toujours couronnée de succès.
Néanmoins, se tenir comme le mercenaire le faisait n'est pas ce que l'on peut appeler une position défensive et le sergent commença à douter très fortement de la santé mentale de cet humain.
En quelques minutes les deux dernières bêtes restantes et l'unité de choc étaient sur l'infortuné humain.
Karok savait que c'en était fini de lui, à peine cette pensé lui traversa l'esprit qu'une explosion retenti et un membre de l'unité fut avalé par le souffle d'une mine, dans le même instant l'humain sorti ses SMG et mitraillant presque à bout portant les affamés qui étaient en train de lui sauter dessus. Se faisant il se décala de quelques pas utilisant le corps sans vie d'une des bêtes toujours emporté par son inertie comme d'un bouclier et rendant inefficace le tir réflexe d'un commando. Le sergent remarqua que ses hommes étaient empêtrés dans la boue laissait par la pluie les rendant assez statique pour que l'humaine décoche une balle dans la tête de l'un d'entre eux. Il vit au même moment l'homme vêtu de noir se déplacer facilement alors qu'eux avaient toujours autant de difficulté à se rapprocher de lui. Comment cela se pouvait il ? L’incompréhension et un sentiment jusque là jamais ressenti envahir tout son corps lorsqu'une rafale atteint la tête du Rodok à sa droite. Ils étaient supérieur numériquement, tactiquement, c'était un commando de véritables soldats ayant arrachés le cœur d'unités bien mieux équipés et supérieures numériquement, et là en une fraction de seconde son unité se retrouve balayée par deux pauvres humains !!! Une lueur d'espoir vint illuminer les yeux de Karok lorsqu'il vit son dernier homme posté derrière cette ordure grâce à un dernier bon bien négocié, mais ce ne fût que de courte durée car son espoir s'est transformé en cauchemar lorsqu'il fut le témoin de la perforation du torse de ce dernier par une unique balle qui le stoppa net et le projeta deux mètres en arrière.
Réalisant qu'il était le dernier Rodock en vie, il se refocalisa sur son adversaire qui n'était plus qu'à une enjambée de lui et compris trop tard pourquoi il était aussi véloce et se rappela quelque chose d'étrange que lui avait dit Reyna sur cet humain bizarre qui jetait des pierres et autres débris sur le sol. En fait il s'en servait comme appui pour éviter de s'enfoncer dans la boue et ainsi gagner en mobilité là où son unité restait clouée sur place. Il compris également que le sort de sa mission ainsi que de ses hommes a été scellé au moment où la malchance leur avait désigné cette ennemi. Les débris n'étaient pas disposés aléatoirement mais offraient plusieurs chemins à emprunter suivant le choix tactique qu'il allait devoir prendre suivant notre atterrissage et sceller leur destin.
Poussant un cri roque, Karok pointa son arme vers ce démon qui se rapprochait pour prendre son âme, mais aussi tôt levé la forme noire était déjà trop proche pour que la rafale soit efficace. Ayant dégainé ses armes de corps à corps il donna un coup de poing sur l’intérieur du bras du Morat pour écarter encore plus le danger puis lui assena un coup de pied frontal violent affectant sa structure ayant comme effet de faire pencher tout son corps vers l'avant. La dernière chose que le sergent Rodok ait vu fût le marquage cabalistique sur le côté droit du visage de l'humain, la dernière chose car sa tête vint s'empaler sur l'arme blanche positionnée pile au bon endroit pour que la mâchoire du Morat rentre d'elle même sur la lame. Avant que tout ne devienne noir Karok compris que le sentiment qu'il eut n'était pas de la peur, cette émotion connue était contrôlable, non c'était de la terreur qui le figea lui et ses hommes plus que la boue.
D'un geste rapide Déimos lança sa deuxième lame en direction de l'Oznat dernière survivante du commando.
Elle passa entre les jambes de la femelle Morat se logeant dans une souche derrière elle entraînant sa tunique avec une telle violence qu'elle fût projetée face contre sol et senti comme des petites piques s'enfoncer dans son abdomen. Elle réalisa également qu'elle s'était faite piéger et que ce qu'elle avait cru pour un réflexe de sa part en esquivant le tir de la mercenaire n'était en faite que la première étape pour la placer exactement là où ils voulaient. L'humain se dirigea vers elle et même s'il ne savait pas si elle allait le comprendre lui dit : « Bon mademoiselle, en général je laisse une personne en vie pour traumatiser ses petits copains, et tan tan !!! Tu es l'heureuse gagnante... T'es blessures sont handicapantes mais pas fatales, tu pourras retourner auprès des tiens dans une heure ou deux, là ça dépend de toi ». Après avoir récupérer son arme plantée dans la souche il s'enfonça dans la jungle en direction du Sud Ouest accompagné de son acolyte.
Reyna n'en revenait pas, elle avait été témoin d'une leçon de stratégie additionnée à une leçon de combat surmonté d'une dernière leçon d'humilité. Le commando s'est fait littéralement balayer en un instant sans qu'elle ne puisse intervenir, et même si elle avait eu l'occasion, qu'aurait elle pu faire face à cette démonstration.
Le sentiment qui l'avait dérangé avant l'assaut revint, il était difficilement descriptible, elle n'avait jamais ressenti cela auparavant. C'était de l'impuissance mêlé à de l’incompréhension et à de la peur, non, encore plus intense que de la peur... La femelle l'avait appelait Déimos, « je me souviendrai de toi » se dit-elle avec un frisson jusque là inconnu lui parcourant tout le corps...
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Santos aperçu derrière sa position les silhouettes des deux mercenaires et les accueillît avec un large sourire :
Alors c'était comment de votre côté ?
On a mit plus de temps à venir ici qu'à combattre. Lui répondit Déimos.
Santos ça va vous faire mal au cul le mois de salaire ! Rajouta Carmine un large sourire aux lèvres.
Et du votre Mr lieutenant ?
On a fait comme tu as dit et ça a marché, les Morats ont cru qu'on était perdu et lorsqu'ils sont arrivés à portée on les a cueillit comme des lapins. En plus je ne sais pas qui tu connais dans les hautes sphères mais après ma communication faite au QG en leur faisant part de tes inquiétudes, ils ont envoyé la cavalerie en moins de temps qu'il en fallait et la force d’incursion a directement rebrousser chemin.
Sans engager le combat ? Interrogea Déimos.
Non, rien et c'est vrai que c'est rare pour le souligner.
C'est surtout inquiétant, leur chef doit avoir d'autres projets et réserve ses forces. Un chef Morat n'engageant pas le combat et rebroussant chemin, il doit être plus sournois que les autres et donc beaucoup plus dangereux. Préparez vous à avoir un nouveau front dans les mois qui viennent.
Le lieutenant ravala son sourire avant d'inviter les mercenaires à monter dans le VAB pour rentrer au bercail.
Il n'arrivait toujours pas cerner le personnage, mais ce qu'il avait accomplit relevait tout simplement du miracle. Pas assez il avait lu dans les plans plus qu'ingénieux d'un chef de guerre Morat mais il a quasiment stoppé à lui tout seul un commando d'élite. Le sentiment qu'il eut à son sujet se renforça mais sans qu'il ne parvienne à mettre un nom sur cette sensation désagréable.
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Une fois rentré à sa base, Rokdarok explosa de rage et convoqua immédiatement son espion et la Treitak. L'espion infiltré dans le QG à Runenburg ouvrit un canal sécurisé, le colonel l’interrogea :
Que s'est il passer ?! Comment ma force s'est retrouvée face à une coalition aussi importante ?! L'unité Panocéanienne appât n'a pas pu prévenir son QG, elle n'avait aucunes informations pouvant prédire ce qui allait se passer !!!
Le QG a reçu une transmission venant du lieutenant en charge de l'unité Panocéanienne, il a dit que le mercenaire qui l'accompagnait avait de fort soupçons sur la pénétration d'une force d'invasion au Sud de leur position. , précisa le Shasvatii.
Comment cela se peut il ?! Interrogea le maître de guerre.
En règle général les informations venant d'unités internes sont passées plusieurs fois au microscope pour éviter des pièges que l'on pourrait leur tendre. Mais là, à la seule énonciation de son nom les officiers ont lancé directement l'alerte...
Son nom ne serait-il pas Déimos ?! Coupa Reyna d'un ton inquiet.
En effet c'est bien ce nom qui a été mentionné.
Que sais tu de cet humain Treitak ?! Grommela le stratège.
Son corps se figea comme par réflexe.
C'est l'humain qui presque à lui seul a massacré le commando du front Est.
Presque à lui seul ?! S'étonna le colonel.
Ils étaient deux, une sniper et lui, il était très... Bizarre, il ne dégageait aucune animosité, aucune envie de tuer, on aurait dit un civil déguisé en militaire. Mais lorsqu'il écrasa nos frères sont regard était animé d'une lueur malsaine, ses mouvements paraissaient décousus mais avaient tous un but.
Le colonel remarqua que sa rencontre avec cet humain l'avait profondément marqué malgré le fait qu'elle ne prit pas part au combat. Il avait eu des nouvelles de l'Oznat qu'elle avait ramené à la base, elle était en état de choc, le regard dans le vide comme si elle ne réalisait toujours pas d'être en vie.
De plus il connaissait très bien l'unité de Kadok, c'était un un sous-officier expérimenté et ses hommes suivaient son exemple dans l'excellence. Le fait de savoir que l'éradication de son unité était le fait de deux mercenaires inconnus avait du mal à passer, mais voilà les faits et les témoins étaient là.
Déimos ? Grommela le vieux Morat. Nous allons suivre son parcourt de très près.
Se tournant vers la Treitak
Reyna, tu seras chargée de le surveiller. Rapporte moi tout ses faits et gestes, je veux tout savoir sur cet humain, connections, habitudes, amis, bars où il s'enivre, pute qu'il côtoie, strictement tout !!! Termina t-il d'un ton grave.
Et merci à toi Khaïdus pour tes informations. Reste discret et si tu entends encore parler de ce Déimos prévient moi sur le champs.